Passériformes
Emberizidés
Emberiza
cirlus
Les Emberizidés sont une petite famille de petits passereaux de l'ancien monde riche d'un genre, le genre Emberiza, fort de 44 espèces.
Ils montrent, sauf exception, un dimorphisme sexuel, avec les mâles plus colorés que les femelles. Le brun est la teinte dominante, mais pas exclusive, des pa... lire la suite
Le Bruant zizi mâle ressemble superficiellement au Bruant jaune. La confusion peut venir surtout des femelles et des jeunes. Il est un peu plus petit avec la queue plus courte.
La mâle nuptial se distingue aisément de dos à ses parties supérieures (manteau, couvertures et tertiaires) très châtain et à l'absence de roux vif au croupion qui est gris olive. De face, ce qui frappe est le dessin de la tête et la poitrine. Le premier est très contrasté avec une succession de bandes sombres (calotte grise striée de noir, lores noirs, couvertures auriculaires noirâtres et gorge noire) et de deux bandes jaunes intercalées encadrant le bandeau oculaire sombre. Une tache blanche est visible à l'arrière des parotiques. La poitrine présente un large plastron olive surmonté d'un collier jaune et souligné de deux larges plages châtain remontant vers les poignets. Le ventre est jaune et les flancs légèrement striés. Le bec est bicolore, noir dessus et gris bleuté dessous. Les deux paires externes de rectrices ont du blanc, bien visible seulement en vol ou pendant la toilette, sur leur vexille interne.
La femelle ressemble au mâle, mais en moins coloré. Elle se distingue assez facilement de la femelle du Bruant jaune à ses couvertures châtain, son croupion gris brun, les patrons de tête et de poitrine identiques à ceux du mâle mais moins marqués, moins colorés. Le plumage est plus strié et la gorge est blanche.
Le juvénile est comme une femelle terne. Le châtain des ailes reste notable. Par rapport au jeune B. jaune, le patron de tête est net. La poitrine et les flancs sont plus nettement et plus finement striés de brun. Et bien sûr, n'oublions pas que les deux espèces ont des cris très différents.
Le cri habituel est un "siii" incisif et pénétrant. C'est un cri de contact. Les cris poussés lorsqu'ils sont actifs et mobiles sont fins et aigus, tsit, sit, tit, titit, et variantes.
Le chant est une suite rapide de notes tintantes d'une durée de 2 à 3 secondes et qu'on peut qualifier de trille. Le rythme en est constant mais, suivant les chanteurs, la tonalité des notes varie. Certaines sont sèches et métalliques tandis que d'autres peuvent être qualifiées de liquides.
Le Bruant zizi recherche les milieux agricoles traditionnels, variés et à faible pression anthropique (parcelles agricoles avec marges incultes, jardins, vignobles, prairies.
Le Bruant zizi est plus discret que son cousin le Bruant jaune et, s'il lui arrive de chanter à découvert à la pointe d'un arbre, sur un fil ou une antenne de télévision, il reste le plus souvent caché par le feuillage et l'observateur doit se contenter de sa voix. Malgré cette apparente timidité, il se mêle volontiers en intersaison aux bandes de fringilles et autres granivores dans sa quête de nourriture.
Le vol est un vol typique d'embérizidé, direct et onduleux. C'est par l'habitat et le cri qu'on le différenciera d'autres bruants.
Le Bruant zizi est essentiellement granivore, recherchant spécialement les graines de poacées et par extension celles des céréales, au sol. Bien d'autres graines entrent aussi dans son régime. A la belle saison, les couples recherchent ensemble leur nourriture. Les jeunes sont nourris d'insectes divers, plus nutritifs que des graines. En hiver, les oiseaux se nourrissent avec d'autres granivores dans les champs et friches, mais jamais trop loin des ligneux refuge.
Le Bruant zizi est un sédentaire dont la période de reproduction s'étend de fin mars à août, plus longue bien sûr au sud qu'au nord.
Le Bruant zizi est un méridional sédentaire, occupant les pays bordant la Méditerranée, excepté au sud-est et à l'est où les habitats sont trop arides. Il occupe aussi les îles méditerranéennes. Il est en limite d'aire dans le nord de la France et rares sont les points de présence au Bénélux et en Allemagne. Il en est de même plus à l'est mais à des latitudes inférieures du fait du climat plus continental. Il est ainsi très rare en Autriche, en Hongrie et en Roumanie. Il est présent dans le sud de l'Angleterre et au Pays de Galles. On peut penser que le changement climatique en cours pourrait le favoriser au nord de son aire.
Le Bruant zizi n'est pas menacé. Il a connu des hauts et des bas mais sa population est actuellement évaluée stable. C'est sur les marges de l'aire que sa présence est plus fragile et que des disparitions locales sont possibles.
Le cas de l'Angleterre est intéressant. L'espèce était bien répandue dans le sud du pays et au Pays de Galles puis a décliné fortement et aurait disparu sans les mesures qui ont été prises, principalement concernant l'habitat, et qui ont restauré progressivement la population.
Les menaces sont connues, ce sont les changements qui touchent son habitat traditionnel semi-ouvert, que ce soit du fait d'une trop grande pression humaine (perte de diversité végétale, exploitation intensive des terres, urbanisation...) ou au contraire d'une déprise qui entraine la fermeture du milieu par développement des ligneux qui limite l'accès au sol.