Ansériformes
Anatidés
Cygnus
cygnus
8 ans
Les Anatidés sont des oiseaux de taille moyenne à grande, occupant tous les continents, excepté l'Antarctique. La famille est forte de quelque 174 espèces.
Ils sont très liés à l'eau, majoritairement aux eaux douces. Leurs pattes courtes sont palmées, ce qui constitue une adaptation à la na... lire la suite
Le Cygne chanteur est un cygne de grande taille, similaire à celle du Cygne tuberculé mais il est beaucoup moins massif. Le cou dressé est plus rigide et chez l'adulte, le bec est jaune et noir. En cela, c'est avec le Cygne siffleur (de Bewick) qu'il pourrait être confondu. Deux critères permettent de les différencier : 1- le Cygne chanteur est nettement plus grand avec un cou plus allongé et une tête plus anguleuse, 2- la répartition des couleurs jaune et noire sur le bec se fait différemment ; alors que le bec du Cygne chanteur est majoritairement jaune avec l'extrémité et la bordure noires, celui du Cygne de Bewick est majoritairement noir avec la base jaune. La forme du jaune surtout est une bonne indication : alors que le jaune s'avance en pointe jusqu'au niveau de l'extrémité distale de la narine chez le chanteur, il finit en arrondi juste avant d'atteindre la narine chez le Bewick.
Le plumage entièrement blanc de l'adulte finit par se salir et devenir brunâtre par contact prolongé avec les eaux tourbeuses ou marécageuses sur les lieux de reproduction. L'iris est gris bleuté. Les pattes palmées sont noires.
Le juvénile revêt une livrée gris-brun et n'acquerra le plumage blanc de l'adulte que dans le cours de son 2e hiver. Le jaune du bec est remplacé par du rose. Le jaune n'apparaîtra que tardivement, à partir de la 3e année. Un Cygne chanteur ne devient sexuellement mature qu'à l'âge de 4 ans.
C'est le plus bruyant des cygnes et la tonalité et la variété de son chant lui ont valu le nom Cygne chanteur.
La voix rappelle beaucoup celle du Cygne siffleur, à s'y tromper pour un non spécialiste. Elle évoque aussi de loin celle des oies ou de la Grue cendrée.
Les "ouh", "wou ouh" élevés, doux bien que puissants, portent loin et quand ils émanent d'une troupe, cela fait un concert agréable à l'oreille. On peut noter par ailleurs dans d'autres circonstances des "Ou wouak" "Wouak wouak wouak...""ouk ouk ouk""ka ak"... Le répertoire est grand.
Le chant du cygne a inspiré bon nombre de compositeurs et philosophes qui l'ont souvent traduit comme un discours ou un récital d'adieu.
Dans son aire de nidification, il fréquente les eaux libres et peu profondes, riches en végétation aquatique, des plans d'eau de la forêt boréale et de la steppe.
Cette espèce est principalement migratrice et se déplace sur les terres faisant de brèves haltes. On a la chance en Europe de l'Ouest d'avoir de bons sites d'hivernage aux abords de la Mer du Nord et même des stationnements plus modestes sur des sites continentaux.
Sa grande taille le contraint. Le décollage est laborieux et bruyant, accompagné de cris. Le vol de croisière est rapide et aisé. Il se pose sur l'eau en glissant davantage à la surface.
Il est essentiellement végétarien et se nourrit à la belle saison de végétaux aquatiques (prêles, carex, élodée, glycérie, potamots, etc.
Le Cygne chanteur est monogame et territorial, et les couples sont pérennes.
Il se reproduit à partir de la mi-mai en couples solitaires avec des territoires bien définis.
Le Cygne chanteur niche principalement dans les régions boréales de l'Eurasie. Il se répartit en trois groupes bien distincts : le groupe le plus occidental niche en Islande, ses effectifs sont estimés à 16 000 individus et sont stables ; le groupe central niche en Scandinavie et en Russie occidentale, il est estimé à 59 000 individus et est en constante progression ; enfin, le groupe le plus oriental se trouve en Sibérie, ses effectifs sont environ de 17 000 et semblent diminuer.
Lorsque surviennent les premiers froids au début de l'automne, ces différents groupes migrent vers le sud. Le groupe occidental, l'islandais, descend plein SE vers les Îles Britanniques, le littoral de la mer du Nord et de la Manche jusqu'à la pointe de la Bretagne. Le groupe ouest-paléarctique gagne l'Europe tempérée, du sud de la Norvège à la Mer Caspienne en passant par l'Europe centrale et les abords de la Mer Noire. Le groupe est-paléarctique se dirige vers le Japon, la Corée et l'est de la Chine.
Suivant les critères de la Liste Rouge, l'espèce n'est pas classée menacée. Son aire est grande et sa population encore nombreuse. La population mondiale est estimée à environ 180 000 individus (Wetlands International 2015). La population de Russie a été estimée entre 10 000 et 100 000 couples reproducteurs et à environ1 000 à 10 000 individus hivernants (Brésil, 2009). La population européenne est estimée entre 25 300 et 32 800 couples, ce qui équivaut à 50 600 à 65 500 individus matures.
La tendance générale de la population est incertaine, car certaines sous-populations diminuent, tandis que d'autres augmentent, sont stables ou ont des tendances inconnues (Wetlands International, 2006). En Europe, on estime que la population est en augmentation.
L'espèce est menacée par la dégradation et la perte de son habitat (comme "l'amélioration" des terres humides côtières et intérieures) (Kear, 2005a), en particulier dans la partie asiatique de son aire de reproduction (del Hoyo et al., 1992).
Source : BirdLife International 2015