Accipitriformes
Accipitridés
Milvus
migrans
23 ans
Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande.
Ils ont en commun :
- un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle,
- une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite
Comme je l'ai fait pour le royal, je décrirai le Milan noir en comparaison avec son congénère. En effet, au posé, on peut les confondre, mais pas en vol heureusement.
La silhouette du Milan noir est différente. Il est moins grand, moins fin et sa queue dépasse à peine la pointe des ailes fermées. Il est globalement plus sombre mais le patron de plumage est à peu près le même. Voyons l'adulte. Vu de face, on note une tête grise striée de sombre, des parties inférieures brun roux cannelle et une queue grisâtre barrée de sombre.
C'est en lumière vive, en plein soleil, qu'il peut évoquer le royal, le gris de la tête pouvant paraître assez cendré et le roux du dessous plus vif. De dos en revanche, pas de problème. Le plumage des parties supérieures est d'un brun soutenu, avec les couvertures ourlées de beige formant une zone pâle. Surtout la queue est brunâtre, jamais rousse d'aspect. Le bec est noir, l'iris jaune clair, la cire et les pattes jaunes.
Le juvénile est typique avec son plumage brun marqué de chamois (moucheté/ourlé dessus, strié dessous), sa tête striée de chamois avec une zone sombre sur l'oeil et la cire jaune pâle. Les plumages immatures sont plus proches de celui de l'adulte.
En vol, la silhouette est un critère important. Le Milan noir a aussi les ailes coudées, légèrement tombantes en vol plané, mais moins longues que celles du royal. La queue est plus courte et peu échancrée. Etalée, elle est triangulaire. En vue de dessus, l'oiseau est brun avec les couvertures plus claires. En vue de dessous, le patron de plumage est le même que celui du royal, mais plus sombre et beaucoup moins contrasté. Les plages blanches des mains en particulier ressortent moins. Mais c'est toujours la queue qui reste le critère déterminant.
7 sous-espèces sont décrites qui présentent des variations notables par rapport à la description ci-dessus, particulièrement la ssp lineatus.
Je n'en parlerai pas ici mais l'iconographie en fera mention. Oiseaux.net traite déjà la ssp aegyptius d'Afrique, le Milan à bec jaune, comme une bonne espèce avec 2 ssp.
Le Milan noir est un ubiquiste sur le territoire qu'il occupe, présent à peu près partout en plaine et en moyenne montagne.
Le trait de caractère le plus marqué de l'espèce est son grégarisme, plus marqué encore que chez son congénère le royal.
Son vol rappelle celui du Milan royal. Les ailes étant moins longues, les battements sont un peu plus rapides mais on retrouve bien les ailes coudées un peu tombantes, typiques des milans.
En bon milan, le Milan noir est très nécrophage et même détritophage quand il fréquente les décharges.
La période de reproduction varie beaucoup en fonction des sous-espèces et des régions. En Europe, elle s'étend d'avril à juin mais les changements climatiques actuels tendent à l'avancer.
L'aire de nidification du Milan noir est beaucoup plus vaste que celle du royal. Il occupe le continent eurasiatique à l'exception des Îles britanniques, de la Scandinavie, de la Sibérie septentrionale et de l'extrême est de la Russie. Les points forts sont l'Europe, le NW de l'Afrique et le SW de l'Asie (ssp type migrans), l'est du Pakistan, le continent indien et Ceylan, le sud de la Chine, l'Indochine et la péninsule malaise (ssp govinda), la Mongolie, le nord de la Chine et le Japon (ssp lineatus), enfin l'Australie (ssp affinis).
Migrans et lineatus sont migrateurs et vont hiverner au sud, au sud du Sahara pour le premier, au sud de l'Inde et dans le SE asiatique pour le second.
Comme pour le Milan royal, on a assisté à un déclin de la population européenne du Milan noir en fin de 20e siècle et ceci pour les mêmes raisons, en premier lieu la consommation de proies empoisonnées ou contaminées par divers pesticides agricoles.
Depuis lors, la situation s'est redressée. Les comptages à Gibraltar montrent une hausse des effectifs de migrateurs qui reflète probablement le passage à une agriculture plus rationnelle, moins polluante des sols et des eaux. Dans le même temps, de nouvelles menaces peuvent apparaître comme le développement à grande échelle des champs d'éoliennes qui barrent le paysage pour des oiseaux mobiles comme les milans. Il faut donc être vigilant.
Quoiqu'il en soit, le Milan noir reste le rapace le plus commun en bien des pays, en particulier au Japon, en Inde et en Afrique sub-saharienne. Il est considéré comme globalement non menacé actuellement. Il est favorisé par son commensalisme envers l'Homme.