Charadriiformes
Charadriidés
Charadrius
dubius
10 ans
Le Petit Gravelot ressemble au Grand Gravelot, mais il est plus petit et a une silhouette plus frêle. Il faut regarder la tête pour faire la distinction. Tout d'abord, le Petit Gravelot adulte montre autour de son oeil sombre un cercle oculaire jaune vif frappant. Ensuite, son bec est noirâtre à l'exception d'une toute petite zone jaune terne à la base de la mandibule inférieure. Son front est plus noir que blanc. De près, on aperçoit très bien une étroite bordure blanche en arrière de la bande noire du front. Enfin, ses pattes sont rosâtres à brunâtres. En vol, il n'a pas de bande alaire blanche, simplement un alignement de points clairs à l'extrémité des couvertures, peu visible. C'est d'ailleurs le seul gravelot à en être dépourvu. Le dimorphisme sexuel est faible. La femelle a du brun qui s'insinue dans le noir, particulièrement au niveau des couvertures auriculaires, le cercle oculaire jaune moins épais et les pattes plus ternes.
L'adulte inter-nuptial a les zones noires de la tête qui deviennent brunâtres, le bandeau pectoral également tout en se réduisant. Le cercle oculaire jaune est toujours bien visible.
Le juvénile ressemble à l'adulte hivernal mais les tectrices des parties supérieures sont bordées de beige leur donnant un aspect un peu écailleux. La tête, assez uniforme, ne montre pas de sourcil clair marqué. Le bandeau pectoral est souvent incomplet, coupé en son milieu. Les pattes sont colorées de jaune, ce qui les rapproche de celles du grand qui sont plus orange.
3 sous-espèces sont décrites qui diffèrent peu entre elles
Le Petit Gravelot se reproduit sur les berges ou les îlots sablonneux ou caillouteux des rivières et des plans d'eau, naturels ou artificiels (étangs, lacs, réservoirs, gravières, sablières, bassins de décantation, digues et remblais, friches industrielles).
Le Petit Gravelot est bien moins grégaire que son cousin le Grand Gravelot. Il a des battements d'ailes plus rapides. Il court à une vitesse étonnante : ses pattes s'agitent si vite qu'elles deviennent invisibles et l'oiseau semble glisser comme un jouet d'enfant.
Le Petit Gravelot est insectivore. Il chasse à vue les proies au sol et au toucher du bec celles qui ne sont pas visibles directement parce que cachées ou enfouies.
En Europe et Afrique du Nord, la saison de reproduction s'étale de mars à juillet. En France la nidification commence en avril.
Le Petit Gravelot de la ssp eurasienne niche des Îles britanniques, de France et d'Espagne (sauf Irlande) à l'Extrême-Orient russe, la Corée, l'est de la Chine et le Japon. Il est également en Afrique du Nord et dans les îles Canaries. Il hiverne en Afrique au sud du Sahara. La ssp jerdoni est sédentaire dans le sous-continent indien et en Asie du SE. Enfin, la ssp nominale dubius est sédentaire aux Philippines, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans l'archipel Bismark.
Cette espèce n'est pas classée menacée par BirdLife International avec les critères retenus. Néanmoins, la tendance démographique générale semble être à la diminution, bien qu'on manque de données pour beaucoup de régions. En Europe, on estime que la taille de la population a diminué d'au moins 25 % en 15 ans (BirdLife International 2015).
L'espèce est principalement menacée par la dégradation et la perte de ses habitats optimaux. Bon nombre des sites de reproduction sont perturbés par les activités récréatives humaines. A l'échelle de l'ensemble de l'aire, les menaces ne manquent pas comme on peut l'imaginer, réglementation des inondations, pollution par le pétrole et dérivés, prélèvements de matériaux fluviaux et alluvionnaires, pompages entrainant des baisses de débit des eaux courantes, etc.