Passériformes
Acrocephalidés
Acrocephalus
scirpaceus
12 ans
La famille des Acrocéphalidés est forte de 7 genres et 61 espèces de l'Ancien Monde, dont plusieurs éteintes. Les oiseaux ont un aspect de "fauvette" avec un profil fuyant et un long bec fin et droit d'insectivore. Un trait sombre barre souvent l'oeil. Leur plumage est discret, dans les bruns ou... lire la suite
L'effarvatte est la plus commune de nos "fauvettes aquatiques", lesquelles se reconnaissent à leur profil aigu (Acrocephalus), leur queue arrondie à l'extrémité et leurs longues sous-caudales. Elle fréquente la roselière à phragmites en période de reproduction.
Les deux sexes sont identiques.
En plumage frais, l'adulte présente des parties supérieures assez "chaudes", d'un brun soutenu. Une nette nuance rousse est visible sur le bas du dos, le croupion et les sus-caudales. L'avant de la calotte est un peu plus sombre. Les liserés plus pâles des rémiges contrastent avec les centres sombres de celles-ci, rompant ainsi l'uniformité du plumage. La projection primaire est moyenne, environ égale au 2/3 de la longueur des tertiaires. Le court sourcil crème roussâtre, net en avant de l'œil, ne se poursuit pas en arrière ou alors de façon indistincte. Il est surligné par l'avant de la calotte un peu plus sombre que le reste et souligné par un trait loral sombre. L'œil est entouré par un cercle oculaire blanc interrompu en avant et en arrière. Les parties inférieures sont claires. Les flancs et les côtés de la poitrine sont fortement infiltrés de chamois. La gorge est blanche, caractère qui apparaît bien lors du chant. Le dessous des ailes, les axillaires et les sous-caudales sont chamois-crème. La mandibule supérieure est gris corne foncé alors que la mandibule inférieure est d'un jaune plus ou moins vif. Les pattes sont brunâtres et apparaissent sombres sur le terrain. La plante des pieds est jaune terne. L'iris est brun clair.
En plumage usé (juin-septembre chez la plupart des oiseaux), les parties supérieures de l'adulte deviennent d'un brun plus gris et les parties inférieures pâlissent.
Le juvénile a un plumage neuf nettement plus roux que celui de l'adulte et ses pattes sont plus grises. Il ressemble alors beaucoup aux autres jeunes rousserolles, verderolle en particulier, d'où de possibles confusions.
Le chant de l'effarvatte est tout à fait typique. Monotone, comparé à celui des autres rousserolles, il consiste en une suite prolongée de syllabes brèves grattées ou sifflées, répétées inlassablement sans grande variation. Certains mâles (plus doués que d'autres ?), improvisent ou introduisent à l'occasion quelques imitations, surtout en situation de sympatrie avec la congénère verderolle, mais le rythme effarvatte réapparait immanquablement.
La rousserolle effarvatte est un habitant de la phragmitaie inondée qui borde les eaux dormantes ou courantes ou qui envahit les zones palustres.
Les couples de rousserolle effarvatte sont territoriaux. Malgré cela, la densité est souvent telle en phragmitaie que l'espèce se répartit de façon presque semi-coloniale. Le mâle chante perché en vue dans la partie supérieure d'un roseau sec tandis que la femelle vaque aux occupations liées à la nidification. Les oiseaux se déplacent de tige en tige, s'agrippant à elles latéralement comme le font tous les passereaux paludicoles, ou alors effectuent de courts vols d'un massif à l'autre. Elle monte et descend avec agilité le long des tiges, passant de l'une à l'autre à la recherche de nourriture.
Vol bas et plutôt court.
La rousserolle effarvatte se nourrit d'arthropodes, en premier lieu d'insectes qu'elle trouve parmi les roseaux.
La nidification commence dès l'arrivée de la femelle sur le territoire du mâle, à fin avril ou en mai.
C'est la rousserolle la plus répandue en Europe. Elle a une vaste aire de distribution qui s'étend de l'Atlantique à l'ouest aux confins de la Chine à l'est, et du sud de la Scandinavie au nord à l'Iran au sud, et qui effleure l'Afrique du Nord. Malgré cela, on ne compte que deux sous-espèces, "scirpaceus" à laquelle appartient la population européenne, et "fuscus", au plumage un peu plus "froid", de la Turquie au Kazakhstan.
L'effarvatte n'est pas menacée à moyen terme. Localement, les pratiques piscicoles intensives (curage d'étang, brûlis de roselière, faucardage extensif) peuvent lui porter préjudice en limitant son habitat de reproduction, la phragmitaie. Le batillage peut aussi dégrader les roselières riveraines qu'elle habite.