Le piaf des marais

© Gilbert Blaising
De la taille et au vague aspect de notre Moineau domestique, le Bruant des roseaux est un oiseau assez commun dans les lieux marécageux où il se cantonne principalement pendant la belle saison. Là, il habite les roselières, colonies de massettes, prairies à laîches, jonchaies et oseraies basses.
La Moselle étant encore bien pourvue de ces milieux, en particulier grâce à ses nombreux étangs, il est assez aisé d'y observer ces bruants. De surcroît, ils ne pas sont très farouches et n'hésitent pas se percher à découvert sur un buisson ou en haut d'une tige souple, mais solide, de plante lacustre.
C'est campé sur leur perchoir que les mâles commencent à chanter vers la mi- mars. A l'instar de ses cousins, le Bruant jaune et le Bruant proyer, ses émissions sonores nuptiales sont très audibles, mais brèves, simples et monotones. La chanson ne comporte que 5 à 6 notes:tsia-tsi-tsi-tsia-tsitsi Cette petite strophe est facile mémoriser. Elle permet aux connaisseurs de repérer de loin déjà la présence de ce passereau bien avant d'avoir pu l'identifier à son plumage.
Au printemps, le mâle a le dos brun rayé de noir, le croupion grisâtre, la tête et la gorge noires, des moustaches blanches et un demi- collier blanc sur la nuque. Le dessous est grisâtre. La femelle est plus brune, avec des sourcils roussâtres, des joues sombres, des moustaches brunes et une gorge claire.
La reproduction s'effectue dans les milieux palustres, même de petites dimensions, que cette espèce affectionne, sans toutefois y être inféodée strictement. Dès que les femelles, revenues de leurs quartiers d'hiver, ont rejoint les mâles au début du printemps, les couples se livrent à des poursuites qui ne sont que des jeux prénuptiaux précédant de peu les noces et la construction du nid.
C'est la femelle qui choisit un emplacement favorable pour celui-ci. Il sera très bien dissimulé sous les herbes sèches ou vertes d'une touffe de carex ou de joncs, entre les rejets ou les racines d'un saule, dans un amas de branchages morts ou de roseaux couchés et enchevêtrés. Installé tantôt au sol ou à une faible hauteur au-dessus de la terre ou de l'eau sa construction comporte une juxtaposition assez lâche de tiges, de feuilles sèches et de panicules de roseaux, de joncs, de laîches etc. L'intérieur de la coupe est tapissé de matériaux fins comme des duvets végétaux et des crins. Vu leur positionnement, les nids sont exposés aux crues accidentelles.
Après achèvement en très peu de jours de l'ouvrage assez simple, la femelle y pond en moyenne 5 Sufs qui sont couvés pendant 12 à 14 jours. Après la naissance des oisillons, les parents apportent tour à tour chenilles et insectes et emportent sans cesse les fientes des petits qui sont nourris au nid pendant 10 à 13 jours. Après, ils quittent le nid, mais cachés dans la végétation à proximité continuent à recevoir la becquée. Ils restent encore quelques semaines avec les parents puis errent dans les environs souvent en se regroupant et en prospectant pour leur alimentation des milieux plus éclectiques y compris des prairies et des champs même éloignés de l'eau.
Au printemps, le régime est surtout constitué d'insectes et autres invertébrés. Les proies peuvent être assez grosses en proportion, comme les libellules. En automne et en hiver, la consommation des graines de graminées et de céréales devient prépondérante.
La grande majorité de nos bruants des roseaux nous quittent entre la mi-septembre et octobre pour migrer isolés ou par petits groupes vers des contrées au climat plus doux et en général vers la région méditerranéenne.

Créé le 07/06/2014 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net