BOISTE en 1808 donne à l'adjectif sétacé la définition; "qui est long, grêle et effilé les soies (poils) de certains animaux". Bescherelle en 1846 introduit l'adjectif sétiforme. (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paul Robert tome 6 éd 1964)
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Les plumes sétiformes garnissent exclusivement le front , les commissures du bec et plus rarement les yeux chez la plupart des oiseaux.
Elles affectent des formes différentes suivant l'implantation et les espèces; en anglais elles portent les appellations de "nasal bristles" et "rictal bristles".
La fonction très particulière des plumes autour du bec a conduit à peu d'études ( Moult in Birds; HB Ginn & DS Melville, pages 9-10), elles sont considérées comme "un joystick" qui par l'intermédiaire des corpuscules de Herbst permet à l'oiseau de détecter la position exacte de ce qu'il prend du bec.
Elles semblent donc être des éléments tactiles de protection des commissures du bec en assurant un bon positionnement des aliments.
L'absence ou la diversité de formes pour les plumes sétiformes nasales s'explique moins mais elles pourraient jouer le rôle de filtre.
Groupement des oiseaux en fonction du type d'alimentation
1- Les insectivores.
2- Les frugivores.
3- Les granivores.
4- Les carnivores.
Les oiseaux insectivores ont en général, un bec long, fin et pointu afin de saisir les insectes au vol, dans le feuillage ou même au sol. Les grimpereaux font exemption avec un bec fin mais arqué. Certaines familles telles que les mésanges n'étant plus des insectivores purs sont dotés d'un bec plus robuste capable en hiver de décortiquer une graine.
Le Gobemouche gris capture ses proies en vol, il convient donc qu'il puisse les détecter pour fermer le bec à bon escient. et pour cela il peut compter sur 4 grandes rictal bristles. La protection des narines est assurée par de nombreuses fines plumes recourbées.
Par rapport à sa taille, le bec du troglodyte est assez long, ce qui peut justifier la peau de protection des commissures et des narines.
Les commissures du bec de l'Orite à longue queue très courtes sont bien protégées par de nombreuses plumes sétiformes. Les narines sont également à l'abri d'une proie de grande taille.
Les Grimpereaux des bois et des jardins ont un long bec arqué pour débusquer les insectes dans le creux des écorces. Les commissures sont bien protégées à l'inverse des narines.
L'énorme bec du Bouvreuil pivoine s'ouvre largement, il peut aussi bien cueillir des baies de chèvrefeuille que les clochettes de mélisse. Les plumes aux commissures sont relativement courtes mais réparties sur le pourtour des commissures mandibules supérieure et inférieure. A noter la mue chez la femelle, c'est une mue connue chez les verdiers et pinsons qui passe d'une alimentation en graines fraîches à des graines séchées samares ou faines en hiver ce qui demande des détecteurs performants.
Très friandes des baies de sureau la Fauvette à tête noire est bien équipée pour placer la baie au bon endroit avant de l'avaler. Au début printemps, elle visite les fleurs à la recherche d'insectes et consomme aussi probablement du nectar de fleurs. Le pollen s'agglomère au front au point de former un amas gluant dont elle se débarrasse en se frottant aux branches ce qui lui occasionne une calvitie frontale.
Le Geai des chênes porte bien sont nom, en automne il fait des provisions de glands, il peut en transporter 9 dans le jabot et un dans le bec.
A remarquer que les 'rictal bristles' partent de la mandibule supérieure et qu'elles détectent le gland . Par contre une couverture de plumes protège les narines, constituent-elles une couverture pour filtrer et/ou réchauffer l'air ?
La Grive musicienne apprécie particulièrement les baies de sorbiers, elle est parfaitement équipée pour les avaler (2a). Les deux mandibules équipées de détecteurs la renseigne parfaitement quand à la position de la baie. Un cloison nasale incomplète (3a) se rencontre aussi chez d'autres espèces notamment les pouillots sans qu'il soit prouvé que ce soit une caractéristique d'âge.
Le bec plutôt court robuste généralement conique lur permet d'attraper, d'ouvrir ou de briser les graines.
La Linotte mélodieuse raffole de graines de centaurées, mais au printemps elle doit chercher du mouron ou d'autres petites plantes au sol. La protection des commissures est en rapport avec le peu d'agressivité de cette nourriture, il faut cependant noter que la charge de terre sur le bec peut devenir gênante pour se lisser les plumes.
Le Verdier d'Europe est bien connu pour sa fréquentation des nourrissages, les plumes de détection lui permettent d'amener la graine juste à la proéminence coupante du bec. (2a). Ces plumes (3a) muent tardivement au début de l'hiver. Dans la nature, l'oiseau doit se nourrir de graines durcies, faines ou samares et c'est - cette époque que ses détecteurs doivent être particulièrement performants.
Les oiseaux de proie diurnes l'autour, l' épervier, les faucons ou la buses plutôt charognard ont un bec court, robuste et crochu qui permet de déchiqueter la viande. Les oiseaux de proie nocturne chouettes et hiboux ont aussi un bec crochus mais plus court particulièrement entouré de plumes sétiformes.
Le bec de la buse est court et crochu, la mandibule supérieure et les narines sont protégée (2a-b). Le front est très dégagé laissant une large plaque de cire découverte.
Le bec de l'épervier est relativement court, puissant, crochu et bien protégé par des plumes sétiformes abondantes (1-3). Les deux mandibules présente un profil ondulé prononcé qui lui confère une grande capacité de déchiqueter ses victimes (2 a-b). La cire est partiellement couverte par les plumes.
La position des yeux des rapaces nocturnes modifie profondément l'aspect de la tête. Alors que le poids moyen de la chouette chevêche est sensiblement égal au poids moyen de l'épervier mâle, le volume de la tête et la grandeur du bec sont nettement plus petit. Tout le pourtour du bec est garni de plumes sétiformes, on peut penser que la vie nocturne nécessite plus de capteurs par attraper et dépecer les proie.
En H1, ce Hibou moyen-duc est bien plus élégant que la chouette chevêche avec sa face ronde et ses beaux yeux étonnés son bec
apparemment peu important
En H2, le Hibou des marais retrouve toute la détermination d'un oiseau de proie nocturne et son bec apparait très crochu.
En H3, les plumes sétiformes sont réparties autour du bec, jusqu'au yeux.