Championnes de l'acrobatie

© Gilbert Blaising
© Gilbert Blaising

Les mésanges bleues comptent parmi nos oiseaux les plus communs. De plus, elles sont présentes toute l'année. Elles n'excitent donc guère l'attention bien que très attrayantes par les couleurs de leur plumage. Pourtant à bien les observer, on peut leur trouver encore bien d'autres séductions.

C'est en hiver lorsque les arbres feuillus sont dépouillés, qu'il est le plus aisé de suivre du regard ces petits oiseaux dans nos jardins et parcs. C'est alors qu'apparaît toute leur spectaculaire habileté acrobatique déployée à la recherche de leur nourriture. Ils surclassent nos meilleurs gymnastes de la barre fixe, car ils sont capables d'effectuer leurs diverses figures à l'extrémité d'une ramille flexible et agitée par le vent. De même sont-ils en mesure d'exploiter, accrochés dans des positions surprenantes, une boule de graisse pendue à une branche d'arbre ou contre un volet.

© Didier Collin
© Didier Collin

Surtout insectivores, elles sont obligées pendant la mauvaise saison de se rabattre sur des graines, de semences, de baies, voire des débris de repas que les humains leur abandonnent, même souvent de façon voulue sur le bord d'une fenêtre. Toujours vigilantes et fuyantes, elles deviennent alors très téméraires, la faim inhibant leurs craintes.

Comme bien d'autres espèces familières : mésanges charbonnières, verdiers, moineaux domestiques, chardonnerets, pinsons etc. elles affectionnent à cette saison, déposées dans les mangeoires, les graines de tournesol dont les mésanges bleues savent extraire les cœurs avec une force et une dextérité insoupçonnées.

Les spectacles donnés se poursuivent au printemps. Il est attendrissant de voir le mâle, présenter des offrandes de béquées à sa nouvelle compagne qui frétille ailes déployées. Les couples formés sont très affairés pour se reproduire en revendiquant un territoire bien à eux parmi leurs congénères. Leur premières préoccupations consiste à trouver d'abord une loge pour y construire ensuite le nid dont la femelle se charge seule. Les vieux arbres munis de trous sont devenus rares, en particulier dans les jardins privés. On peut y suppléer en installant contre un tronc entre 2 et 5 m du sol, un nichoir artificiel que les mésanges adoptent volontiers. Il faut qu'il soit adapté à leurs besoins en particulier touchant le trou d'envol qui doit être bien circulaire et d'un diamètre de 27-28 mm.

© Jean-Louis Corsin
© Jean-Louis Corsin

Les mésanges bleues font partie des rares espèces dans notre région, qui portent des couleurs bleues, comme le Geai des chênes ou le martin pêcheur. Au contraire de toutes les autres couleurs qui sont dues à des pigments fournis par l'alimentation ( pour les jaunes, oranges et rouges ) ou par synthèse produit par les oiseaux concernés ( pour les bruns, beiges et toutes les nuances de gris et de noir ) les couleurs bleues sont exclusivement imputables à un phénomène de diffraction de la lumière par la structure géométrique particulière des cellules dans les barbes de certaines plumes. Ceci explique que l'intensité, voire la disparition sporadique de ces bleus, est fonction de l'intensité de la lumière qui atteint les plumages.

Créé le 02/01/2011 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net