Cette espèce répartie dans une grande partie de notre continent, se subdivise en plusieurs sous-espèces. Pour simplifier, retenons qu'il y a les oiseaux avec une tâche blanche au centre du plastron bleu et ceux avec une tâche rouge. Les premiers sont ceux nichant en Europe du Centre, de l'Ouest et du Sud, les seconds en Europe du Nord et de l'Est.
Certes un des handicaps à cette époque réside dans le fait que les mâles se perchent moins sur un pieu, une motte ou un arbuste pour chanter comme ils le font au printemps.
Par la suite, ils évoluent surtout à terre.
Les Gorges bleues apprécient la végétation basse des terrains marécageux, des fossés vaseux des marais salants, des digues du littoral, des rives des cours d'eau calme et des étangs ainsi que les lisières de roselières. C'est à l'abri de ce couvert végétal que ces oiseaux craintifs et discrets se meuvent, se tiennent et se reproduisent.
Toutefois une part de leur nourriture étant cueillie sur la vase, ils sont souvent conduits à se découvrir. Ce présente alors une bonne opportunité de les apercevoir. Après avoir repéré le territoire de chasse d'un individu, il faut rester un bon moment sur place à bonne distance pour guetter ses brefs arrêts de guets où il se tient droit, dressé sur ses pattes et les ailes un peu pendantes.
Les Gorges bleues se nourrissent d'insectes, de larves, d'araignées, de lombrics, de petits mollusques, de talitres ( puces des mers ) A la fin de l'été ce régime est susceptible d'être complété par des baies pour leur apport énergétique.
La période de reproductions commence en avril. Le mâle s'évertue alors à chanter pour marquer son territoire et attirer une femelle. Son chant est d'une grande richesse, car constitué de nombreuses imitations d'autres passereaux. Dans le grand Nord, il est d'ailleurs aussi appelé le Rossignol de Laponie !
Ces passereaux sont en majorité des migrateurs au long cours qui passent la mauvaise saison en Afrique subsaharienne. Un petit nombre d'entre eux restent dans le Sud de l'Espagne et on a déjà noté des hivernages en Camargue. La migration commence tôt avec un pic en septembre. De nombreux individus venus du Nord font alors halte sur nos côtes C'est le moment où l'on peut y observer aussi la sous-espèce à miroir roux.
Le retour s'effectue à partir de fin mars-début avril. A cette occasion, des passages ont lieu en Lorraine. Ils sont très sporadiques et indéterminés, mais notés tous les ans. Cependant le fait de les apercevoir relève vraiment du hasard. La voie principale des oiseaux nordiques se situe le long des côtes de la Manche et de la Mer du Nord où ils trouvent dans la continuité les milieux humides qu'ils affectionnent.