La fidèle Mésange nonnette

Tout le monde connaît la Mésange bleue et la Mésange charbonnière tant elles fréquentent en nombre nos parcs et nos jardins. Il n'en est pas de même de la Mésange nonnette, pourtant commune dans notre région.


Mais cette espèce est bien moins abondante que ses cousines. Le territoire d'un couple atteint souvent plus de dix hectares. La même surface peut héberger entre 10 à 15 couples de Mésanges charbonnières ou bleues.


Peu familière, sinon farouche, la nonnette évite la proximité des habitations et prospecte que rarement les jardins, excepté en hiver lorsque les rigueurs météorologiques l'obligent à trouver sa pitance sur les mangeoires qu'elle visite furtivement.


Habituellement, elle se tient dans les bocages, les boqueteaux, les bois aérés composés principalement de feuillus, les vieux vergers et les parcs. Pour nicher, il faut à cet oiseau des arbres âgés munis de fissures et de cavités qui sont éventuellement agrandis dés lors ou le bois est tendre, voire vermoulu. Il n'occupe que très rarement des trous de murs, au contraire de la Mésange charbonnière, mais il accepte volontiers les nichoirs artificiels en bois. Bien qu'il affectionne les milieux humides, il n'y est pas du tout inféodé, ce qui fait un peu mentir son nom latin : Parus palustris


Les Mésanges nonnettes restent très fidèles à leur territoire qu'été et hiver elles ne quittent pas. Ce sont des vrais sédentaires. De même sont-elles fidèles en couple, dont l'union serait durable. Toutefois, aucun spécialiste n'a pu affirmer qu'elle persistait la vie durant chez ces oiseaux dont l'âge est susceptible d'atteindre dix ans.


Surtout insectivore une grande partie de l'année, comme toutes les espèces de mésanges, la nonnette consomme en automne et en hiver essentiellement les graines d'une grande variété de plantes : ortie, centaurée, mercuriale, chardon etc., celles des céréales et les semences d'arbres : bouleau, charme, érable, frêne etc.


Ceci explique pourquoi, la nourriture est souvent cueillie au sol ou à faible hauteur. C'est ainsi que la nonnette peut être vue en hiver parmi les pinsons des arbres picorant à terre sur un chemin rural.


Les Mésanges nonnettes ont pour particularité de stocker assidûment des graines dans les fentes d'écorce, les mousses et les lichens. Ces très nombreuses cachettes sont retrouvées avec une grande précision... et vidées quelques fois par d'autres oiseaux ou des mammifères.


Cette espèce ne peut pas être confondue avec nos mésanges les plus familières, bleues et charbonnières. Elle a le dessus de la tête, la nuque et le menton noirs (bonnet et bavette de cette couleur, lui ont valut son prénom vernaculaire français) le dos brun clair, les joues et le dessous blanchâtres.


L'affaire se complique par le fait que dans nos régions est présente également un véritable sosie, la Mésange boréale. Bien que celle-ci ait une calotte plus matte, une bavette plus étendue et une zone pâle sur l'aile fermée, la distinction n'est pas aisée, s'agissant dans les deux cas d'oiseaux très mobiles et rarement observables au repos.


Comme chez toutes les espèces d'oiseaux, c'est le chant et les cris spécifiques à chacune qui est le plus sûr critère d'identification. Encore faut-il les avoir mémorisés à l'écoute d'un CD approprié ou après les avoir entendus sur le terrain grâce au concours d'une personne bien averti en la matière.


Au demeurant, si l'une de ces mésanges, dites grises, se présente à la mangeoire, il y a de très fortes chances que ce soit une Mésange nonnette.

Créé le 20/01/2008 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net