© Jean-Louis Corsin
C'est d'octobre à avril, que les Tarins des Aulnes séjournent dans notre région. Ils nous viennent d'Europe du Centre et du Nord où ils passent l'été pour se reproduire. Quelques rares couples ont déjà nidifié dans le massif des Vosges.
Pendant les hivers, ces oiseaux très grégaires peuvent quelques fois être observés ça el là en grand nombre, mais leur abondance varie fortement d'une année à l'autre. Il y même des années - sans - comme en 1998-1999.
En migration, ces passereaux vont en effet plus ou moins loin, en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires et en suivant la loi du moindre effort, commune à toutes les espèces animales. De plus, au cours d'hivers successifs, un même oiseau peut séjourner dans des pays aussi différents que la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne.
© Jules Fouarge
A leur arrivée dans notre région, ils fréquentent la pleine campagne, le plus souvent en bordure de rivière, d'étang ou de zones humides, là où poussent des aulnes dont les graines ainsi que celles des bouleaux et peupliers constituent leur menu principal à cette saison. Au printemps et en été, les graines d'épicéa ou de pins ont leur faveur Ils consomment aussi celles de spirées, cirses, armoises, moutardes, orties etc. ainsi que des baies. S'y ajoutent, lors du nourrissage des oisillons, des insectes pour leur richesse en protéines. Pour cueillir leurs aliments, ils montrent les mêmes prouesses acrobatiques, souvent tête en bas, que nos mésanges.
A la fin de l'hiver et au début du printemps lorsque leurs aliments préférés se font plus rares dans leurs sites habituels, ils prospectent plus large, y compris dans les jardins et parcs des agglomérations. On peut alors les voir de temps à autre sur les mangeoires dont ils exploitent volontiers les graines de tournesol. Ils rejoignent parfois les mêmes jardins d'une année à l'autre.
© Aurélien Audevard
A cette occasion, ils sont souvent confondus avec nos verdiers très communs qui ont la même fréquentation et quelques ressemblances de couleurs à dominante verte. A bien regarder, la distinction est pourtant facile. Outre que les Tarins sont bien plus petits, comme les Mésanges bleues, le mâle porte une calotte et un menton noir. Mâles et femelle ont une barre alaire jaune et le ventre blanc grisâtre, très strié chez la femelle.. Leur bec est plus fin que celui des verdiers, mais leur permet également de l'enfoncer dans les samares et les cônes pour en extraire les graines.
A partir d'octobre, il y a lieu d'être attentif à la présence saisonnière de ces oiseaux attrayants, surtout pendant les promenades proches des cours et plan d'eau. Leurs groupes, souvent de 10 à 50 individus, sont très localisés et erratiques. Evoluant en général dans le haut des arbres, les tarins explorent avec virtuosité même l'extrémité des plus minces ramilles. Peu farouches, il leur arrive pourtant de s'envoler brusquement sans raison apparente, pour revenir au même endroit après avoir tournoyé en formation serrée et en émettant leurs cris de contact aigus, clairs et un peu plaintifs : Tsîe, klîe, ktîu...
@ Jean-Michel Dehalle