La Fauvette grisette.

© Philippe Pulce
© Philippe Pulce
Bien que très commune dans notre région pendant la belle saison, la Fauvette grisette est peu connue du grand public. Elle ne pénètre pas dans les agglomérations et ne fréquente pas les parcs et les jardins de banlieue comme la Fauvette à tête noire. Migratrice, elle n'est présente en Lorraine que de fin avril à fin août.


Pourtant dans ses milieux de prédilection, elle est aisément observable pendant la période de reproduction. Le mâle chante volontiers perché au sommet d'un buisson, alors que la Fauvette à tête noire et la Fauvette babillarde restent à couvert et en mouvement même en chantant. A l'occasion de ses parades nuptiales, le mâle lance même ses strophes en vol, un peu dansant, à quelques mètres au -dessus de ses perchoirs. Elles consistent en de brèves phrases volubiles, nerveuses et un peu grinçantes. Elles durent de 2 à 3 secondes et sont souvent répétées.


© Yvon Toupin
© Yvon Toupin
Ce sont les émissions sonores bien audibles du mâle perché ou en vol qui révèlent la présence de cette espèce. Autrement, les couleurs assez discrètes de la robe de ces oiseaux, jointes à leur grande mobilité dans la végétation, les soustraient communément à l'attention.


© Gilbert Blaising
© Gilbert Blaising
Plus petit et svelte que le Moineau domestique, le mâle arbore une calotte gris cendré ( qui s'assombrit en automne ) et une gorge blanche. Le dessous est grisâtre, nuancé de rose à la poitrine. Le dessus du dos et les ailes sont brun roux. La queue est bordée de blanc. Autres caractéristiques : les plumes de la tête sont souvent hérissées et la queue relevée. La femelle est plus terne.


Oiseaux de la campagne, on les rencontre déjà aux abords des agglomérations dès lors où ils y trouvent la végétation herbeuse et ligneuse, bien fournie jusqu'au sol, qu'ils affectionnent. Ils aiment à habiter les bords des routes et des fossés, les talus des voies ferrés, les lisières des champs et des bois, les jeunes taillis et plantations, les landes etc. à la condition que ces espaces soient pourvus de végétaux touffus, bas, et mieux, épineux : buissons, hautes herbes, orties, ronces. C'est pourquoi, ils sont absents de nos parcs et jardins où ils ne trouvent pas la miniature de « jungle » végétale basse et drue dont ils ont besoin.


© Thierry Tancrez
© Thierry Tancrez
C'est en effet à très faible hauteur, généralement entre 10 et 60 cm, plus rarement jusqu'à 1,50 m, que le nid est construit, bien caché dans l'épaisseur de la végétation. Il est assez volumineux., posé plutôt qu'attaché. Parmi les ébauches du mâle, la femelle choisit celui qui lui semble le plus adéquat et le termine rapidement. La structure extérieure faite d'herbes sèches est grossière. Une cuvette y est aménagée garnie d'herbes plus fines, de radicelles et de crins. Cinq oeufs, en moyenne, y sont pondus et couvés pendant 11 à 13 jours. Les deux parents se partagent la tâche de l'incubation et du nourrissage des jeunes.. L'alimentation des fauvettes est constituée principalement d'insectes, de larves, de chenilles, d'araignées et petits mollusques. A l'occasion framboises, mûres et baies de sureau complètent le menu.


© Marcel Van der Tol
© Marcel Van der Tol
La bonne période pour bien repérer cette espèce et courte. L'ardeur à chanter des mâles se perd déjà vers la mi-juin et cesse vers la mi-juillet. Les adultes entament alors leur mue destinée à remplacer leurs plumages usés afin de les rendre aptes à effectuer le très long périple qui les conduira dans les savanes d'Afrique tropicale, de la bordure méridionale du Sahara jusqu'au Zimbabwe, pour y passer la saison que nous appelons mauvaise et qui les prive de leur pitance. La plupart des Grisettes nous quittent en août.


Les oiseaux de notre région passent par l'Espagne et le Détroit de Gibraltar. A noter que leur migration a lieu de nuit. Leur cas illustre la capacité extraordinaire des oiseaux à s'orienter. Leur voyage nocturne est guidé par les étoiles et le champ magnétique terrestre.


© Christian Kerihuel
© Christian Kerihuel
En Lorraine, cette espèce reste nombreuse à nicher. Les menaces qui l'affectent sont locales, lorsque pour des motifs de propreté déplacés, les personnes privées ou les services des collectivités publics procèdent à des « nettoyages » : fauchages, débroussaillages et arrachements intempestifs ou inutiles, mais dommageables à la diversité végétale et animale.

Créé le 28/04/2005 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net