Concernant les chiens et les chats, les rapprochements sont quasi-systématiques jusqu'à l'absurde et le ridicule. Mais, bien des naturalistes sont souvent enclin aussi à trouver des similitudes entre les mSurs connus des animaux non domestiques et ceux des humains. Dans les deux cas, les mêmes mots ne recouvrent pourtant pas toujours la même réalité.
Prenons quelques exemples concernant les oiseaux:
Chez certaines espèces, comme les cigognes, les oies et les grues, les couples sont réputés unis pour la vie. En faisant ce constat on néglige le fait que leur espérance de vie, certes diverse, est incomparablement plus courte que celles des hommes. Quel eut été le sort de ces unions si leurs membres avaient vécu plus longtemps ?
D'ailleurs la fidélité n'est pas une règle générale et stricte dans la classe des oiseaux. Ainsi, lors de la seconde ponte en juin, les femelles de Troglodytes mignons changent parfois de partenaires en passant dans le territoire d'un voisin.
La plupart des espèces revendiquent pendant la reproduction un territoire exclusif des autres congénères. Sauf exceptions, cette appropriation est passagère et les barrières sont invisibles. Les humains ont pour habitude d'ériger des clôtures définitives et ostentatoires, souvent avant même que leur maison ne soit construite. Après la période de nidification beaucoup d'espèces retrouvent leur grégarisme habituel à l'exemple des Pinsons des arbres Les hommes conservent leur individualisme, sauf à l'occasion de manifestations par définition collective, comme les défilés.
La concurrence entre mâles prétendants donne souvent lieu à des rixes acharnées, mais les issues fatales sont vraiment exceptionnelles. Les oiseaux ne possèdent pas d'armes en dehors de leurs griffes et de leur bec.
Dans nos sociétés les hommes ne s'embarrassent plus de tous ces préludes. Fini les sérénades, envois de bouquets de fleurs et de lettres enflammées. Ces dernières sont remplacées par des SMS. A présent toujours pressés (dans tous les sens du terme) leur objectif est de -conclure- au plus vite.
Par ailleurs, les oiseaux ne commettent pas d'excès de table. Le relatif embonpoint à la fin de l'été des migrateurs constitue une réserve d'énergie pour le long voyage qui mène la plupart jusqu'en Afrique équatoriale. Ceux qui arriveront à destination auront déjà accompli leur cures d'amaigrissement si fastidieuse et si aléatoire pour les hommes et les femmes.
Les tendances comportementales des animaux sont d'une grande stabilité. Leurs agissements sont donc prévisibles. Touchant les hommes, au contraire, on n'est jamais sûr de rien ! Les biologistes ont donc bien raison de rejeter l'anthropomorphisme. Il discrédite les animaux !