Un sujet à controverses

Lorraine @ Jean Charennat
Lorraine @ Jean Charennat

Les razzias des Etourneaux sansonnets peuvent occasionner de sérieuses pertes dans les vergers et les vignes en été et au début de l'automne lorsque fruits et raisins sont mûres.

Entre le mois d'octobre et le mois de mars, les étourneaux migrateurs venus du Nord-Est de l'Europe s'ajoutent aux individus locaux. C'est l'époque où des groupes considérables inclinent à établir leurs dortoirs sur des arbres en ville où la température est plus élevée. Par leurs fientes acides, ils causent alors des dégâts spectaculaires à la végétation et aux véhicules garés. Il ne faut donc pas s'étonner que cette espèce soit assez honnie par le public. Même les naturalistes déplorent que ces oiseaux ont trop tendance à squatter beaucoup de cavités d'arbres disponibles en forêt aux dépens de bien d'autres espèces : mésanges, sittelles, gobe-mouches etc.

Nancy 2009 @ Didier Collin
Nancy 2009 @ Didier Collin

La population des étourneaux, au contraire de celle de bien d'autres espèces, est prospère.
Ces oiseaux possèdent en effet nombre d'atouts : ils sont omnivores ; insectes, larves, lombrics, limaces araignées, fruits, baies et graines constituent la large palette de leur régime alimentaire. Ils sont donc adaptés à tous les milieux et les activités humaines ne les dérangent d'aucune façon, bien au contraire, puisqu'elles augmentent l'offre des ressources de nourriture comme les graines des éteules et les déchets alimentaires dans les villes et villages. De même, pour la nidification toute cavité leur est bonne ; dans un arbre, dans un mur, sous un toit, voire dans un nichoir quand le trou d'accès est assez grand. Enfin, de vivre en colonies et d'évoluer en groupes, souvent très importants, entraînent des avantages. L'union fait la force pour la recherche de la nourriture et la protection contre les prédateurs tels l'épervier, l'autour et le Faucon pèlerin qui sont déroutés par les rassemblements souvent considérables de ces oiseaux.

La Garde-Adhémar 2007 @ Georges Olioso
La Garde-Adhémar 2007 @ Georges Olioso

En automne et en hiver l'observation de ces énormes nuées dans le ciel est fascinante. Tantôt formées en sphère, tantôt étirées en colonne, ces masses compactes s'élèvent, s'abaissent, tournent et vire-voltent avec une cohésion parfaite où il n'y a jamais le moindre heurt en dépit de la vitesse. La perfection et le sens de ces manœuvres collectives restent inexpliqués à ce jour.
Les mœurs de l'étourneau, pourtant commun et familier, sont partiellement méconnus, mais surtout mésestimés. On ne retient de lui que ses nuisances locales dans les dortoirs urbains et ses méfaits saisonniers dans les vergers, tous les deux bien réels. On ne sait pas assez que pendant une grande partie de l'année, ces oiseaux grâce à leur nombre, font une énorme consommation d'insectes et leurs larves, de sauterelles, d'araignées, d'escargots, de limaces, de cloportes etc.

Lemud 2009 @ Didier Collin
Lemud 2009 @ Didier Collin

A cet effet, ils fourragent à terre dans les cultures et dans l'herbe des gazons, prairies et pâturages. Ils s'y déplacent avec vivacité en marchant et non pas en sautillant comme les merles. Pour capturer leurs proies dans le sol, ils enfoncent leur bec fermé, puis écartent les mandibules pour élargir un trou et s'emparer ainsi des larves et vers.

Le répertoire vocal propre à l'espèce est très varié, mais guère mélodieux. Les étourneaux jacassent, piaillent et sifflent plus qu'ils ne chantent. Ils émettent une suite de sons claquants, grinçants, cliquetants entrecoupés de toutes sortes de courtes imitations de chants d'autres oiseaux. Combien d'observateurs n'ont-ils pas cru entendre un rareloriot alors qu'il ne s'agissait que d'un étourneau !

Créé le 02/08/2009 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net