Remarques préliminaires :
Les oiseaux sont des animaux très mobiles, très visuels et farouches dans leur majorité. Par ailleurs, l'œil humain n'est pas très performant en comparaison de celui de beaucoup d'animaux, des oiseaux en particulier. En conséquence, une observation faite à l'œil nu sera souvent insuffisante pour une bonne description. Des jumelles seront toujours très utiles dans ce cas.
Quand on en a la possibilité, il ne faut pas hésiter à réaliser un document iconographique d’un oiseau non identifié. Même de mauvaise qualité, il peut apporter une information utile à l’identification et venir à l’appui ou au contraire contredire une observation visuelle sommaire. La plupart des téléphones portables modernes peuvent jouer ce rôle.
Toute donnée naturaliste doit comporter au minimum 3 informations :
Dans le cas qui nous préoccupe, c'est la première information qui manque et qui fait l'objet de cette note.
Mais il faut absolument penser à donner les deux autres informations à la personne/structure qui sera sollicitée pour l'identification.
Le milieu dans lequel est faite l'observation
Pour une future identification, c'est la première chose à noter car la plupart des oiseaux ont un habitat naturel qui leur est particulier (forêt, prairie, culture, plan d'eau, etc.).
Par exemple, deux oiseaux qu'un vrai néophyte pourrait à la rigueur confondre, le martin-pêcheur et la sittelle torchepot, pourront être départagés par leur habitat.
La taille et la morphologie générale.
C'est la seconde chose à apprécier. Pour cela, tout un chacun dispose d'éléments de référence dans son environnement habituel.
Pour la taille, on peut créer mentalement des catégories.
Il conviendra de dire alors suivant les cas " de taille équivalente, ou plus petit ou plus grand que l'espèce de référence ". Ne pas hésiter à comparer sur le terrain à toute autre espèce connue présente simultanément.
Concernant la morphologie générale, s'efforcer de noter tout élément pouvant aider à l'identification :
Comportement de l'oiseau
Après cela, on s'efforcera de noter des éléments du comportement avant même la couleur qui est souvent difficile à apprécier.
Couleur du plumage
Enfin, on peut essayer d'apprécier la couleur du plumage (et pourquoi pas des parties nues, bec et pattes, quand c'est possible), mais attention on peut facilement se tromper, surtout pour un oiseau en mouvement, l'œil humain n'étant pas très performant. Le concours d'un instrument d'optique est souvent nécessaire. Il faut aussi tenir compte du fait que personne ne voit les couleurs de la même façon et donc ne les transcrit de la même façon. Il y a aussi un problème de langage. Des couleurs telles que fauve, chamois, beige, ocre, brun, marron, … recouvrent des réalités différentes suivant les personnes.
Bien sûr, il y a des oiseaux typiques qu'on reconnaît au premier coup d'œil comme la Pie bavarde au plumage noir et blanc et à la grande queue ou le Rouge-gorge familier dont la poitrine orangée se voit bien de face. Mais beaucoup d'espèces présentent un plumage cryptique protecteur sans caractère vraiment saillant, simplement en général plus sombre dessus que dessous.
Lorsque l'oiseau est bien vu, il faut noter tous les détails possibles. Le plumage est-il uniforme ou non ? Présente-t-il par exemple un sourcil au dessus de l'œil, des stries sur les parties inférieures, des barres sur les ailes correspondant souvent aux extrémités des couvertures alaires de couleur différente,…
En bref, ceci n'est qu'une esquisse de ce à quoi il faut prêter attention quand on est confronté à un problème d'identification. La classe des oiseaux est tellement diverse qu'il n'est pas possible d'envisager tous les détails physiques et comportementaux de ses représentants, même en se limitant à l'avifaune européenne, dans le cadre d'une note comme celle-ci.