La distinction des deux grimpereaux n’est pas chose facile.
Sur le terrain, la localisation, le type de boisement et la voix permettent généralement d’aboutir à l’identité. Une connaissance préalable de ces facteurs est évidemment indispensable.
Sur photo, il en va différemment. On ne dispose que de la localité, ce qui est insuffisant. Il faut faire appel aux critères morphologiques et de plumage. C’est le but de cet article.
6 critères ont été retenus et sont présentés, non dans l’ordre d’importance mais de l’avant vers l’arrière. Ils nécessitent une bonne vue latérale ou latéro-dorsale de l’oiseau. Ils sont illustrés par des numéros de 1 à 6 placés sur deux très bonnes photos tirées des galeries spécifiques respectives d’oiseaux.net. Par souci de simplification, dans le texte, le Grimpereau des jardins sera nommé Gdj et le Grimpereau des bois Gdb.
Le Gdj a une teinte de fond du plumage plus sombre que celle du Gdb. Par exemple, les rémiges sont brun noirâtre chez le Gdj, d’un brun moyen chez le Gdb. Cela fait que le Gdb parait plus clair et moins contrasté que le Gdj. Passons aux critères. Certains sont assez subtils et requièrent une certaine habileté, d’autant plus que la limite entre Gdj et Gdb n’est pas toujours tranchée. Il vaut mieux baser son jugement sur un ensemble de critères.
1- Le bec.
C’est un critère assez subjectif. Le Gdj a un bec « long » et le Gdb un bec « court », mais la différence n’est pas flagrante et suppose une certaine expérience.
2- La plus grande plume de l’alula.
L’alula est un groupe de plumes lié au pouce de la main souvent appelé aile bâtarde, sur le bord externe de l’aile à l’arrière du poignet. C’est la plus grande plume de l’alula qui nous intéresse ici. Chez le Gdj, elle possède le plus souvent une tache blanche terminale qui se poursuit par une étroite bordure blanche externe continue qui peut être peu visible sur le fond blanc de la poitrine, attention ! Chez le Gdb, cette plume a la tache blanche terminale, mais celle-ci ne se poursuit pas en bordure blanche.
3- L’ongle postérieur.
Chez le Gdj, la longueur de l’ongle postérieur équivaut à peu près à celle du doigt tandis que chez le Gdb, l’ongle postérieur est visiblement plus long que le doigt.
4- Le flanc.
Le flanc du Gdj est nettement teinté de brun-gris froid à l’arrière des pattes, ce qui en général se voit bien, tandis que le flanc du Gdb est tout au plus légèrement teinté de brun rosé ou de roussâtre, donc beaucoup plus clair que celui du précédent.
5- La barre des primaires.
Les rémiges primaires (en bref rp) 4 à 10 (Gdb) ou 5 à 10 (Gdj) (en comptage ascendant, soit de la pointe vers la base de l’aile) possèdent au milieu de leur vexille externe (partie visible de la plume) un trait blanc. L’ensemble des traits blancs forme barre alaire. Cette barre est comme cassée entre les rp 6 et 7 (La rp 6 forme la pointe de l’aile).
Chez le Gdj, les traits blancs sont biseautés vers le bas et se chevauchent bien à la charnière des rp 6 et 7. Le plus souvent, il n’y a pas de trait blanc à la rp 4 et l’extérieur de la barre ne compte que 2 traits sur les rp 5 et 6. Rarement, un tout petit trait blanc apparait sur la rp 4.
Chez le Gdb, les traits blancs sont obtus vers le bas et se chevauchent peu à la charnière des rp 6 et 7. La rp 4 a un trait blanc bien visible, ce qui fait que l’extérieur de la barre montre 3 traits sur les rp 4 à 6.
6- La pointe de l’aile.
La rémige primaire 6 arrive à la pointe de l’aile.
Chez le Gdj, les rémiges primaires noirâtres sont terminées de blanc de façon limitée et deux espaces sombres sont visibles en bout d’aile sur les rp 6 et 7.
Chez le Gdb, le blanc est plus étendu au bout des primaires et on n’observe qu’un espace sombre à la pointe, sur la rp 6.
Grimpereau des jardins |
Grimpereau des bois |
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