Rapports avec le milieu

Rapports avec le milieu


Niches écologiques.


Pour survivre à l'intérieur d'un même habitat, les différentes espèces ont dû s'y tailler des niches spécifiques. La niche se définit en partie par la nourriture qui s'y trouve et les moyens dont dispose l'espèce pour s'en emparer. La cohabitation des différentes espèces insectivores dans les forêts d'Europe illustre bien le concept de niche, qu'on appelle aussi microhabitat. La Grive musicienne se tient sur le sol de la forêt et cueille sa nourriture dans la litière des feuilles. Un peu au-dessus, le troglodyte voltige d'un arbrisseau à l'autre à la recherche d'insectes. Dans les arbres, le Grimpereau des bois s'agrippe au tronc et poursuit les insectes dans l'écorce pendant que, un peu plus haut encore, le Pic épeiche frappe le tronc pour en extraire des larves. En Amérique, sous le couvert forestier, le moucherolle vert fonce en flèche sur un insecte volant. Au faîte des arbres, la paruline à gorge jaune inspecte méthodiquement les branches, sous le regard attentif d'un martinet ramoneur qui chasse dans le ciel.


Tous ces oiseaux se partagent un même habitat et une même base alimentaire, les insectes. Mais le moyens dont ils disposent pour se les approprier diffèrent sensiblement. Ces particularités déterminent la niche de chacun.


Adaptations morphologiques.


La taille et la forme des pattes et du bec d'un oiseau en disent long sur ce qu'il mange et sur la façon dont il se nourrit. Regardons les insectivores de nos forêts et faisons un rapprochement entre leurs caractères physiques et les stratégies qu'ils adoptent pour se nourrir. Les pattes de la Grive musicienne sont assez larges et vigoureuses pour repousser les feuilles qui jonchent le sol et débusquer les insectes. Le troglodyte est pourvu d'un bec effilé, idéal pour glaner les insectes du feuillage du sous-bois. Les pattes du Grimpereau des bois et celles du Pic épeiche se ressemblent : elles sont courtes avec des griffes acérées pour grimper aux arbres ; la queue est également comparable : les plumes en sont rigides et leur servent d'appui. Mais ce n'est pas un hasard si leurs becs sont si différents : ils sont adaptés à la manière dont chacun capture sa proie. Le bec du pic, droit et puissant, lui sert à marteler le bois pour en détacher l'écorce ; celui du grimpereau, fin et incurvé, lui permet d'en explorer les fissures. Grâce à ses longues ailes en pointe, le martinet ramoneur peut rester dans les airs une grande partie de la journée, et son bec court, triangulaire, lui permet de capturer des insectes en vol. L'introduction générale aux divers habitats présente d'autres cas d'interrelations entre les oiseaux et leur environnement.


Créé le 28/11/2002 par Damien Thiebault © 1996-2024 Oiseaux.net