Voici un oiseau qui, pour beaucoup est considéré comme commun, c'est-à-dire, dans la plupart des cas, banal. Une once de mépris sous-tend ce qualificatif.
Mais ce n’est rien, encore, eu égard à quelques-uns qui le jugent franchement envahissant.
Principalement en hiver, il forme de grands rassemblements qui comptent parfois plusieurs milliers d’oiseaux, souvent dans les espaces urbains tels que Genève par exemple.
Ceci peut entrainer quelques désagréments, il faut l’avouer.
Heureusement, il affectionne également les roselières lorsqu’il doit choisir son dortoir.
Une consolation est offerte à ceux qui se lassent de compter les fientes, car l’Etourneau sansonnet justifie au crépuscule l’appellation d’oiseau chorégraphe.
De grandes grappes de cet oiseau décorent le ciel, forment d’incroyables arabesques, des sortes de nuages qui séduisent ceux-là mêmes qui pestaient contre ses déjections ou le bruit.
Il n’est pas avare de son chant, et se révèle être un excellent imitateur, plagiant à l’occasion le sifflet du Loriot, parmi d’autres, ou reproduisant avec la plus grande exactitude la sonnerie d’un téléphone.
L’irritation fait place aux sourires.
Grégaire s’il en est, notre ami illustre brillamment l’avantage des oiseaux qui ont la fibre sociale.
Quand chasse le Faucon pèlerin, il éprouve les plus grandes difficultés à choisir un objectif au sein de ces nuées mouvantes. S’il décide néanmoins de passer à l’attaque, le groupe, qui l’a vite repéré, éclate dans tous les azimuts, mettant de la sorte le chasseur en échec.
A propos de prédation, une anecdote me revient en mémoire. Un beau jour, au marais, une Grande Aigrette s'était saisie d'un étourneau et le tenait dans son bec, par le bout de l'aile, visibliment très embarrassée. Profitant de son trouble, deux Goélands Leucophée lui ravirent sa capture.Un conflit les opposa et la victime potentielle mit à profit la querelle pour s'enfuir à tire d'ailes.Il s'en souvient sûrement encore.
Sédentaire en France, dans sa grande majorité, il voit ses effectifs augmentés, en automne, par des visiteurs venant de l’Est de l’Europe.
Certaines de ses populations ne migrant pas, mais d’autres si, il s’agit donc d’un migrateur partiel.
Essentiellement cavicole, il construit son nid dans le trou d’un arbre, mais aussi dans un mur accueillant, sous une tuile, ou même dans un nichoir prévu pour une toute espèce, à condition, bien sûr, que la dimension du trou d’envol soit à sa convenance.
Si nous considérons l’ensemble de son cycle vital, l’Etourneau sansonnet est véritablement omnivore.
Toutefois, à l’instar de bien d’autres oiseaux, il modifie son régime alimentaire selon la saison.
Pendant la saison de reproduction, il est insectivore, mais, en dehors de cette période, montre son goût prononcé pour les fruits et les baies.
La diversité est très grande du raisin à la pomme, avec une addiction aux figues. Sans exclure les grenades. Il se saisit volontiers d’arbouses, mais semble attaché aux prunes et aux prunelles, les baies de l’épine noire.
C’est un bon client pour les postes de nourrissage.
Revenons au printemps et ses suites.
Après une petite quinzaine de jours d’incubation, les oisillons voient le jour et prendront l’envol trois semaines plus tard.
Leurs géniteurs se montrent bons parents et les nourrissent encore quelques temps après qu’ils aient quitté le nid.
Les jeunes ont l’iris gris. Il prendra des teintes brunes un peu plus tard, arborant encore un joli costume d’un gris tendre.
C’est le moment opportun pour admirer la tenue iridescente des adultes en tenue de noces.
Le vert, le jaune et le mauve s’entremêlent dans un camaïeu de reflets splendide sous la lumière complice.
La tenue hivernale est plus terne, mais s’éclaire d’un faisceau de mouchetures blanches bien séduisant encore.