Distinction des Mésanges nonnette et boréale

par Jean FRANÇOIS, aidé de Dominique MARQUES pour la finalisation à destination du forum.

La Mésange nonnette Poecile palustris et la Mésange boréale Poecile montanus sont deux petites mésanges forestières brunes à calotte noire qu’on peut facilement confondre, d’autant plus qu’elles peuvent cohabiter. Heureusement, comme c’est toujours le cas pour des espèces proches d’aspect, la voix est différente et une bonne connaissance de celle-ci permet d’éviter la confusion. Pour se familiariser avec elle, un site incontournable xeno-canto.org dont sont extraits les enregistrements qui accompagnent les images.

Les habitats diffèrent aussi. La Mésange nonnette est liée aux boisements matures de feuillus, chênes et hêtres surtout. C’est pourquoi on la trouve en Europe en plaine sensu lato et aux latitudes moyennes. La France est occupée par la ssp type palustris à l’exception des Alpes, occupées par la ssp italicus, au plumage un peu plus contrasté.

De son côté, la Mésange boréale est liée aux boisements conifériens, mais pas exclusivement. Ainsi en France, la ssp type montanus, souvent appelée mésange alpestre, occupe les forêts conifériennes du Jura et des Alpes tandis qu’en plaine, la ssp rhenanus occupe les boisements feuillus humides à base de saules, aulnes, bouleaux, frênes, trembles, des dépressions, ripisylves, bords des eaux. C’est elle qui côtoie la nonnette.

En conséquence, le comparatif qui suit concerne en premier lieu la Mésange nonnette type et la Mésange boréale rhenanus des feuillus humides, majoritaires en France.

6 critères ont été retenus pour distinguer les deux espèces, mais il vaut mieux baser une identification sur plusieurs de ces critères.
Par souci de simplification, dans le texte, la Mésange boréale sera abrégée en Mb et la Mésange nonnette en Mn.

1- L’aspect de la calotte
La calotte noire s’étend du bec au manteau et descend latéralement jusqu’à inclure les yeux sombres La différence vient de son aspect chez l’adulte. Le noir est mat chez la Mb et lustré chez la Mn. Cela se voit bien à bonne lumière.
2- Le bec
Morphologiquement, les deux becs sont quasi-semblables. Ils sont noirs, souvent avec la pointe plus pâle. Chez la Mn, le bec montre une nette petite zone pâle à la base au niveau de la commissure buccale. Chez la Mb, cette zone pâle est absente ou beaucoup moins marquée.
3- L’aspect de la bavette
Le menton est couvert d’une bavette noire qui chez la Mn est assez petite, à contour net et d’aspect rectangulaire en vue de face. Chez la Mb, elle est à contour souvent flou et va en s’élargissant vers le bas d’où un aspect triangulaire en vue de face.
Mais attention à l’angle de vue ou de prise de vue. Il est parfois difficile de se faire une idée.
4- L’aspect des côtés de la tête
Le côté de la tête est un peu plus pâle chez la Mb, blanc à peine nuancé de roussâtre vers l’arrière. Chez la Mn, les couvertures auriculaires sont blanches tandis que l’arrière est souvent nettement teinté de roussâtre, quelquefois même avec une légère délimitation entre les deux zones, mais attention, là encore, la lumière ambiante joue un grand rôle.
5- L’aspect de l’aile fermée
Chez la Mn, les parties supérieures, corps et ailes, apparaissent d’un brun uniforme, sans contraste. En revanche, chez la Mb, les rémiges secondaires ont le vexille externe nettement bordé de gris beige clair, l’ensemble formant dans l’aile fermée un panneau pâle qui contraste nettement avec le brun nuancé de gris des parties supérieures.
Attention là aussi. Sous une incidence particulière, l’aile de la Mn peut réfléchir la lumière et donner l’impression d’une vague zone plus pâle mais non limitée aux rémiges secondaires.
6- L’aspect de la queue
Critère complémentaire souvent difficile à voir car malheureusement, l’extrémité de la queue des oiseaux est souvent un peu abîmée, ce qui le rend peu utilisable. Chez la Mn, les rectrices sont de longueur sensiblement égale d’où une queue droite à l’extrémité, quelquefois un peu déprimée au centre. Chez la Mb au contraire, les rectrices diminuent légèrement de taille des centrales aux externes, d’où une queue arrondie à son extrémité.

Mésange nonnette (Photo Hervé Enoch, miniature Nathalie Santa-Maria)

Mésange boréale (Photo Marc Fasol, miniature Yves Thonnerieux )