Butor étoilé
Botaurus stellaris - Eurasian Bittern
Description de la famille
Les Ardéidés sont des oiseaux de taille moyenne à très grande, à long cou, longues pattes et long bec. Le cou est replié en S au repos et en vol. Il se tend lorsque l'oiseau est en alerte ou qu'il capture une proie. Les pattes sont tendues vers l'arrière en vol. Le bec est en forme poignard, ... lire la suite
Identification
Le Butor étoilé est un grand ardéidé du genre Botaurus inféodé à la roselière. Comparé à un Ardea comme le Héron pourpré qui a un long bec, un long cou, de longues ailes et de grandes pattes, lui les a plus courts et est plus compact. Cela se voit bien au vol. Il est aussi plus massif et environ 1 fois et demi à 2 fois plus lourd.
Son plumage a la couleur des roseaux, au point qu'il est très difficile à observer dans son habitat. Les parties inférieures sont jaune paille et montrent des bandes et des alignements de taches brun noir ou brun chocolat sur toute leur hauteur.
Les parties supérieures ont également une couleur de fond paille, localement blanchâtre voire grisâtre, mais plus densément marquées en long de bandes noires formées de taches en V alignées. Le tout imite parfaitement les teintes de la roselière et la verticalité des tiges de roseaux.
La tête participe au camouflage avec sa calotte noire, ses côtés paille, les deux bandes noires qui partent du bec et la gorge blanchâtre coupée d'un trait noir. L'oeil est sombre. Le bec, de taille modeste, est verdâtre tout comme les pattes.
Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. Le mâle est simplement plus grand que la femelle. Le juvénile est très semblable à l'adulte. Le noir de la tête est plutôt brun, l'oeil plus pâle et les motifs du plumage moins bien définis.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Botaurus stellaris stellaris (Europe to e Asia)
- Botaurus stellaris capensis (southern Africa)
Noms étrangers
- Eurasian Bittern,
- Avetoro común,
- abetouro-eurasiático,
- Rohrdommel,
- bölömbika,
- Roerdomp,
- Tarabuso,
- rördrom,
- Rørdrum,
- bučiak veľký,
- bukač velký,
- Rørdrum,
- kaulushaikara,
- Grootrietreier (Roerdomp),
- bitó comú,
- Sefþvari,
- bąk (zwyczajny),
- lielais dumpis,
- bobnarica,
- Большая выпь,
- サンカノゴイ,
- 大麻鳽,
- นกยางแดงใหญ่,
- 大麻鷺〔大麻鳽〕,
Voix chant et cris
Le nom de genre du Butor étoilé est Botaurus. Ce nom vient du latin Bos taurus qui est le nom scientifique du Boeuf domestique, tout cela parce que le chant du butor fait penser à un beuglement de boeuf. On peut s'en faire une idée sur xeno-canto à l'adresse suivante : https://xeno-canto.org/species/Botaurus-stellaris
Ce chant est poussé par le mâle territorial depuis sa roselière, le plus souvent aux crépuscules. Il porte à plusieurs km par temps calme. Le chant commence par une longue inspiration " hum hum hum hum" suivie d'une expiration brutale très sonore "boou" audible à plusieurs km par temps calme. Le mâle répète le "hum boou" à 3 ou 4 reprises ce qui donne la phrase "hum hum hum hum hoou hum boou hum boou hum boou..."
Le mâle inspire l'air bec ouvert, ce qui produit les "hum" puis exhale brutalement cet air tête et cou dressé, produisant le "boou" sonore typique, le "booming" des anglais.
Buffon dit de son cri, "... la plus grosse contrebasse rend un son moins ronflant sous l'archet : pourrait-on imaginer que cette voix épouvantable, fut l'accent du tendre amour ? "
Ce chant a un rôle territorial. La femelle répond par des "woump" bas. Au vol, ils poussent des "aaoh" permettant de garder le contact.
Les jeunes au nid, comme tous les oisillons, poussent des petits cris rauques de quémande, "rah rah rah..." à destination de leurs parents.
Habitat
Pour la reproduction, le Butor étoilé occupe exclusivement la phragmitaie qui borde les plans d'eau ou les rivières à cours lent.
Le reste de l'année, l'oiseau est moins exigeant et fréquente une plus grande variété d'habitats. Il lui faut simplement une végétation assez haute pour le cacher et des eaux poissonneuses. On peut le trouver en rizière par exemple.
Comportement traits de caractère
On peut relever deux aspects de la biologie du butor.
Tout d'abord son adaptation à un milieu particulier, la phragmitaie.
Les pattes aux longs doigts préhensiles lui permettent de se déplacer en s'agrippant aux roseaux à tige lisse et verticale.
L'autre point concerne la reproduction. Alors que les Ardea sont volontiers coloniaux pour la nidification, les butors sont territoriaux et les couples nichent le plus souvent isolément les uns des autres. Toutefois, des nids proches en colonie lâche ont été signalés dans des milieux très favorables.
Vol
On a peu de chances d'observer un butor en vol car c'est essentiellement un oiseau nocturne dans ses déplacements. Le cas peut se produire en cas de dérangement.
La silhouette est typique d'un ardéidé avec le cou replié et les pattes tendues vers l'arrière. C'est cette silhouette, alliée à la grande taille et à la couleur "phragmite" qui permet d'identifier l'espèce.
Alimentationmode et régime
Le butor est surtout piscivore et consomme sans discrimination les différents poissons présents dans son habitat (78% du régime dans une étude polonaise), mais ne dédaigne pas pour autant les autres animaux, surtout vertébrés comme les amphibiens et les rongeurs, mais aussi de petits oiseaux et des invertébrés.
Il est évident qu'en Afrique, les espèces capturées seront différentes de celles qui le sont dans l'aire de reproduction.
Reproduction nidification
Le Butor étoilé niche dans les roseaux. Le nid est construit par la femelle. C'est une plate-forme placée bas dans la roselière et arrimée à elle.
Elle est faite de fragments de tiges et de feuilles de roseaux secs et autres plantes aquatiques, et tapissée intérieurement de matériaux plus fins. Il est bien caché dans la phragmitaie mature.La femelle dépose, à intervalles de 2 à 3 jours, 4 à 6 œufs beige clair légèrement bleutés et très finement tachetés de brun roux. L'incubation commence avec le premier œuf pondu et dure environ 26 jours, assurée par la femelle. Les poussins sont nidicoles et couverts de duvet brun-roux. Ils sont nourris par la femelle seule avec de la nourriture régurgitée au fond du nid.
Les jeunes commencent à quitter le nid au bout de 2 à 3 semaines, se cachant dans la végétation environnante et sont nourris de bec à bec. Mais ils ne seront volants qu'à 50-55 jours. Le succès reproducteur est très variable suivant les conditions de l'environnement. En moyenne, le succès à l'envol de 3 jeunes.
Distribution
Le Butor étoilé se reproduit sur toute la longueur du vieux continent des côtes atlantiques (Angleterre, France, Espagne) jusqu'à l'est de la Russie Au nord, il n'atteint pas l'arctique faute de milieux adéquats tandis qu'au sud, il niche jusqu'en Iran et en Afghanistan. La majorité des oiseaux sont migrateurs pour des raisons climatiques. L'aire d'hivernage part des Îles britanniques et de l'Europe méridionale pour rejoindre le SE de la Chine et le Japon en une bande discontinue descendant au sud jusqu'en Afrique équatoriale et au sud de l'Inde. Cependant, les oiseaux du sud-ouest européen (France-Espagne) peuvent être résidents pour les même raisons à savoir dans ce cas la douceur relative du climat due à l'océan.
La sous-espèce "capensis" a une population très localisée dans le sud-est de l'Afrique, de la Zambie au NE de l'Afrique du Sud où ses représentants sont sédentaires.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Butor étoilé n'est actuellement pas classé "menacé" par les instances internationales alors qu'il était classé "possiblement en danger" auparavant. Se porte-t-il un peu mieux ? C'est possible du fait de la protection accordée à des zones humides de plus en plus nombreuses. Mais ce classement est basé sur une moyenne des situations. Le butor peut très bien être en situation favorable dans un pays, par exemple la Pologne, et être en danger ailleurs comme dans le sud de l'Afrique où sa population est fragmentée. Dans ce cas, la modification du climat peut lui être très préjudiciable.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes