Geai des chênes
Garrulus glandarius - Eurasian Jay
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Corvidés
-
Genre:
Garrulus
-
Espèce:
glandarius
Descripteur
Biométrie
- Taille: 36 cm
- Envergure: -
- Poids: 140 à 190 g
Longévité
18 ans
Distribution
Description de la famille
Les Corvidés sont des passereaux de taille moyenne à grande. C'est dans cette famille que se trouvent les plus grandes espèces (L max. 69 cm). Le bec est fort et les pattes robustes.
Une majorité d'entre eux ont un plumage sobre, noir, gris ou blanc et noir, souvent avec des reflets. Mais des ... lire la suite
Identification
Contrairement à la majorité des membres de la famille des corvidés, le Geai des chênes a un plumage coloré qui attire l'attention. Pour cela, il se reconnaît facilement. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel et tous les plumages se ressemblent. Nous décrivons ici la sous-espèce type "glandarius" d'Europe du Nord, celle qui occupe la France.
La plus grande partie du corps est d'un brun-beige nettement nuancé de rose vineux ou de roussâtre. La tête est la plus vivement colorée avec les joues plus rousses. Elle contraste avec le manteau et les scapulaires, parties les plus pâles. La face est blanchâtre, avec de nettes moustaches noires sous les yeux et de fines stries noires sur les plumes du front et l'avant de la calotte que l'oiseau hérisse lorsqu'il est excité. L'iris est blanc bleuté. Le bec assez court est noir.
L'aile est majoritairement noire, mais cela ne se voit bien qu'en vol. Lorsque l'aile est fermée, on perçoit surtout à l'avant une tache bleu vif. Ce sont les couvertures primaires et les grandes couvertures externes qui sont bleu-ciel et barrées de bleu sombre. À l'arrière de cette tache se distingue un net panneau blanc sur fond noir, formé par les bases blanc pur des cinq rémiges secondaires les plus externes. Enfin, juste derrière se trouve le châtain vif des rémiges tertiaires les plus internes, teinte qui peut gagner aussi la seconde paire. Le tout fait un patron d'aile coloré vraiment typique de l'espèce. Les rémiges primaires sont liserées de blanc, d'où une bande pâle visible le long du bord externe de l'aile.
Les couvertures sus- et sous-caudales ainsi que le croupion sont blancs et, lorsque l'oiseau est en vol, on ne peut manquer de voir la nette tache blanche à la base de la queue noire qui signe également l'espèce. Les pattes sont brun chair.
Avec 34 sous-espèces décrites, l'espèce est très polymorphe, mais toujours reconnaissable comme telle. On observe simplement des variations de teinte du plumage, en particulier au niveau du manteau qui peut être gris-beige et/ou de la calotte qui peut être toute noire comme chez la ssp cervicalis d'Afrique du Nord.
Indications subspécifiques 34 sous-espèces
- Garrulus glandarius glandarius (n and c Europe to the Ural Mts.)
- Garrulus glandarius hibernicus (Ireland)
- Garrulus glandarius rufitergum (Scotland, England, Wales and nw France)
- Garrulus glandarius fasciatus (Iberian Pen.)
- Garrulus glandarius corsicanus (Corsica)
- Garrulus glandarius ichnusae (Sardinia)
- Garrulus glandarius albipectus (Italy, Sicily and the Dalmatian coast)
- Garrulus glandarius graecus (w Balkans including Greece)
- Garrulus glandarius ferdinandi (e Bulgaria and n Turkey)
- Garrulus glandarius cretorum (Crete)
- Garrulus glandarius glaszneri (Cyprus)
- Garrulus glandarius whitakeri (n Morocco and nw Algeria)
- Garrulus glandarius minor (c Morocco and the Atlas Mts. of n Algeria)
- Garrulus glandarius cervicalis (n and ne Algeria and Tunisia)
- Garrulus glandarius samios (Samos. se Aegean Sea.)
- Garrulus glandarius anatoliae (w Turkey to w Iran and n Iraq)
- Garrulus glandarius iphigenia (Crimean Pen.. n coast of the Black Sea.)
- Garrulus glandarius krynicki (ne Turkey and the Caucasus)
- Garrulus glandarius atricapillus (w Syria, w Jordan and Israel)
- Garrulus glandarius hyrcanus (se Azerbaijan and n Iran)
- Garrulus glandarius brandtii (s Siberia, n Mongolia, nw and ne China, Korea and n Japan)
- Garrulus glandarius kansuensis (c China)
- Garrulus glandarius pekingensis (e China)
- Garrulus glandarius japonicus (Honshu, Oshima and Kyushu. c, s Japan.)
- Garrulus glandarius tokugawae (Sado I.. off Honshu in c Japan.)
- Garrulus glandarius orii (Yakushima. s Japan.)
- Garrulus glandarius sinensis (n Myanmar, s and e China)
- Garrulus glandarius taivanus (Taiwan)
- Garrulus glandarius bispecularis (w Himalayas to w Nepal)
- Garrulus glandarius interstinctus (e Himalayas)
- Garrulus glandarius persaturatus (ne India. s Assam.)
- Garrulus glandarius oatesi (nw Myanmar)
- Garrulus glandarius haringtoni (w Myanmar)
- Garrulus glandarius leucotis (c Myanmar to c and s Indochina)
Noms étrangers
- Eurasian Jay,
- Arrendajo euroasiático,
- gaio-comum,
- Eichelhäher,
- szajkó,
- Gaai,
- Ghiandaia,
- nötskrika,
- Nøtteskrike,
- sojka obyčajná,
- sojka obecná,
- Skovskade,
- närhi,
- gaig eurasiàtic,
- Skrækskaði,
- sójka (zwyczajna),
- sīlis,
- šoja,
- Сойка,
- カケス,
- 松鸦,
- นกปีกลายสก๊อต,
- 松鴉,
Voix chant et cris
Comme pour tous les corvidés, on ne peut parler de chant pour le Geai des chênes, mais son répertoire vocal est très riche et il n'est pas avare de ses cris la plupart du temps.
Le cri le plus fréquent est un "krreehh" sonore, rapeux et éraillé, avec des variantes, aussi un "heinh" ou "reinh" répété, aussi désagréable à l'oreille humaine, mais bien typique. Mais le répertoire est vaste. Le geai est particulièrement vocal en fin d'hiver au moment de la formation des couples. Les adultes se regroupent et parcourent bruyamment les forêts. Si l'on devait parler de chant, ce serait pour les vocalises émises à cette occasion, plus mélodieuses et soutenues.
Le geai est capable d'imitations parfaites, la plus connue étant celle de la Buse variable.
Habitat
Le Geai des chênes est un oiseau forestier en période de reproduction. Dans sa large aire de répartition, il occupe tous types de forêts.
En dehors de la période de reproduction, son habitat s'élargit aux milieux semi-ouverts, au bocage, aux jardins et vergers, aux milieux agricoles dans la mesure où il y a des linéaires de haies, et même au milieu urbain à la faveur des parcs. En hiver, le biome méditerranéen, riche en ligneux à feuillage persistant, accueille de nombreux migrateurs venus du nord et de l'est.
Comportement traits de caractère
Le Geai des chênes est un oiseau commun qu'on entend plus facilement qu'on ne voit. Ses cris éraillés sonores sont désagréables à l'oreille humaine et il n'en est pas avare. Il est assez farouche vis à vis de l'Homme et préfère garder ses distances. Lorsqu'il s'approche d'une mangeoire en hiver, c'est avec beaucoup de circonspection et à condition que le calme règne. Lorsqu'on pénètre sur son territoire forestier, on est accueilli par des cris qui alertent toute la communauté des oiseaux. Il alarme de la même façon lorsqu'un prédateur comme la Martre des pins se présente. En revanche, il a tout intérêt à se faire discret si c'est un Accipiter qui déboule et s'il tient à la vie. Peut-être est-ce dans ces circonstances qu'il imite le cri de la Buse variable.
Le Geai des chênes est monogame et niche par couples territoriaux qui se partagent l'espace forestier. La saison commence en mars par des manifestations collectives bruyantes, gestuelles et vocales, évoquées plus haut. Elles président à la formation des couples et qui doivent concerner surtout les jeunes adultes d'un secteur. C'est certainement le moment de l'année où l'espèce est la plus facilement visible et audible.
Le Geai des chênes est un omnivore. Il a mauvaise réputation du fait du penchant qu'on lui attribue pour les œufs et les poussins des petits passereaux pris au nid. Même si cette prédation est avérée, elle est probablement exagérée mais ce faisant, il joue le rôle que la nature lui a attribué. Toujours est-il que lorsqu'il se déplace en sous-bois au printemps, il est accompagné par les cris d'alarme des passereaux, particulièrement des merles et grives, qui connaissent sa dangerosité pour leur progéniture.
Selon les conditions climatiques des régions habitées, particulièrement l'épaisseur de la couche neigeuse, le geai est résident ou migrateur. En France, on peut observer en septembre-octobre le passage migratoire de geais originaires du nord-est, se déplaçant en petits groupes lâches en direction du sud-ouest. Les oiseaux volent d'habitude à faible hauteur, passant rapidement d'une forêt à l'autre pour éviter au maximum les prédateurs. Une migration qu'on peut qualifier de rampante.
Pour subsister à la mauvaise saison, il constitue des réserves de graines dans lesquelles il pourra puiser en cours d'hiver. On le voit ainsi à l'automne transporter dans son jabot et sa cavité buccale des glands et des faines dont il est friand et les enfouir dans des cachettes sous la mousse ou la litière de feuilles mortes. C'est une habitude répandue dans le famille des corvidés. Ces oiseaux ont une excellente mémoire visuelle et sont capables de retrouver leur nourriture même sous la neige. Mais comme il engrange plus qu'il ne peut ou ne veut consommer, les graines délaissées pourront germer. Le geai participe ainsi à la régénération de la forêt.
Vol
Le geai possède des ailes courtes et larges, adaptées aux évolutions en milieu forestier. Cette morphologie n'est pas faite pour des déplacements à longue distance, et pourtant le geai est bien un migrateur dans une bonne partie de son aire. Ses déplacements migratoires entre massifs forestiers se font d'un vol direct plutôt lent, les oiseaux regagnant le couvert forestier dès que possible par sécurité. Il répugne à voler dans les espaces ouverts.
Alimentationmode et régime
Comme l'ensemble des corvidés, le geai est omnivore. Les graines assurent sa subsistance à la mauvaise saison.
Au printemps, la partie animale prédomine dans le régime, quand la ressource est abondante et disponible. Les jeunes sont nourris quasi-exclusivement d'animaux. Le répertoire des proies est très long. On y trouve surtout des invertébrés de toutes sortes (insectes et leurs larves comme les chenilles de papillons, coléoptères, etc.) mais aussi de petits vertébrés terrestres comme les petits lézards et amphibiens. On a signalé plus haut son penchant occasionnel pour les œufs et les poussins des petits passereaux, prédation qu'il ne faut pas exagérer.
Reproduction nidification
Les Geais des chênes nichent en couples territoriaux. La nidification est arboricole. Le nid est construit en forêt, assez haut dans un arbre ou un arbuste, d'habitude à plus de 3 m, classiquement contre le tronc au départ d'une branche.
La ponte est abondante, 5 à 7 œufs en moyenne, parfois plus. Les œufs sont typiquement corvidés, vert pâle avec des taches vert sombre à gris-vert. Ils sont incubés 16-17 jours par la femelle. Les poussins séjournent au nid pendant 3 semaines, nourris par les deux parents. Ils deviendront indépendants à 7 ou 8 semaines. Les geais n'élèvent qu'une nichée par an.
Distribution
L'aire de reproduction du Geai des chênes s'étend sur tout le continent eurasiatique de l'Atlantique au Pacifique, aux latitudes tempérées et sub-boréales. À l'ouest, la péninsule ibérique et les îles britanniques, et à l'est l'archipel japonais et l'île de Sakhaline bornent ce vaste espace continental. En Afrique, seul le Maghreb est occupé. La limite méridionale atteint le nord d'Israël et les monts Zagros iraniens. Plus à l'est, elle passe bien au nord en contournant les zones désertiques d'Asie centrale, de Mongolie et de Chine qui sont inhospitalières pour lui. À l'extrême est, l'aire descend jusqu'en Chine centrale (Quinghai et Gansu).
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Geai des chênes est une espèce commune, non menacée, simplement soumise à des fluctuations inter-annuelles. En France, il se porte bien. Il s'est adapté récemment au milieu urbain et est régulier à présent dans les parcs parisiens, ce qui traduit son adaptabilité.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 1, P. Géroudet, M. Cuisin
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes