Goéland de Heermann

Larus heermanni - Heermann's Gull

Systématique
  • Ordre
    :

    Charadriiformes

  • Famille
    :

    Laridés

  • Genre
    :

    Larus

  • Espèce
    :

    heermanni

Descripteur

Cassin, 1852

Biométrie
  • Taille
    : 53 cm
  • Envergure
    : 109 à 132 cm.
  • Poids
    : 370 à 640 g
Distribution

Distribution

Identification

Goéland de Heermann
adulte plum. nuptial
Goéland de Heermann
4ème

Le Goéland de Heermann est un goéland de taille moyenne (similaire à celle du Goéland à bec cerclé), ne ressemblant à aucun autre laridé dans son aire de répartition. Son plumage sombre, qui contraste chez l'adulte nuptial avec une tête blanche et un bec rouge vif, en fait un oiseau unique. Le Goéland de Heermann a 4 classes d'âge. L'adulte nuptial est gris foncé dessus, gris clair dessous, avec une tête blanche lumineuse, sans limite nette avec le cou et la poitrine gris clair. Le croupion est aussi gris clair. La queue est noire avec une bande terminale blanche. Les ailes sont longues, avec une base large. Elles touchent presque le sable lorsqu'il marche. Elles sont sombres et possèdent un bord de fuite blanc : les rémiges primaires sont noires avec une pointe blanche, les rémiges secondaire sont gris foncé avec une bande noire et une extrémité blanche. Le bec est rouge vif avec une pointe noire terminée par un point blanc. L'œil est sombre avec un fin cercle oculaire rouge. Les pattes sont noires. L'adulte en période inter-nuptiale (automne/hiver) ressemble à l'adulte nuptial en plus terne : la tête blanche est marbrée de gris foncé, le bec rouge est moins vif et sa pointe noire est plus étendue. L'immature de troisième hiver est d'aspect variable, intermédiaire entre l'adulte et l'immature de deuxième hiver. L'immature de deuxième hiver est gris-brun unis, plus clair sur le dessous. La queue se termine par une large bande brun à nuance chamois. Le bec est rose-orange avec une large pointe noire. L'immature de premier hiver est brun-chocolat uniforme, légèrement plus pâle aux couvertures alaires. Le croupion est gris clair. Il n'y a pas de blanc à la queue ni aux ailes. Les pattes sont noires. Le bec est rose avec une large extrémité sombre. Le juvénile est brun foncé. Cependant, de près on constate que les plumes du dos et les couvertures alaires sont bordées d'un liseré clair, ce qui donne un aspect écaillé à son plumage. Les rémiges sont plus foncées que le reste du plumage et ont également un liseré clair. La queue est noire, le bec est gris-rose avec l'extrémité sombre, les pattes sont sombres. Le Goéland de Heermann adulte est impossible à confondre avec une autre espèce dans son aire de répartition. Pour les immatures, il faut être un peu plus vigilant, surtout pour les individus en vol. Ces derniers peuvent être pris pour des Puffins fuligineux ou des Labbes parasites ou pomarins. Cependant, le Goéland de Heermann a le bec plus fin que ces derniers et n'a pas de plage blanche sous l'aile.

Indications subspécifiques espèce monotypique

Noms étrangers

  • Heermann's Gull,
  • Gaviota mexicana,
  • gaivota-mexicana,
  • Heermannmöwe,
  • Heermann-sirály,
  • Heermanns Meeuw,
  • Gabbiano di Heermann,
  • vithuvad mås,
  • Askemåke,
  • čajka pobrežná,
  • racek mexický,
  • Askemåge,
  • meksikonlokki,
  • gavina de Heerman,
  • mewa śniada,
  • baltgalvas kaija,
  • Чайка Хеерманна,
  • オグロカモメ,
  • 红嘴灰鸥,
  • vithuvad mås,
  • 希曼氏鷗,

Voix chant et cris

À l'instar des autres espèces de goélands, le Goéland de Heermann ne chante pas. Par contre le répertoire des cris émis par l'espèce est assez complexe. Nous aborderons ici les 3 principaux cris, sachant que certains auteurs en ont décrit une douzaine. L'appel pleurnichard consiste en notes courtes et aiguës de type "whee-ee", ressemblant au miaulement d'un chat. Ce cri est émis par exemple lorsque les oiseaux suivent un bateau de pêche pour récupérer les restes de poissons ou lorsqu'ils harcèlent les Pélicans bruns pour leur voler leurs prises. L'appel riant se compose de notes gutturales rapides de type "caw-ca-ca-ca" ou "ah-ah-ah-ah". Il est émis lorsque les individus survolent la colonie de nidification. L'appel à deux notes est émis à terre, avec un mouvement de tête vers le haut, ou en vol. Il comprend deux notes souvent répétées de type "cow-awk, cow-eek" ou "aow aow". Le Goéland de Heermann est très bavard sur les colonies de nidification, y compris la nuit (la promiscuité nécessite de la communication pour être supportable), par contre en dehors de la colonie, il est moins loquace que la plupart des goélands.

Habitat

Goéland de Heermann
immature

Le Goéland de Heermann est un oiseau essentiellement côtier. On le trouve sur les plages, le bord de mer, les côtes rocheuses, les estuaires, les lagons côtiers, et dans les ports et les baies.

Il s'éloigne vers le large au-dessus des zones riches en varech, pour poursuivre les bancs de poissons comme les harengs ou pour suivre les bateaux de pêche. On le voit très rarement à l'intérieur des terres. Contrairement aux autres espèces de goélands, il fréquente peu les plans d'eau douce et les décharges, même proches de la côte.

Comportement traits de caractère

Goéland de Heermann
immature

La migration post-nuptiale du Goéland de Heermann est assez unique, car elle s'effectue en sens inverse de celle de la plupart des espèces : en effet après la nidification, ils remontent du Mexique vers la côte Pacifique des États-Unis.

Ils se dispersent au nord des colonies dès juin, arrivent au nord de la Californie dès juillet et repartent au sud en novembre. Certains atteignent la Colombie Britannique en juillet-août, puis redescendent en Oregon en septembre. D'octobre à décembre, ils sont nombreux en Californie, où beaucoup hivernent. Les années où la température de l'océan est plus élevée que la moyenne, ils remontent plus loin vers le nord. Le Goéland de Heermann pratique le cleptoparasitisme, en particulier envers le Pélican brun et les autres espèces de goélands, sur la plage et au large. Il guette la sortie de l'eau des pélicans pour tenter de leur prendre un poisson dans la poche. Malgré sa taille modeste, c'est un goéland agressif qui harcèle les autres oiseaux, souvent plus gros que lui, pour les faire lâcher ou régurgiter leurs prises. Il s'associe pour pêcher avec les otaries, les autres oiseaux de mer et les bateaux de pêche. Il suit les Pélicans bruns dans leurs migrations postnuptiales vers le nord (c'est probablement une des explications à sa migration atypique). Les Goélands de Heermann sont très grégaires. Ils se rassemblent en groupes importants, pendant la nidification et le reste de l'année.

Vol

Goéland de Heermann
adulte plum. nuptial

Grâce à ses longues ailes à base large, le Goéland de Heermann a un vol dynamique et aérien. Il poursuit aisément en vol les autres oiseaux marins pour leur voler leur proie.

Alimentationmode et régime

Goéland de Heermann
immature

Le Goéland de Heermann se nourrit essentiellement de poissons, qu'il attrape à la surface de l'eau ou en plongeant.

Il pratique le cleptoparasitisme : il vole les poissons dans la poche des pélicans, harcèle les autres oiseaux pour qu'ils lâchent leur proie ou régurgitent leur repas. Il se nourrit dans les eaux côtières et sur le littoral mais aussi dans les eaux plus profondes autour des sites de nidification. Il consomme surtout des petits poissons (harengs, sardines, maquereaux, anchois), mais aussi des invertébrés marins, des crustacés, des mollusques, des lézards, des insectes, des déchets, des charognes et des œufs d'autres oiseaux.

Reproduction nidification

90% des Goélands de Heermann nichent sur l'Isla Rasa, un îlot inhabité situé dans le Golfe de Californie, au Mexique.

Une petite population nicheuse est établie près de Roberts Lake, à Seaside près de Monterrey en Californie. L'espèce aurait niché certaines années au bord de la Salton Sea (lac salé à l'intérieur des terres en Californie). Il existe une vingtaine d'autres petites colonies au Mexique. Les Goélands de Heermann reviennent à la colonie dès mi-février. La nidification des individus de la colonie est très synchrone et les colonies sont très denses (on dénombre jusqu'à 110 nids pour 100 m²). Les nids sont construits à même le sol, sur des îlots inhabités ou des côtes rocheuses difficiles d'accès. Depuis quelques années, un petit nombre de couples niche sur des toits de bâtiment à Seaside (Californie). Le nid est une coupe peu profonde, grattée dans le sol et garnie de quelques herbes et de plumes. La ponte a lieu en avril. La femelle dépose 1 à 3 œufs gris pâle ou bleuté, tachetés de brun ou d'olive. Leur nombre dépend de la disponibilité en nourriture et de l'âge de la femelle. Les 2 parents couvent. La durée de l'incubation est d'environ 28 jours. Lorsqu'il fait trop chaud, les parents restent debout au-dessus des œufs pour leur faire de l'ombre et éviter la surchauffe (Isla Rasa est désertique et très ensoleillée). Les jeunes sont nourris par les 2 parents et s'envolent vers l'âge de 45 jours. Le Goéland de Heermann partage son principal site de nidification, Isla Rasa, avec la Sterne élégante.

Distribution

Le Goéland de Heermann est un nicheur quasi endémique du Mexique (90% des effectifs nichent sur Isla Rasa dans le golfe de Californie). Après la nidification, adultes et juvéniles migrent vers le nord, aux États-Unis et au Canada, le long des côtes de l'Océan Pacifique (Californie, Oregon et jusqu'en Colombie Britannique). Les individus non-nicheurs, en particulier les immatures, sont visibles toute l'année sur la côte Pacifique des États-Unis, en particulier au sud de la Californie. Certains descendent vers le sud jusqu'au Guatemala au lieu de migrer vers le nord. Ce goéland est occasionnel à l'intérieur des terres (Californie, Nevada, et jusqu'au sud Alaska). Il est parfois vu au sein des colonies de Goélands de Californie. Des individus errants ont déjà été signalés au Costa Rica, en Colombie et à Hawaï.

Menaces - protection

Statut de conservation IUCN
Eteint
Menacé
Préoccupation
mineure
Éteint
à l'état sauvage
Quasi
menacé
Non
évalué
EX EW CR EN VU NT LC NE

Le Goéland de Heermann est un visiteur commun à régulier sur les côtes de la Californie et jusqu'au sud du Canada, en dehors de la saison de nidification. Malgré des effectifs assez importants (environ 350 000 individus adultes), il est considéré comme quasi menacé, car son aire de nidification est très restreinte : 90% des individus adultes nichent sur un petit îlot, la Isla Rasa, située dans le golfe de Californie au Mexique. Une catastrophe naturelle ou des changements dus à l'homme pourraient mettre en danger ce site de nidification fondamental pour l'espèce. La population nicheuse actuelle sur Isla Rasa est équivalente à celle de la fin des années 1960, mais on note des fluctuations très importantes selon les années. Certaines années on observe un échec complet de la nidification, dû au manque de ressource alimentaire. Le phénomène El Niño, le réchauffement climatique et la surpêche en sont les causes les plus probables. Isla Rasa est un sanctuaire depuis 1964 (principalement afin d'empêcher la collecte d'œufs et les dérangements). Les rats noirs et les souris domestiques ont été éradiqués de l'île en 1995. Mais un relâchement éventuel de la protection de l'île pourrait mettre en péril l'espèce.

Références utilisées

Autres références utiles

QRcode Goéland de HeermannFiche créée le 23/10/2023 par
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