Jabiru d'Asie
Ephippiorhynchus asiaticus - Black-necked Stork
Description de la famille
Les Ciconiidés sont de grands oiseaux à long cou, long bec fort à très fort et longues pattes, que l'on peut qualifier d'échassiers. Ils volent cou tendu. Le taxon compte 6 genres et 20 espèces.
On les trouve sur tous les continents excepté l'Antarctique, dans les biomes continentaux chauds.... lire la suite
Identification
Bien que ne possédant qu'un nombre réduit de couleurs, le jabiru d'Asie possède un plumage assez spectaculaire. La tête, le cou, la barre alaire et l'extrémité de la queue sont soit noir d'encre avec des reflets violacés, soit verts ou bleus selon l'éclairage. L'arrière du capuchon et la nuque présentent une irisation brun cuivré. Le reste du plumage est entièrement blanc. Le long bec massif est noirâtre, les pattes et les doigts sont rouges. Les sexes sont identiques à l'exception d'un petit détail : le mâle affiche un iris brun alors que celui de la femelle est d'un jaune éclatant. Les juvéniles se distinguent de leurs parents par leur œi brun, leur plumage presque entièrement brunâtre et leur ventre blanc. Ils ont des pattes sombres.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Ephippiorhynchus asiaticus asiaticus (India to Malay Pen. and Vietnam)
- Ephippiorhynchus asiaticus australis (New Guinea, n and e Australia)
Noms étrangers
- Black-necked Stork,
- Jabirú asiático,
- jabiru-oriental,
- Riesenstorch,
- feketenyakú gólya,
- Zwarthalsooievaar,
- Cicogna collonero,
- svarthalsad stork,
- Svarthalsstork,
- bocianovec červenonohý,
- čáp černokrký,
- Sorthalset Stork,
- aasiansatulahaikara,
- jabirú asiàtic,
- żabiru czerwononogi,
- Азиатский ябиру,
- Bangau leher-hitam,
- セイタカコウ,
- 黑颈鹳,
- นกกระสาคอดำ,
- 黑頸鸛,
Voix chant et cris
Comme la plupart des autres membres de la famille des ciconiidés, les jabirus d'Asie sont des oiseaux plutôt silencieux, excepté quand ils couvent ou qu'ils sont au nid. Dans ce dernier cas, ils produisent des craquements secs ou des claquements de bec qui sont assez résonnants. Ces émissions sont généralement d'une tonalité basse et se terminent par un léger soupir. En d'autres occasions, les jabirus sont capables d'émettre des grognements gutturaux.
Habitat
Compte-tenu de son alimentation, le jabiru fréquente des habitats qui sont étroitement liés à l'eau ou a sa proximité.
Comportement traits de caractère
En prélude à la nidification, les jabirus d'Asie effectuent une parade qui s'apparente beaucoup à une sorte de danse que l'on peut décrire de la façon suivante : les deux partenaires se tiennent face à face et marchent majestueusement l'un vers l'autre. Ils déploient leurs ailes, en font vibrer les extrémités et avancent jusqu'à ce que leurs têtes se touchent. Ils font alors claquer bruyamment leur bec puis se séparent. Ces rituels peuvent durer près d'une minute et sont répétés à de multiples reprises. Les jabirus d'Asie sont monogames. Les couples établissent des liens conjugaux qui durent très longtemps, peut-être toute leur vie.
Pour installer leur nid, les jabirus choisissent typiquement des grands arbres qui ont un large tronc et un feuillage très développé. Ce genre de site attire également les vautours indiens (Gyps indicus) et une concurrence sévère s'établit souvent entre les 2 espèces. Les jabirus doivent parfois céder la place, mais en tout état de cause, contrairement aux autres échassiers aquatiques, ils ne se laissent jamais intimider par ces prédateurs qui ont une plus grande taille. Quand ils se sont installés à un endroit, les jabirus d'Asie sont très agressifs vis-à-vis des hérons et des grues qui tentent d'en transgresser les limites. Par ailleurs, ces oiseaux ont d'autres occasions d'exprimer leur territorialité.Ainsi, lorsqu'ils se restaurent, les jabirus d'Asie choisissent des cours d'eau ou des réservoirs qui ont souvent plus de 50 cm de profondeur, ce qui les rend théoriquement inaccessibles aux échassiers de moindre taille comme les spatules et les cigognes épiscopales. Cependant, lorsque le niveau de l'eau décroît et passe en dessous de 40 cm, ils redeviennent à la portée de nombreux autres ciconiidés qui fréquentent le même type d'habitat et les jabirus doivent faire preuve d'autorité et de dissuasion pour faire respecter leur zone de nourrissage.
Vol
Alimentationmode et régime
Les jabirus d'Asie sont des oiseaux carnivores et ils sont connus pour consommer des oiseaux fréquentant les zones humides tels que les foulques, les grèbes (Tachybaptus ruficollis), les canards souchets (Anas clypeata) et les jacanas à longue queue (Hydrophasianus chirurgus).
Ils ingurgitent aussi un grand nombre de vertébrés aquatiques tels que les poissons, les amphibiens et les reptiles. Les invertébrés tels que les crabes et les mollusques ne sont pas négligés pour autant et constituent un excellent appoint. Dans certaines régions, les jabirus consomment des œufs de tortues. En Australie, le long du littoral, ces échassiers se nourrissent pendant la nuit, période où ils capturent les petites tortues marines qui émergent des œufs. Les jabirus d'Asie ont une manière très particulière de se désaltérer : ils se servent de leur bec comme d'un godet ou d'une cuillère puis ils renversent la tête en arrière pour en avaler le contenu. Ce bec peut aussi être un excellent réservoir et il sert quelquefois à transporter l'eau aux petits ou au partenaire qui est resté couver.Reproduction nidification
La saison de nidification commence juste après la mousson, c'est à dire entre les mois de septembre et janvier.
Les jabirus d'Asie installent leur nid dans un grand arbre isolé. C'est une large plate-forme qui mesure entre 90 centimètres et 1 mètre 80 de diamètre. Elle est bâtie avec des morceaux de bois, des branches qui sont reliés entre eux par des bouts de joncs ou des plantes aquatiques. Les rebords du nid sont parfois enduits et renforcés avec de la boue. Cette construction qui est l'objet de beaucoup d'attentions est réutilisée pendant de nombreuses années consécutives.La femelle y dépose habituellement 4 œufs de couleur blanche sans éclats et de forme ovale. La durée exacte de la période d'incubation n'est pas connue mais elle est estimée à environ 30 jours. Les deux parents couvent à tour de rôle. A chaque passage de relais, les oiseaux accomplissent une parade de salutation qui consiste à ouvrir les ailes et à hocher plusieurs fois la tête. La nourriture est apportée aux oisillons par les deux parents qui régurgitent les aliments à l'intérieur de la plate-forme. Le manège dure pendant 3 ou 4 mois, suite à quoi les adultes chassent les jeunes du nid en manifestant un comportement agressif. Ces derniers restent à proximité du nid et continuent à fréquenter le territoire natal pendant presque un an, puis ils se dispersent. Les jeunes ont un taux de mortalité peu élevé, ce qui rend les effectifs stables.
Distribution
Les jabirus d'Asie, comme leur nom l'indique sont originaires du sud-est du continent asiatique. Leur aire de distribution s'étend de l'est et du sud du Pakistan jusqu'à la péninsule malaise en passant par les plaines du Gange, la Birmanie, la Thaïlande et l'Indochine. Mais plus de 95% de la population se situe en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans la moitié nord du continent australien. 2 sous-espèces sont officiellement reconnues : E.a. asiaticus, la race nominale (Asie Continentale du Pakistan jusqu'en Malaisie) - E.a. australis (sud de la Nouvelle-Guinée et nord de l'Australie).
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le total des effectifs des jabirus ne dépasse pas 400 individus pour toute l'Asie du sud-est et l'Asie Méridionale. Cette espèce serait considérée comme en grand danger si les populations de Nouvelle-Guinée et d'Australie n'étaient estimées entre 10 000 et 20 000 oiseaux. Menacée d'extinction sur le continent asiatique, les jabirus d'Asie sont en pleine expansion en Indonésie, en Guinée-Papouasie et sur le continent australien. Les principales menaces sont constituées par une dégradation sévère des habitats due au développement des activités agricoles qui se manifeste par le drainage des zones humides et l'abattage des grands arbres. La sur-pêche, le sur-pâturage, la chasse et la capture pour les zoos ont également contribué au déclin de l'espèce en Asie. En Inde, des mesures de protection de l'espèce et des milieux naturels qu'elle fréquente ont été prises pour tenter d'enrayer le déclin. La prise de conscience du danger est réelle et des études vont être menées pour mieux connaître cette espèce afin d'assurer sa survie.
Références utilisées
- Vol. 4 - Handbook of the Birds of the World, Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal
- ARKive, Christopher Parsons
- Avibase, Lepage Denis
- Birds in backyards, Birds Australia and Australian Museum
- Wikipédia, Wikipedia, The Free Encyclopedia
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes