Phalarope à bec large
Phalaropus fulicarius - Red Phalarope
Systématique
-
Ordre:
Charadriiformes
-
Famille:
Scolopacidés
-
Genre:
Phalaropus
-
Espèce:
fulicarius
Descripteur
Biométrie
- Taille: 22 cm
- Envergure: 37 à 40 cm.
- Poids: 37 à 77 g
Distribution
Description de la famille
Les Scolopacidés constituent, avec les Charadriidés, un groupe d'oiseaux appelés limicoles, c'est à dire littéralement "oiseaux de rivages". Les Scolopacidés sont majoritairement des oiseaux migrateurs de l'hémisphère nord, mais seul le continent antarctique en est dépourvu. Ce sont des ois... lire la suite
Identification
Les phalaropes sont de petits limicoles aquatiques, capables de nager à la surface de l'eau grâce à leurs doigts "lobés", c'est à dire munis d'extensions latérales natatoires. Deux d'entre eux, les P. à bec large et à bec étroit, passent toute la période inter-nuptiale en haute mer, ne venant à terre que pour la reproduction. Les deux espèces se ressemblent beaucoup en plumage d'hiver. Nous verrons ça plus loin. Les phalaropes ont également comme caractéristique un dimorphisme sexuel inversé, unique chez les limicoles. Les femelles sont plus grandes et plus colorées que leurs partenaires.
Avec le châtain clair qui envahit toutes les parties inférieures de son corps et son cou, le Phalarope à bec large adulte nuptial est facilement identifiable. La femelle est plus vivement colorée. La tête est noire et blanche, noire sur le dessus, la face et la nuque, blanche sur les côtés avec l'œil sombre qui ressort bien. Le bec, particulièrement haut et large et un peu plus court que la tête, est jaune à pointe noire. Les parties supérieures sont noires avec les tectrices bordées de blanc ou de fauve leur donnant un aspect strié. Les ailes sont grises avec une nette barre alaire blanche qui ne se voit qu'aile ouverte. Le dessous de l'aile et les axillaires sont blancs. La queue est noire. Le mâle a un plumage variable. Certains sont proches de la femelle, simplement avec les couleurs un peu moins franches, d'autres s'en éloignent plus nettement, tout en restant bien reconnaissables (voir les photos de la galerie).
Le plumage d'hiver est très différent comme c'est souvent le cas chez les limicoles. Il est gris et blanc, avec un peu de noir. Les parties supérieures, corps et couvertures alaires, sont d'un gris assez pâle. En plumage neuf, on distingue les ourlets plus pâles des tectrices qui disparaissent à l'usure, d'où un aspect uniforme. L'ensemble des parties inférieures est blanc. Rémiges et rectrices sont gris ardoise. La tête est blanche avec la nuque, une bande oblique à l'arrière de l'œil et une tache devant l'œil, noires. Le bec est noir. De loin, l'oiseau posé sur l'eau ressemble à une mouette en miniature. Au vol, le plumage pâle et les barres alaires blanches évoquent un Sanderling.html">Bécasseau Sanderling hivernal mais ce dernier a la tête toute blanche et la queue pâle avec les rectrices centrales noires.
Le plumage de premier hiver est assez semblable au précédent, mais avec quelques petites différences qui le rapprochent du "bec étroit" hivernal. On peut en lister 3 : 1- le noir s'avance plus avant sur la tête, 2- les côtés de la tête et l'avant du cou sont légèrement teintés de crème roussâtre, au moins en début d'hiver, 3- le dessus n'est pas gris uniforme comme chez l'adulte, il y a des taches noirâtres à l'avant et sur les côtés du manteau. Il peut rester des traces de plumage juvénile lors de la migration d'automne.
Le Phalarope à bec étroit hivernal est assez semblable et ce peut être une source de confusion. Il est un peu plus petit, plus svelte. Son bec noir, de la longueur de la tête, est beaucoup plus fin, un peu en aiguille, et non élargi. Les tectrices du manteau et des scapulaires sont d'un gris plus prononcé et leurs ourlets pâles sont plus larges et plus voyants, d'où un aspect strié du dessus. Le bec reste le meilleur critère à distance raisonnable.
Attention aux plumages de transition qui peuvent être complexes à analyser.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Red Phalarope,
- Falaropo picogrueso,
- falaropo-de-bico-grosso,
- Thorshühnchen,
- laposcsőrű víztaposó,
- Rosse Franjepoot,
- Falaropo beccolargo,
- brednäbbad simsnäppa,
- Polarsvømmesnipe,
- lyskonoh ploskozobý,
- lyskonoh ploskozobý,
- Thorshane,
- isovesipääsky,
- Grysfraiingpoot,
- escuraflascons becgròs,
- Þórshani,
- płatkonóg płaskodzioby,
- platknābja pūslītis,
- ploskokljuni liskonožec,
- Плосконосый плавунчик,
- ハイイロヒレアシシギ,
- 灰瓣蹼鹬,
- นกลอยทะเลสีแดง,
- 灰瓣足鷸,
Voix chant et cris
On peut noter deux cris de la part de migrateurs, un "priii" roulé et un "kit" bref.
L'espèce est beaucoup plus bavarde sur ses lieux de reproduction. On y réentend les deux cris précédents. Le chant est un trille bas et mouillé.
Habitat
Pour la reproduction, le Phalarope à bec large recherche les marais littoraux du Haut Arctique, le plus souvent à proximité de la côte, rarement dans l'intérieur des terres.
En dehors de ça, il est en mer, soit pratiquement 11 mois sur 12. Il effectue de grandes migrations en haute mer, qui l'amènent dans les eaux océaniques tropicales et subtropicales où il se nourrit de zooplancton pélagique. C'est aussi l'abondance du zooplancton qui détermine les routes et les haltes migratoires.
Comportement traits de caractère
Comme on l'a vu, l'espèce est surtout pélagique. Cependant au passage lors de tempêtes automnales, elle peut s'égarer en petit nombre sur le continent européen et c'est alors un plaisir pour les observateurs de le découvrir sur un plan d'eau douce, mais pas en beau plumage.
Rappelons les deux traits majeurs de l'espèce. Le premier est le lien fort qui unit cet oiseau et le milieu aquatique. Il a des doigts pourvus d'extensions latérales (doigts lobés) qui lui permettent de nager efficacement. Cela tombe bien car il passe 11 mois sur 12 en mer. Il utilise la nage quand il recherche les petits organismes du zooplancton proches de la surface.
Le dimorphisme sexuel inversé est rare chez les oiseaux. C'est la femelle qui a un beau plumage, séduit les mâles sur les sites de reproduction, laisse au mâle le soin de couver la ponte puis les jeunes pulli, enfin abandonne au mâle sa charge de famille pour partir en migration avant même que ses jeunes ne soient émancipés.
Alimentationmode et régime
Sur les sites de reproduction nordiques, il se nourrit d'insectes, de leurs larves et de petits crustacés en eau peu profonde ou sur le bord de l'eau.
Reproduction nidification
La reproduction est tardive par la force des choses. La ponte intervient de fin mai à début juillet suivant la latitude et les conditions locales.
Distribution
Pour la reproduction, le Phalarope à bec large recherche les marais littoraux du Haut-Arctique, et ceci sur les deux continents en passant par le Groenland, l'Islande, le Spitzberg et la Nouvelle-Zemble.
Il hiverne en mer le long des fronts océaniques, associés aux concentrations de zooplancton, principalement dans les eaux tropicales et subtropicales de l'Océan Pacifique au large des Amériques et dans l'Océan Atlantique au large des Caraïbes d'un côté et de la côte africaine de l'autre. Il n'est pas connu hivernant dans le Pacifique occidental. Les oiseaux de l'arctique russe doivent donc partie en migration post-nuptiale plein ouest.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas considérée menacée par BirdLife International.
Elle est limitée aux zones de toundra humide des hautes latitudes, dont la superficie devrait diminuer considérablement au cours du 21e siècle. Cela demeure une menace importante, ce qui fait que l'espèce est évaluée comme étant modérément vulnérable en Alaska.
L'espèce est associée aux colonies de Sternes arctiques et tire profit des cris d'alarme de ces dernières en cas de danger, ce danger provenant surtout du Renard arctique. Certaines colonies de reproduction du Groenland ont chuté en l'absence de Sternes arctiques. (info BirdLife International)
Références utilisées
- Limicoles, gangas et pigeons d'Europe, Paul Géroudet (mise à jour Georges Olioso)
- Shorebirds, an identification guide to the waders of the world, Peter Hayman, John Marchant Tony Prater
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes