Porte-lance de Jeanne
Doryfera johannae - Blue-fronted Lancebill
Systématique
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Ordre:
Apodiformes
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Famille:
Trochilidés
-
Genre:
Doryfera
-
Espèce:
johannae
Descripteur
Biométrie
- Taille: 11 cm
- Envergure: -
- Poids:
Distribution
Identification
Les porte-lances sont reconnaissables à leur aspect typique : l'étonnante finesse de leur bec allongé (25-30 mm) dont le culmen est légèrement infléchi vers le haut, les belles dentelures qui ornent le bord tranchant du bec, la queue arrondie sont les caractéristiques les plus probantes des oiseaux du genre Doryfera. Dans le milieu naturel, le Porte-lance de Jeanne donne l'impression d'avoir une coloration générale sombre. Le trait sans doute le plus remarquable est la teinte bleu-violet scintillant du front. L'arrière du capuchon et la nuque produisent un surprenant contraste avec leur couleur rouge cuivré. Les parties supérieures sont entièrement vert-cuivre hormis le haut des sus-caudales qui est nuancé de bleu verdâtre. Le dessous noir est discrètement teinté de vert sombre. La queue arrondie est bleu-noir.
Les femelles sont un peu plus pâles que les mâles. Le bleu du front n'est pas aussi éclatant. Les parties inférieures affichent une teinte brun-gris crépusculaire. Les coins triangulaires de la queue sont terminés de gris (et non pas de blanc).
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Doryfera johannae johannae (se Colombia, e Ecuador, ne Peru)
- Doryfera johannae guianensis (s Venezuela, s Guyana, n Brazil)
Noms étrangers
- Blue-fronted Lancebill,
- Colibrí picolanza menor,
- bico-de-lança-pequeno,
- Blaustirn-Lanzettschnabel,
- kékarcú dárdacsőrűkolibri,
- Blauwvoorhoofdlancetkolibrie,
- Lanciere fronteblu,
- blåpannad lansnäbb,
- Blåpannelansenebb,
- jagavička modročelá,
- kolibřík modročelý,
- Blå Lansenæb,
- metsäpistinkolibri,
- colibrí llancer frontblau,
- włócznik modroczelny,
- Синелобый ланцетоклюв,
- スミレビタイヤリハチドリ,
- 蓝额矛嘴蜂鸟,
- 藍額矛嘴蜂鳥,
Voix chant et cris
Les Porte-lances de Jeanne débitent des notes fines sèches et bavardes pendant qu'ils se restaurent. Le chant n'est, à ce jour, pas décrit. Ces oiseaux ne sont pas très vocaux, ont un répertoire limité, ou alors, ils sont tout simplement discrets, ne s'exprimant qu'à de rares moments de la journée ou lors d'évènements exceptionnels.
Habitat
Les Porte-lances de Jeanne vivent sur le versant oriental des Andes. Ils y préfèrent les forêts humides, les collines et les plaines vallonnées qui les avoisinent, en particulier les régions basses pourvues de ravins ténébreux dans lesquels pénètre à peine la lumière.
Ils apprécient également les gorges et les escarpements rocheux.
Généralement, ils se restaurent dans les étages inférieur et moyen de la canopée des endroits boisés, mais ça ne les empêche pas occasionnellement de descendre jusqu'au niveau de la mer, dans les parcelles de broussailles et aux lisières des forêts pour nidifier.
Les Porte-lances de Jeanne vivent à des altitudes comprises entre 400 et 1 600 mètres en Colombie, ils sont très abondants entre 800 et 1 200 m au Venezuela, mais plus généralement au-dessus de 900 mètres.
La race guanensis est séparée de la race nominale à la fois par la région et la qualité de l'habitat : en effet, leurs activités sont concentrées sur les forêts néotropicales d'altitude, dans des reliefs importants dont les hauts-plateaux (les tépuis).
Comportement traits de caractère
Les Porte-lances de Jeanne sont très calmes et ils n'affichent vraiment pas de prétentions. On peut parfois les apercevoir à l'étage intermédiaire des arbres mais ils sont souvent si discrets qu'ils passent assez facilement inaperçus.
Toutefois, ils se perchent sur des branches horizontales avec le bec pointé vers le haut.
Les oiseaux qui sont en quête de nourriture accordent leurs faveurs aux fleurs dont la corolle tubulaire est pendue vers le bas ou à l'horizontale. Ils capturent le nectar en pratiquant le vol stationnaire mais sans accrocher les branches. Ces oiseaux chassent aussi des insectes dans les airs à des hauteurs variables.
Les Porte-lances de Jeanne tentent de défendre leur zone de ressources alimentaires. Ils expulsent agressivement tous les intrus qui tentent d'y pénétrer.
Alimentationmode et régime
Les porte-lances consomment surtout du nectar. Les végétaux prennent une part tellement importante que les plantes à polliniser sont courantes dans son menu et que ces oiseaux passent souvent à tort ou sont classés comme des végétariens purs.
Les portes-lances cherchent leur pitance dans les arbres, les herbes, les broussailles et les épiphytes. Ils montrent une grande préférence pour les plantes qui ont une forte teneur en sucres et qui contiennent une forte réserve d'énergie. Pour alimenter leur progéniture, ils utilisent leur long bec couleur paille qu'ils introduisent dans le gosier des poussins, faisant parvenir le contenu régurgité directement dans l'estomac. Dans beaucoup de cas, les oiseaux-mouches chassent les abeilles et les papillons, mettant involontairement un terme à leur travail spécifique de pollinisation.
Les Porte-lances de Jeanne consomment également des insectes et de araignées qui sont une excellente source de protéines absolument nécessaires pendant la nidification. Il les poursuivent en vol ou ils les accrochent dans les toiles et les feuillages.
Ils utilisent aussi des mangeoires artificielles où ils prélèvent de l'eau sucrée et procèdent à des exercices de course et de gymnastique sur le rebord. Ils s'en servent également comme lieux de repos et de digestion. Les porte-lances doivent montrer une grande agressivité pour effacer la concurrence telle que celle des papillons nocturnes et des Colibris d'Héloïse.
Reproduction nidification
Dans les mœurs reproductives de cet oiseau-mouche, il n'y aucune originalité par rapport aux autres espèces de cette catégorie. Dès que les femelles parviennent sur le site, une petite semaine après leur partenaire, les mâles entament sans plus attendre les rituels. Comme chez les autres colibris, ils plongent vers le sol en dessinant une trajectoire arrondie en forme de "U". Parvenus non loin du sol, ils accompagnement leurs acrobaties de sons aigus avant de remonter à la verticale. À l'instar de leurs congénères, ils ne sont pas très casaniers : dès qu'ils ont fini de s'accoupler, les mâles prennent l'initiative de la rupture et quittent leur partenaire passagère.
Ceci est d'autant plus aisé que les liens conjugaux sont assez fragiles. Par la suite, chacun des 2 parents peut opter pour un ou plusieurs nouveaux compagnons ou compagnes.
Les mâles ne participent pas au choix du nid, les femelles ont la responsabilité de la construction de l'édifice et du nourrissage des petits. Le nid est un cylindre bâti principalement avec de la mousse et de la toile d'araignée. Il pend à un rocher ou à la voûte d'une grotte. L'intérieur est garni avec de la fibre végétale, du crin et du duvet de plume qui viennent renforcer la structure sans en détériorer la souplesse.
Chaque adulte a un rôle bien défini, le mâle se charge de la surveillance des réserves en nectar, sa compagne couve seule 1 ou 2 œufs de couleur blanche qui éclosent habituellement au bout d'environ 15 jours. Comme il s'agit d'apporter des nouveautés dans l'organisation, sachez qu'il n'y pas de couvées supplémentaires ou de couvées de substitution. Les nouveaux-nés sont minuscules, ils sont aveugles, immobiles et sans le moindre duvet, ce qui les rend incapables d'une quelconque activité au cours des premiers jours de leur existence.
Distribution
Le Porte-lance de Jeanne se trouve au Venezuela, au Guyana, au Brésil, en Colombie, en Équateur et au Pérou. Cette espèce est circonscrite dans le nord-ouest de l'Amérique du Sud. Malgré la superficie plutôt réduite aux zones de montagne, elle est considérée comme pluritypique, c'est à dire qu'elle est subdivisée en deux races distinctes.
D. j. johannae (Bourcier, 1847) - versant est des Andes orientales du centre-est de la Colombie jusqu'au Sudet au centre du Perou (Junín).
D. j. guianensis (Boucard, 1893) - tepuis du Sud-Venezuela, ouest du Guyana, nord du Brésil avoisinant (Roraima).
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Les Porte-lances de Jeanne ne sont pas globalement menacés. Toutefois, les collines qui constituent leur habitat naturel préféré, ont été fortement élaguées, surtout dans le secteur colombien de leur aire de distribution. Ces oiseaux sont communs ou courants dans les zones boisées qui sont bien aménagées. Ce qui ne les empêche pas de s'adapter aux parcelles qui ont été plus ou moins détériorées par les activités humaines. Ils tolèrent également les forêts qui ont été affectées par l'abattage des arbres, mais dans une mesure raisonnable. Les parcelles secondaires où les arbres sont parvenus à un bon stade de croissance continuent à constituer un habitat de choix.
L'aire de répartition se développe en direction du sud vers le Pérou.
Références utilisées
- All the Birds of North America, American Bird conservancy's Field Guide
- Birds of Venezuela, Steven L. Hilty
- Birds of Colombia, Steven L. Hilty and William L. Brown
- Hummingsbirds of North America, Paul Johnsgard
- Avibase, Lepage Denis
- HBW Alive,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes