L'élégance ailée

© Jules Fouarge
© Jules Fouarge

Le Chardonneret élégant est un de nos oiseaux les plus connus. Il est fréquent, visible toute l'année, peu farouche et souvent perché à découvert. Sa robe multicolore aux tons nets et lumineux ne peut pas passer inaperçue et ne prête à confusion avec aucune autre espèce de passereau.

On peut l'observer dans les milieux les plus divers : prairies, friches, bosquets, haies, vergers, jardins, cimetières, terrains vagues, talus et bords de chemins.

© Didier Collin
© Didier Collin

Les - mauvaises herbes - et à l'occasion les légumes de jardin montés en graine, lui fournissent la nourriture dont il a besoin. C'est un granivore, comme le révèle son bec conique et robuste apte à cisailler et à triturer les germes et les semences. Les graines de chardon, bardane, centaurée, séneçon, pissenlit, cardère, stellaire, laiteron, filipendule etc. constituent son garde-manger. Il s'agit de beaucoup de plantes anonymes vouées à l'éradication par ignorance et dédain ainsi qu' au motif déplacé de propreté et d'ordre.

© Jean-Louis Corsin
© Jean-Louis Corsin

Que d'à-côtés de chemins et de routes, de talus, de près privés et publics, d'espaces de parcs, de bordures de champs sont systématiquement et inutilement fauchés et nettoyés avant la montée en graines des plantes sauvages ! C'est un sérieux handicap pour tous les oiseaux granivores et un très mauvais coup porté à la biodiversité.
Les populations de chardonnerets ne sont pas encore menacées, sinon localement dans certains vastes espaces de monocultures agricoles. Elles trouvent ailleurs encore de quoi se nourrir. A cet égard, les terrains militaires, les talus de chemin de fer, les friches industrielles et les jachères des réserves foncières, entre autres, constituent une aubaine.

© Alex et Marie Beauquenne
© Alex et Marie Beauquenne

L'aire de répartition de cette espèce couvre toute l'Europe, sauf les trois quarts de la Scandinavie et le Nord de la Russie. Un secteur peu propice à son existence est donc susceptible d'être réoccupé dès que les conditions alimentaires s'y améliorent. Ce d'autant plus que ces oiseaux ont tendance à beaucoup - vagabonder - en groupes après la période de reproduction. Pendant celle-ci, les couples revendiquent un territoire bien à eux, comme chez la plupart des espèces En hiver de nombreux chardonnerets d'Europe du Centre et du Nord s'ajoutent pendant quelques semaines à nos oiseaux plus ou moins sédentaires. C'est à cette époque qu'ils fréquentent en nombre les mangeoires dont ils disputent la pitance aux verdiers, moineaux et mésanges.

Yann Cambon
© Yann Cambon

Dés la mi-avril les couples sont formés et choisissent le site du nid souvent situé à l'extrémité d'une branche assez basse d'un arbre, de préférence dans une enfourchure bien dissimulée. La proximité des habitations ne les gêne pas. Leur nid est un des ouvrages les plus élaboré dans le monde des passereaux de chez nous. C'est la période aussi où le mâle émet éperdument son gazouillis nuptial peu sonore, mais mélodieux et varié. Contrairement à bien d'autres espèces, les chardonnerets chantent pendant toute la belle saison, voire jusqu' en automne. A coté du chant proprement dit, ils communiquent par des cris de contact et d'appel ressemblant à un clair cliquetis métallique : sticlitt... didelitt... tutitt.

Créé le 12/09/2009 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net