Le Grimpereau des jardins et le Grimpereau des bois, présents toute l'année dans notre région, sont très difficiles à distinguer à la vue, même par les spécialistes, tant ces deux oiseaux se ressemblent.
Il n'y a guère d'autres exemples dans notre avifaune d'une telle similitude entre espèces différentes. D'ailleurs jusque dans la 2ème moitié du 19ème siècle, on croyait à l'identité commune des deux, ce d'autant plus qu'il leur arrive de cohabiter dans un même espace.
Comme pour tous les oiseaux, le critère de détermination le plus sûr est constitué par le chant vraiment spécifique à chaque espèce. Il en ainsi de nos grimpereaux, encore que dans leur cas, il faille une oreille exercée pour faire la différence effective entre leurs courtes vocalises.
G. des jardins © Didier Collin
Le Grimpereau des jardins est plus répandu que son cousin, attaché à des boisements denses, humides et frais à caractère montagnard de préférence. Lorsqu'un grimpereau fait une apparition, en hiver surtout, dans l'environnement de nos habitations, il y a donc une très forte chance que ce soit celui des jardins.
A partir de là, il n'y a pas de quoi le confondre avec les autres habitués des lieux.
Lorsqu'on réussit à apercevoir ce petit oiseau mimétique, il n'y a pas de doute possible. Les couleurs du plumage de son dos ressemblant à une écorce, son long bec arqué, sa taille de souris et ses évolutions rapides en spirale par petits bonds saccadés sur les troncs et les branches, constituent les éléments très révélateurs. Ses griffes acérées et l'appui des rigides plumes de sa queue, lui permettent de prospecter sans peine les surfaces ligneuses verticales ou très pentues. Il vient rarement à terre. Le tronc et la charpente des grands arbres constituent son domaine. Il y évolue, s'y nourrit, y dort et, en général, y niche.
G. des bois © Didier Collin
Cet oiseau exclusivement arboricole ne visite donc un jardin que lorsque celui-ci est doté d' au moins un arbre de taille pourvu d'une écorce déjà crevassée. Il fréquente et habite les parcs, les vergers, les bois et les forêts, dès lors où s'y trouvent des arbres d'un certain âge. Il apprécie les feuillus, chênes en particuliers
Car, c'est dans les interstices des écorces qu'il trouve sa nourriture constituée d'insectes et de leurs larves, de chenilles, de cloportes, d'araignées, de mille-pattes, de fourmis etc. C'est avec son fin et long bec qu'il extrait ses proies des fissures, même recouvertes de lierre et de lichens. Mais il n'est pas - outillé -, au contraire des pics, pour creuser et évider le bois.
Subissant sur troncs et grosses branches- son étroite niche écologique - la concurrence alimentaire des pics, des sittelles, des mésanges, voire de certaines fauvettes, le grimpereau est obligé dans la journée de visiter beaucoup d'arbres. Les spécialistes ont estimé à 250-300 le nombre de ceux qui pouvaient être escaladés pendant ce temps. On ne voit donc jamais que brièvement cet oiseau au même endroit, ce qui ajoute à la difficulté de son observation.
A cet égard, la chance consiste à découvrir son nid au printemps pour suivre à distance, les allées et venues des parents nourrissant leur progéniture. Il est construit en priorité sous une plaque d'écorce naturellement décollée et soulevée ; d'où l'importance pour cette espèce de la présence de vieux arbres. Il arrive aussi que le nid soit installé dans une fente de grand fut, entre des rondins entassés, sous l'avant-toit d'une cabane en bois, derrière un volet, voire dans une crevasse de muraille.