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Les Oies cendrées en liberté sont les lointains ancêtres de nos oies de basses-cours. Les individus gris de nos palmipèdes domestiques ressemblent, à s'y méprendre, à leurs aïeux sauvages qui émettent exactement les mêmes cris. A bien regarder, on note que ces derniers sont toutefois plus sveltes, vifs et gracieux.
D'ailleurs, le risque de confondre les domestiques avec les sauvages se présente rarement.
Ces derniers se tiennent en général bien éloignés des habitations. Resté gibier à l'état sauvage en dépit de la profusion d'une population domestiqué depuis l'antiquité, les oies en liberté conserve la crainte des humains dans leur mémoire héréditaire.
© Didier Collin
Les oies sauvages passent une grande partie de la journée à s'alimenter . Leur menu est composé de plantes herbacées terrestres et aquatiques, de tubercules, de racines et de graines. Elles affectionnent les grands espaces découverts, les emblavures, les prairies ou les marécages herbeux.
Par nature extrêmement grégaires en dehors de la période de nidification, les oies évoluent toujours en rassemblements très vigilants. En leur sein, les couples restent par ailleurs très unis. Le soir, le oies se réfugient sur un banc de sable ou une grève d'une grande surface d'eau douce pour y dormir. Mais avant d'enfouir la tête sous les plumes de l'épaule pour le sommeil, elles aiment à se baigner et à procéder à leur toilette. Ces grands oiseaux, aux pieds palmés, nagent fort bien et sont très à l'aise sur l'eau où loin des rives, elles se sentent en sécurité, en particulier le jour pendant leurs moments de repos.
© Vincent Palomares
Les Oies cendrées sont de grandes voyageuses. Leurs zones principales de nidification en Europe se situent en Scandinavie, au Danemark, en Pologne, en Russie, en Roumanie, voire en Allemagne du Nord. En automne, elles migrent vers des régions au climat plus clément : les Iles Britanniques, les Pays-Bas, l'Espagne, le Portugal et l'Afrique du Nord. C'est au cours de ces grands mouvements migratoires vers de Sud, qu'il n'est pas rare de les voir survoler notre région, y compris ses agglomérations, par groupes souvent importants en formation de V, comme les Grues cendrées. Les cris très sonores émis pendant ces vols puissants et directs permettent de faire la distinction, même à grande distance, entre les oies qui cacardent et les grues qui claironnent de façon très spécifique.
© Didier Collin
Depuis quelques années, des compagnies de plusieurs dizaines d'Oies cendrés ont tendance, pendant la mauvaise saison, à stationner durablement, ça et là, à proximité des nombreux grands étangs de notre région. Qui plus est, des nidifications y ont eu lieu depuis peu. Au printemps de 2010, une dizaine de couples se sont reproduites sur les étangs du domaine de Lindre, dont les grandes roselières sont propices à la dissimulation de leurs nids volumineux.
Au contraire de leur préservation au Pays-Bas où ils hivernent en masse, ces grands volatiles sont intensément chassés en France. Ils n'y bénéficient pas de mesure de protection légale. C'est même ainsi que sortant d'une réserve naturelle pour se rendre au gagnage, ils sont très exposés aux tirs pendant les périodes d'ouverture cynégétique. Mais que les chasseurs se le disent en vue des fêtes : les oies sauvages toujours inquiètes , souvent harcelées en France, dépensant partout beaucoup d'énergie pour leurs fréquents vols, n'ont jamais l'occasion d'avoir le foie gras.