© Gilbert Blaising
La ruée des vacanciers vers nos côtes de la Méditerranée bat son plein. Le soleil, les plages et la mer en sont l'enjeu. Beaucoup ignoreront le patrimoine architectural ainsi que la flore et la faune typiques de ces régions. Parmi les oiseaux, la Fauvette mélanocéphale y est spécifique.
Elle y est très commune. Oiseau du maquis, elle réside également dans les sous-bois clairs et secs, les haies voire les jardins en périphérie des agglomérations.
Elle est inféodée aux végétaux à feuillages toujours verts : chênes verts, chênes kermès, oliviers, pins d'Alep, genévriers, ajoncs, cistes etc.. Sous leurs couverts, elle est toujours en mouvement. Ce n'est qu'au printemps qu'elle consent à se percher de temps à autre pour chanter. En dehors de cette période, il faut de la patience pour réussir à la voir dans les enchevêtrements végétaux où elle évolue en permanence et ce, toute l'année. Hormis quelques déplacements erratiques en hiver, nos fauvettes mélanocéphales sont considérées comme sédentaires sur leurs territoires.
Très discrètes à la vue, elles se font pourtant bien entendre. Leurs cris d'alarme et de contact sont très sonores, fréquents et très caractéristiques. Ils sont brusques, rauques, en crécelle et répétés suggérant une manifestation de véhémente protestation : trrétrrétrrétrrré ou tyu-trru-tuy-tru tuy-tru-tuy-tru
Un tant soit peu attentifs, les vacanciers en se promenant dans l'arrière-pays ne peuvent qu'être frappés par ces sonorités bruyantes, et pour eux, insolites. Avec quelque chance, ils pourront même entrevoir l'oiseau. Ils s'apercevront alors que ce passereau ressemble à notre omniprésente Fauvette à tête noire. Mais sa gorge est blanche au lieu d'être grise et la couverture anthracite sur la tête s'apparente à un capuchon et non à une calotte. Si on à l'occasion d' observer l'œil, il n'y plus de confusion possible. Le cercle rouge vif qui entoure le globe oculaire est la marque la plus distinctive.
Comme c'est le cas de toutes les espèces de fauvette, le régime alimentaire des mélanocéphales est mixte avec une prépondérance d'insectes, de larves et d'araignées. S'y ajoutent baies, fruits et graines. Bien entendu l'achalandage entomologique et fruitier que leur propose la nature est en partie propre à ces régions du sud, par exemple les figues et les olives à picoter.
Ces fauvettes vivent solitaires ou en couple. Leur densité peut atteindre 6 à 12 couples sur 5 hectares. Les territoires revendiqués étant ainsi proches les un des autres, les conflits de voisinage sont fréquents. Ces oiseaux deviennent donc souvent querelleurs, voire agressifs envers leurs congénères de proximité.
Cela est davantage le cas pendant la reproduction où il s'agit d'assurer, sans concurrence, l'alimentation des progénitures, en général de 4 oisillons par nichée. A leur naissance, ils sont au chaud dans leurs nids en forme de simples coupelles, mais douillets et de structure commune à toutes les espèces de fauvettes. Les -nurseries- des fauvettes mélanocéphales sont le plus souvent situées à moins d'un 1,5 m de hauteur et c'est d'ailleurs près du sol que ces oiseaux se sentent le plus à l'aise.