Rougequeue à front blanc © Jean-Louis Corsin
La plupart des oiseaux nichant dans notre région, se reproduisent en mai et juin. Mais outre que certaines espèces sont plus tardives, bien des couples effectuent une deuxième ponte, dite de remplacement, en particulier lorsque la première nichée a échoué. En août, on peut donc encore observer des nourrissages de jeunes.
Hirondelle rustique © Marcel Van der Tol
C'est un spectacle à la fois attendrissant et impressionnant, en raison des attitudes de quête insatiable des jeunes et du travail énorme des parents pour leur procurer la pitance. Ils dépensent une énergie considérable dans la recherche des aliments et pour leurs va-et-vient de l'aube jusqu'à la tombée de la nuit. Le Pouillot véloce distribue plus de 500 becquées dans la journée et on a estimé qu'une Mésange charbonnière parcourait près de 1000 km pour élever une nichée. Nous ne pouvons être que stupéfaits par leur capacité à trouver, à une telle cadence, insectes, larves et araignées dans les endroits où nous aurions la plus grande peine à en apercevoir.
Hirondelle rustique © Didier Collin
Au contraire des espèces dites nidifuges, la grande majorité des oiseaux communs sont nidicoles. C'est à dire que les poussins restent au nid bien isolé entre 12 et 20 jours. Ils naissent nus, aveugles, et sourds. Ils sont juste capables d'ouvrir grand le bec pour y recevoir la nourriture apportée par les parents. Jusqu'à la pousse, après quelques jours, d'un duvet protecteur suffisant, ils doivent même être couvés par intermittence pour les réchauffer.
L'observation des oiseau au nid est à proscrire. Cette curiosité intempestive risque de faire abandonner la nichée par les parents effarouchés.
C'est seulement lorsque les oisillons auront quitté le nid que le spectacle du nourrissage et des exercices au vol est recommandé. Les jeunes restant encore bien des jours avec les parents, la possibilité de les observer subsiste un bon moment. Les incessants et stridents cris d'appel des oisillons quêtant leur pitance, permettent de localiser aisément les nouvelles familles en effervescence.
Mésange à longue queue © Jean-Louis Corsin
Il n'est pas rare de voir un couple de mésanges bleues nourrir une progéniture d'une dizaine de petits affamés, alignés sur une branche ou voletant dans la ramure d'un arbre proche.
S'ils ne sont pas à proximité de leurs parents, l'espèce à laquelle appartiennent les jeunes est souvent difficile à déterminer. Leurs couleurs, en général ternes et/ou mimétiques, sont différentes de celles des adultes, dont ils n'auront acquis par étapes le plumage spécifique qu'au cours de l'année suivante, s'agissant en particulier des passereaux. Chacun peut s'en rendre compte en voyant des jeunes étourneaux qui fréquentent en abondance nos parcs et jardins. Leur robe brune sans marques visibles, les cache mieux à la vue de l'épervier avant qu'ils n'aient appris à lui échapper en s'intégrant dans une bande d'adultes vigilants et organisés.
Oie cendrée © Didier Collin
Cependant à coté de ces comportements les plus fréquents, certaines espèces ont développé au cours des âges d'autres stratégies de reproduction. Par exemple, la constitution anatomique des canetons (nidifuges) de nos canards et fuligules -sauvages- est développée très tôt. Ce fait leur permet après 2-3 jours de quitter le nid, si sommaire et si facilement repérable que leur chance d'échapper aux prédateurs serait faible. Ils sont en mesure, presque sans délai, de suivre leurs parents en nageant, seulement duveteux, tantôt à découvert, tantôt camouflés dans la végétation lacustre.