En dépit de son nom commun, elle n'a rien de monacale, car elle ne vit pas en communauté, au contraire. Son appellation scientifique Parus palustris traduit en allemand par Sumpfmeise est plus appropriée. Sans être inféodée aux marais, elle affectionne la proximité de l'eau et les milieux humides ou frais.
Comme ses six espèces de mésanges cousines nichant en Lorraine, elle est surtout insectivore pendant la belle saison. Elle incline toutefois vers la fin de l'été à devenir granivore et à consommer alors jusqu'au printemps les graines d'une grande variété de plantes, y compris les semences d'arbres feuillus et de conifères.
Elle a d'ailleurs pour habitude, à l'instar d'autres espèces d'oiseaux, de mettre toute l'année des graines en réserve, mais seulement pour une courte durée. Elle utilise de nombreuses cachettes éventuellement disséminées sur d'assez grands espaces, mais bien gardées en mémoire. Elle réunit donc en elle la cigale et la fourmi si opposées dans la fameuse fable.
La nonnette glane sa nourriture aussi bien dans les herbes et les fourrées que dans les crevasses des arbres âgés. Une jeune plantation sur un sol désherbé ne l'attire pas, ni d'ailleurs un parc à la française aux buis et ifs bien équarris ainsi qu'aux parterres floraux et géométriques.. Elle n'est de loin pas la seule espèce d'animale dans ce cas ! Une grande variété et densité de végétaux, de préférence indigènes, sont indispensables à beaucoup d'oiseaux. pour le gîte et le couvert. La nonnette a une prédilection pour les peuplements d'arbres âgés aux écorces fissurées. C'est ainsi qu'elle est également présente en ville dans les anciens parcs.
Au contraire des autres espèces de mésanges qui, hors période de nidification, recherchent et se partagent volontiers les ressources alimentaires à plusieurs, les nonnettes - en couples stables semble-t-il - restent isolées la plupart du temps. De même sont-elles très fidèles à leur territoire qu'elles ne quittent pas même lors des hivers rigoureux.
Lorsqu'on a pu repérer la présence de nonnettes, encore faut-il ne pas la confondre avec son sosie presque parfait, la Mésange boréale, également nicheuse dans nos régions, mais plus campagnarde. De même que dans tous les autres cas d'espèces aux aspects très proches - comme les rousserolles et les pouillots- se sont les émissions sonores toujours spécifiques qui permettent de faire les distinctions. Encore faut-il les avoir mémorisées ou disposer du matériel d'enregistrement et de reproduction adéquat. L'idéal est d'avoir l'occasion au début du printemps de localiser une loge de nidification. Elles sont en général choisies à faible hauteur dans des trous de vieux arbres fruitiers, chênes, saules têtards etc. Lors de l'élaboration du nid dans la cavité et ensuite pendant le nourrissage des oisillons on a tout le loisir d'observer les allers et venues des parents tout en gardant la distance de préservation indispensable.