En Europe, cette espèce niche dans la taïga de la Scandinavie et de la Russie. Leurs migrations habituelles amènent nombre de ces oiseaux jusqu'au Sud de la Pologne. Des petits groupes vont souvent plus loin pour hiverner en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark. En France, les jaseurs sont des migrateurs rares, mains néanmoins quasi annuels depuis 1965 dans le Nord-Pas-de-Calais et en Alsace. Leurs apparitions en Lorraine sont bien plus sporadiques.
Cependant, au cours des 25 dernières années 4 grands afflux hivernaux ont pu être observés en France. A leurs propos, le terme invasion, un peu péjoratif, a d'ailleurs été souvent utilisé.. Le plus important de ces phénomènes exceptionnels a eu lieu pendant l'hiver 2004-2005. Il concernait des milliers d'individus qui se sont répandus sur une grande partie de notre hexagone. Le pic de ces irruptions a eu lieu en février 2005.
Les spécialistes attribuent ces massives émigrations temporaires à la conjonction d'un surpeuplement consécutif à une bonne reproduction avec une mauvais rendement de baies en particuliers celles des sorbiers. Dans les territoires de -résidence- des jaseurs, ces végétaux pourvoient à l'essentiel de leur alimentation en hiver. Toute l'année, ces oiseaux sont frugivores. Pendant l'été, en particulier lors de la reproduction, ils sont également insectivores, capturant en vol mouches, moustiques et autres insectes.
Pendant l'hiver 2004-2005 le régime alimentaire des jaseurs localisés en Alsace a pu être étudié avec précision. Le nourriture dominante était prise sur les pommiers de vergers ( 21 % ) puis à parts égales ( 12 % ) sur les pommiers ornementaux, les sorbiers, pyracanthas, cotonéasters et églantiers. Les baies et fruits de troène, de genévrier et de gui étaient également au menu.
Les jaseurs ne peuvent être confondus avec aucune autre espèce. Ils ont une taille un peu inférieure à celle des étourneaux. Le plumage de leur corps a un aspect velouté aux couleurs pastel de gris-cendré et brun rosé. Le bout des ailes est noire avec des traits jaunes. La huppe - généralement hérissée et bien voyante - brun rose pâle ainsi que la bavette et le sourcil noirs des mâles permettent de les identifier aisément.
Cette année les augures étaient tôt favorables. Au cours du mois de novembre déjà, des apparitions importantes ont été observés dans le Sud de la Suède et de la Finlande. Des individus et groupes ont été vus dans divers endroits de l'Allemagne et dans le Nord des Pays -Bas ;
Quel appréciable cadeau ce serait, si ces rares et spectaculaires oiseaux -venus du ciel-, pouvaient orner buissons et arbres à l'occasion des fêtes. Même obtenus seulement les semaines suivantes, ces présents de la nature enthousiasmeraient toujours autant.