Les hulottes ne sont actives que la nuit, de 20 à 30 minutes après le coucher du soleil et jusqu'à l'aube, mais entrecoupée de périodes de repos. Le jour, elles somnolent posées près d'un tronc d'arbre et bien camouflées par leur plumage très mimétique qui les fait prendre pour des tronçons de branche.
Par définition peu visibles, c'est par leur ululement qu'elles se font en général remarquer. Un sonore et grave hou-hoû-ou suivi d'un long ou-ou-ou tremblé ; d'où aussi leur appellation ancienne et populaire de " chat-huant " dont le cri a servi de ralliement aux Chouans.
Les émissions sonores de la chouette peuvent être entendues toute l'année, mais c'est pendant les semaines qui viennent et surtout en janvier -février que ces oiseaux vocalisent le plus. La période nuptiale a commencé et atteindra son apogée vers la fin d'hiver jusqu'à la ponte fin février et mars.
Celle-ci a lieu dans une cavité d'arbre, de rocher, de bâtiment voire dans un terrier abandonné. Les hulottes ne sont pas très incommodées pas le voisinage des humains, l'inverse n'étant souvent pas le cas. D'ailleurs, elles s'installent sans crainte proche des milieux habités pourvus d'espaces boisés. Leur prédilection va aux grands arbres feuillus et en particulier aux vieux chênes. Leur milieu traditionnel et privilégié est donc constitué par d'anciennes forêts, trouées de clairières et bordées d'une mosaïque de cultures et de pâturages. C'est là que l'offre de nourriture a des chances d'être la plus riche et la plus variée.
Ces rapaces sont très éclectiques en matière alimentaire. Campagnols, mulots et autres rongeurs, batraciens, escargots, limaces, lombrics, insectes, oiseaux, voire poissons composent le menu. Les proies sont avalées entière, les éléments non digérables étant ensuite régurgités sous forme de pelotes dites de réjection.
Pour leur chasse dans l'obscurité, les Chouettes hulottes disposent, comme tous les rapaces nocturnes, d'atouts spécifiques et très efficaces. Des globes oculaires plus grands que ceux des hommes et une énorme richesse de la rétine en pourpres et bâtonnets leur confèrent une extrême sensibilité à la lumière. A cause de la fixité des yeux et de leur implantation frontale, leur champ visuel se limite à environ 160° mais comporte 50 à 60° de vision binoculaire d'où une excellente perception du relief, des distances et du mouvement. Au contraire leur vue de très près est médiocre. Lors de la saisie des proies, elle est supplée par les vibrisses sensibles qui entourent le bec.
L'ouïe est également hautement perfectionnée. Elle capte aussi bien les tonalités basses que les sons suraigus émis par les micromammifères, de même que leurs plus faibles bruits de mouvements.
Un autre avantage déterminant est le silence du vol. D'une part, la surface des plumes est veloutée par les prolongements très fins des barbules supprimant ainsi les frottements de l'air; d'autre part, les côtés des grandes plumes de l'aile ont une forme en " peigne " dont les dents amortissent le bruit des battements d'ailes.
Nombre de ces chasseurs accomplis sont victimes de la circulation routière et des lignes électriques. L‘espèce pâtit de l'amoindrissement des ressources alimentaires et de l'élimination devenue générale et systématique des grands et vieux arbres.