Dans l'oeil d'un oiseau

Dans l’œil d’un oiseau, on peut voir des tas de choses, en somme.

Que l’iris soit gris, noir, de couleur noisette ou bien rouge, il fait briller l’œil de l’oiseau pour peu que la lumière soit propice, pour ne pas dire complice.

Les photographes animaliers le savent bien, eux qui recherchent par-dessus tout cette petite étincelle qui donne de la vie à leurs images.

Il est vrai que ce regard devient alors très expressif.

L’expression !

Derrière elle se cachent des émotions et aussi des sentiments.

Ils sont lointains ces temps où l’on niait à l’animal toute émotion et, plus encore, tout sentiment.

Bien heureusement, de nombreux scientifiques ont démontrés et démontrent chaque jour que ces opinions ont toujours manqué de fondements, et, disons-le même, de raison.

Voici bien un constat, un peu chargé d’amertume, qui évoque la très célèbre phrase de Rabelais

: « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

Heureux temps qui ressuscitent l’optimisme puisque ce sont, à présent, les tenants de la Science qui réveillent les âmes et les consciences.

Il faut être attentif, vigilant, patient et respectueux pour comprendre le regard d’un oiseau.

Ses mouvements sont vifs, rapides.

En une petite fraction de seconde, le regard a changé.

Bien sûr, la position du corps participe à l’expression.

Restons un instant au stade de l’expression.

Les passereaux en sont les meilleurs témoins qu’il s’agisse du Rouge Gorge, de la Grive musicienne, du Guêpier d’Europe ou de la Mésange noire.

Les rapaces sont également de bons exemples avec à leur tête le Milan noir.

Mais que traduit donc ce regard ?

Des émotions, c’est sûr.

Curiosité, attention, réflexion, colère, peur ou même angoisse.

Le bât blesse un peu ici.

Un oiseau est-il capable de réfléchir ?

Evidemment ! La Science l’a démontré en décrivant les capacités d’apprentissage de certains oiseaux.

On ne parle même plus, à ce stade, de ses facultés d’adaptation.

Franchissons un dernier pas !

Si l’oiseau ressent des émotions, est apte à l’apprentissage, peut-il éprouver des sentiments ?

Ici, les avis se partagent. Beaucoup, y compris parmi les meilleurs ornithologues, en doutent, et récusent l’hypothèse.

D’autres, par contre, estiment que l’oiseau est susceptible de ressentir de la joie, ou bien de la tristesse, par exemple.

Il est certain qu’en l’état actuel des connaissances, nul ne peut approuver une preuve, ni son contraire.

L’avenir nous le dira peut-être.

En attendant les prochaines découvertes, un oiseau, le Guêpier d’Europe m’a conduit sur la voie.

Le lendemain de la destruction de sa nichée par un mustélidé, il s’est posé sur une petite branche proche de son nid et est resté dix minutes à appeler ses enfants disparus.

Si ce n’était pas de la tristesse, ça y ressemblait fort.

L’instinct me direz-vous !

Que sais-je ?

Créé le 10/12/2017 par Patrick Fichter © 1996-2024 Oiseaux.net