Ara de Lafresnaye

L'Ara de Lafresnaye est une espèce en danger critique d'extinction. Son déclin a été très rapide dans les dernières décennies. Au début des années 1990, la population dans la nature était estimée à environ 4 000 individus. En 2012, seulement 807 individus ont été comptabilisés. Suite à un nouveau recensement, réalisé 2021 et incluant des efforts de prospection accrus, y compris dans des zones où aucune colonie n'était connue, la population dépasse le millier, avec 1 160 individus. Plusieurs menaces pèsent sur l'espèce : les captures illégales qui alimentent le trafic d'animaux de compagnie, la perte d'habitat et de ressources alimentaires (causée par l'extension des surfaces cultivées, le surpâturage par les chèvres, la culture sur brûlis, l'abattage d'arbres pour le chauffage et la production de charbon de bois), et les conflits avec les agriculteurs (qui les considèrent comme des animaux nuisibles lorsqu'ils viennent se nourrir dans les cultures de maïs et d'arachides). L'Ara de Lafresnaye a même été autrefois chassé pour être mangé, pendant les périodes troubles de l'histoire bolivienne. Officiellement l'espèce est protégée mais la législation n'est pas toujours appliquée. L'association bolivienne Armonia a mis en place une stratégie de conservation de l'espèce : suivi scientifique, lutte contre le braconnage, pose de nichoirs, plantation d'essences d'arbres appréciées par l'espèce, sensibilisation et éducation des populations, accompagnement des projets de développement (écotourisme, apiculture, culture de la papaye et d'arbres indigènes, soutien médical et dentaire etc.). Une réserve naturelle a été créée par l'association en 2008, protégeant 50 ha de falaises où niche l'espèce. Armonia est soutenue par des parcs zoologiques comme le Bioparc de Doué la Fontaine. Armonia a aussi édité le 1er guide des oiseaux de Bolivie. Un plan de sauvegarde et de reproduction de l'espèce en captivité serait souhaitable, incluant des parcs zoologiques et les oiseaux saisis issus du trafic.