Fou de Bassan
Morus bassanus - Northern Gannet
Description de la famille
La famille des Sulidae comporte 3 genres (Morus, Papasula et Sula) et 10 espèces. Les fous sont présents dans tous les océans, excepté le Pacifique nord et les océans Arctique et Antarctique.
Le noir et le blanc dominent le plus souvent dans leur plumage et les sexes sont similaires.
Ce sont ... lire la suite
Identification
Le Fou de Bassan est un grand oiseau de mer à la silhouette caractéristique et inconfondable. Un corps effilé aux deux extrémités, long cou et long bec à l'avant, longue queue cunéiforme à l'arrière. Des ailes longues et fines qui lui permettent de patrouiller inlassablement dans l'Atlantique-nord et c'est au vol qu'on l'observe classiquement.
L'adulte apparait blanc avec l'extrémité des ailes (mains) noire. En période nuptiale, le plumage se teinte de jaune, surtout au niveau de la tête et du cou. Vue de près, la tête est remarquable. L'oeil gris pâle cerclé de bleu est entouré de noir. Le bec gris est bordé de noir à la base et présente 3 lignes noires, 2 sur la partie supérieure et une gonyale. Cette dernière est prolongée par un trait gulaire noir. Enfin, les commissures buccales sont noires. Les pattes, largement palmées, sont noires avec des lignes claires le long des tarses et des doigts.
Le juvénile est brun sombre pointillé de blanc aven les rémiges et les rectrices d'un brun noirâtre uni. L'oeil est sombre mais déjà cerclé de bleu. Le bec est jaunâtre. La tête est dépourvue des attributs noirs de l'adulte.
Le fou n'atteint la maturité qu'à l'âge de 5 ans. Pendant ce temps, le plumage évolue progressivement du brun juvénile au blanc adulte.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Northern Gannet,
- Alcatraz atlántico,
- alcatraz-do-norte,
- Basstölpel,
- szula,
- Jan-van-gent,
- Sula,
- havssula,
- Havsule,
- sula biela,
- terej bílý,
- Sule,
- suula,
- mascarell atlàntic,
- Súla,
- głuptak (zwyczajny),
- ziemeļu sulla,
- strmoglavec,
- Северная олуша,
- シロカツオドリ,
- 北鲣鸟,
- havssula,
- 北方鰹鳥〔憨鰹鳥〕,
Voix chant et cris
Habitat
Le Fou de Bassan est un oiseau pélagique, c'est-à-dire un oiseau de la haute mer. Il est particulièrement adapté à ce milieu. Ses longues ailes lui permettent de parcourir de longues distances. Il vit de poissons.
Pour la reproduction, il recherche les parties dénudées et tranquilles des côtes du continent et surtout des îles de l'Atlantique nord, le plus souvent abruptes et rocheuses, où il peut nidifier de façon coloniale.
Comportement traits de caractère
Trois caractéristiques méritent d'être soulignées, les capacités de vol, les capacités de plongée et le grégarisme.
Les deux premières seront évoquées aux chapitres suivants.En ce qui concerne la troisième, il faut noter le contraste entre le comportement solitaire en mer et le comportement social dans la colonie de reproduction.
En mer, c'est la recherche de poissons qui est l'enjeu. Elle se fait au hasard ou par l'observation des autres pélagiques. Quand un banc de poissons est repéré, il attire les piscivores et c'est ainsi que l'on peut observer des groupes de fous pêchant ensemble, mais c'est un grégarisme forTuit.
En revanche, sur les lieux de reproduction, les fous se rassemblent en grandes colonies denses pouvant compter des centaines, voire des milliers de couples. Mais ce qui est étonnant, c'est qu'en dépit de cette forte densité, les fous soient territoriaux. Chaque couple défend un territoire restreint mais bien réel qu'il occupe d'année en année. Et les immatures apprennent le métier, si j'ose dire, en fréquentant la colonie de naissance de façon à repérer les territoires vacants afin d'être opérationnels le jour venu.
Vol
Le Fou de Bassan est un excellent voilier. Ses ailes longues et étroites rappellent celles d'un planeur.
Il bat des ailes en moyenne 3 fois/sec, alternant le vol battu avec de courtes séquences de glissés, et ceci du niveau de la mer à quelques dizaines de mètres au-dessus de l'eau. Il peut parcourir ainsi de grandes distances en profitant des vents marins.
En dehors de la période de reproduction, les fous sont constamment en mer. Ce sont les jeunes oiseaux de l'année qui se déplacent le plus, en particulier vers le sud en longeant les côtes américaine et africaine.
Alimentationmode et régime
Le fou est essentiellement piscivore. Grâce aux régurgitations récupérées dans les colonies, on sait ce qu'il consomme à cette période, des poissons pélagiques vivant en bancs, capelans, harengs, maquereaux, lieux, morues, sardines et d'autres encore.
Le régime inclut également des mollusques céphalopodes comme les seiches et les calmars.La technique de pêche est spectaculaire. Une fois le poisson repéré depuis les airs, le fou se laisse chuter en piqué oblique à grande vitesse. Pour que la pénétration de son corps dans l'eau rencontre le moins de résistance possible, au dernier moment il tend ses ailes vers l'arrière et se transforme en flèche. Ses pattes palmées lui permettent alors de viser le poisson de 10 à 20 cm qu'il consomme directement. Puis il remonte à la surface et c'est parti pour un autre piqué. Le décollage de la surface n'est pas aisé. Il court sur l'eau face au vent tout en battant rapidement des ailes et la portance de l'air lui permet de s'élever.
Reproduction nidification
La reproduction du Fou de Bassan présente quelques originalités.
Tout d'abord, le choix de site. Pour nidifier, le fou recherche des côtes accidentées et désolées, rocheuses ou non. Le choix du site est déterminé par sa capacité à procurer à l'oiseau un envol facile vers la mer face au vent ainsi qu'un retour à la colonie dans de bonnes conditions. Il les trouve plus facilement sur les îles que sur le littoral du continent.
Ensuite, la nidification en colonies populeuses. Une colonie peut rassembler des centaines et même des milliers de couples nicheurs sur une surface restreinte. Ainsi l'Île Rouzic, dans l'archipel des Sept-Iles, en accueillait 23 000 en 2011.
Autre curiosité, la territorialité des couples. Malgré le fort grégarisme, chaque couple défend vigoureusement un territoire, restreint mais bien réel, d'environ 1 m². Une gestuelle et des vocalises constituent la parade nuptiale qui sert elle-même à la défense territoriale. Ce territoire est réoccupé année après année par le même couple qui est uni pour la vie bien que séparé en période inter-nuptiale. Les couples se retrouvent sur place dès la fin janvier/début février.
Le nid est remis en état, généralement par dépôt de matériaux sur l'ancien, ce qui fait que le nid gagne en hauteur année après année pour atteindre quelquefois un mètre de hauteur.
La femelle y dépose un oeuf unique allongé (8x5 cm), gros (115 g en moyenne) et pâle.
Il est couvé par les deux parents pendant env. 1,5 mois. Une autre originalité réside dans la façon de couver. Les fous adultes ne possèdent pas de plaque incubatrice ventrale. Le couveur ou la couveuse maintient l'oeuf contre ses grosses pattes palmées bien vascularisées.
Le poussin éclot dans un état de dénuement tel que les adultes assurent une présence permanente, l'un allant pêcher pendant que l'autre couvre le pullus. Lorsque ce dernier peut se redresser, il récupère sa nourriture du bec dans la cavité buccale des adultes.
Trois mois seront nécessaires au juvénile pour arriver à l'envol. Il acquiert le comportement spécifique en partie par l'observation des autres membres de la colonie, le reste étant inné. Pour son premier vol, le jeune gagne à pied un rebord donnant sur la mer et d'où il sautera avec un lointain espoir de retour, ayant acquis son autonomie. Il a des réserves de graisse qui lui permettent de tenir jusqu'à ce que ses pêches soient fructueuses. Deux semaines plus tard, il entame ses pérégrinations qui l'amèneront à descendre vers le sud en logeant les côtes des deux continents. Il est alors entièrement tributaire du milieu marin. Il ne reviendra à la colonie qui l'a vu naître que 2 ou 3 ans plus tard.
Le succès de reproduction reste médiocre : 80% des jeunes meurent dès la première année. On peut estimer qu'en moyenne, durant sa vie, un couple donnera naissance à 3 futurs adultes, les autres jeunes étant éliminés par la sélection naturelle. Ce faible succès est compensé par la longévité des survivants.
Distribution
Le Fou de Bassan est un oiseau de l'Atlantique nord. Il se reproduit sur les côtes du Québec, de France, des Îles Britanniques, d'Islande, de Norvège et de Russie.
Sa nidification en France remonte seulement aux années 1930.
Depuis quelques années, une poignée d'individus tentent de s'implanter dans la région de Marseille, mais l'espoir est faible avec le réchauffement climatique.
Autrement, le fou est constamment en mer, excepté pour les adultes et une fraction des immatures qui fréquentent leur colonie au cours du premier semestre. Ce sont les oiseaux de première année qui se déplacent le plus dès la fin de l'été, descendant jusqu'au Sénégal d'un côté et jusqu'au Golfe du Mexique de l'autre. Des fous pénètrent aussi en Méditerranée par le détroit de Gibraltar.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Fou de Bassan n'est pas globalement menacé. Sa population mondiale est forte d'environ 1 000 000 d'individus. L'espèce est classée "Least concern" par L'IUCN.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- BirdLife International, BirdLife International
- IUCN Red List of Threatened species,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Fou de Bassan du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes