Gobemouche sombre

Muscicapa adusta - African Dusky Flycatcher

Systématique

Ordre
:
Passériformes
Famille
:
Muscicapidés
Genre
:
Muscicapa
Espèce
:
adusta

Descripteur

Boie, F, 1828

Biométrie

Taille
: 13 cm
Envergure
: -
Poids
: 10 à 13 g

Distribution

Description de la famille

Les Muscicapidés sont des passereaux de taille petite à moyenne (10 à 20 cm de longueur). Dans un premier temps, ils regroupaient principalement les gobemouches au sens large. Mais les recherches récentes ont montré qu'il fallait leur adjoindre certains taxons appartenant jusqu'alors aux Sylvii... lire la suite

Identification

Le Gobemouche sombre est un petit oiseau uniformément brun dessus et chamois dessous. De la taille du Gobemouche à collier que l'on rencontre surtout dans l'est de la France, il semble plus petit et plus trapu. Ceci est dû à la taille plus courte de ses ailes et de sa queue étant donné que notre petit gobemouche n'effectue pas de longues migrations.

Il n'existe pas chez le Gobemouche sombre de dimorphisme sexuel ni de plumage nuptial chez le mâle.
Les parties supérieures sont brun foncé. La calotte est parfois striée de noir. La partie des lores et du sourcil sont chamois pâle à blanchâtre et un croissant chamois est nettement dessiné sous l'œil. Le menton et la gorge sont blanchâtres, largement striés de brun-olive sur les côtés se fondant dans le blanc de la gorge. Le bec est court, noir sur le dessus et jaune terne sur la base de la mandibule inférieure. L'iris est brun foncé à noir. Le ventre est chamois-blanc cassé, les flancs sont chamois-brun clair, les cuisses sont brunes et les sous-caudales sont blanches. Les parties supérieures, nuque et manteau, sont brun foncé. Les ailes sont brun-noir finement bordées de chamois, ces bordures sont surtout visibles sur les rémiges tertiaires et les grandes couvertures.
Le juvénile rappelle un peu le juvénile du Rougegorge familier. Il est brun noirâtre sur le dessus possédant de petites taches chamois sur la tête, des taches plus grandes sur le dessus de l'aile et encore plus grandes sur le manteau, le dos et le croupion. Les rémiges sont bordées de chamois chaud, l'extrémité de la queue est chamois. Les parties inférieures où les plumes sont plus soyeuses et duveteuses, sont chamois. Des marques sombres se dessinent sur la poitrine et les flancs, le ventre est blanc. L'immature ressemble à l'adulte, mais conserve les extrémités chamois sur les parties supérieures des couvertures.
Le Gobemouche sombre se divise en 10 sous-espèces qui se distinguent par l'intensité des stries plus ou moins définies, des parties inférieures plus ou moins chamois et des parties supérieures plus ou moins ternes.

Indications subspécifiques 10 sous-espèces

Muscicapa adusta adusta (s South Africa)
Muscicapa adusta poensis (se Nigeria to c Cameroon, Bioko I.)
Muscicapa adusta pumila (n Cameroon to s Sudan, c Kenya and n Tanzania)
Muscicapa adusta minima (Eritrea and Ethiopia)
Muscicapa adusta subadusta (Angola to nw Mozambique and e Zimbabwe)
Muscicapa adusta marsabit (n Kenya)
Muscicapa adusta murina (se Kenya and ne Tanzania)
Muscicapa adusta fuelleborni (s and w Tanzania)
Muscicapa adusta mesica (Zimbabwe. except e.)
Muscicapa adusta fuscula (n and e South Africa)

Noms étrangers

African Dusky Flycatcher,
Papamoscas sombrío,
papa-moscas-sombrio,
Dunkelschnäpper,
natali légykapó,
Kaapse Vliegenvanger,
Pigliamosche fosco africano,
mörkgrå flugsnappare,
Smussfluesnapper,
muchár tmavý,
lejsek horský,
Mørk Fluesnapper,
vuoriharmaasieppo,
Donkervlieëvanger,
papamosques fosc,
muchołówka myszata,
Тёмная мухоловка,
アフリカコサメビタキ,
暗鹟,
幽暗鶲,

Voix chant et cris

play
pause

Le Gobemouche sombre est un oiseau plutôt discret que l'on dit d'ordinaire silencieux. Pourtant une fois les vocalisations connues, il est plus facilement détecté par contact auditif que visuel. Il chante généralement depuis un perchoir situé sous la canopée entre 3 et 8 mètres du sol.
Le chant du Gobemouche sombre est une longue série de notes aiguës bien espacées principalement mono-syllabiques et polyphoniques. Ces notes, souvent uniques et brèves, aiguës et grinçantes semblent être assez variables et sont chantées par séquences aléatoires. Elles sont répétées rapidement 2 ou 3 fois avec des pauses régulières ce qui donne à la mélodie un rythme régulier. Cependant cela change d'un individu à un autre. Le chant peut être transcrit de la sorte : "tsi...tsri...ti...tsee...tsititi...tri...tsi...tsi..." et peut durer jusqu'à 30 minutes sans presque aucune pause.
Le chant " gémissant " est un flux continu beaucoup plus désordonné de notes aiguës, comprenant des éléments doublés et trillés.
Le Gobemouche sombre émet aussi des appels trillés. Il s'agit de séries rapides et bégayées de 5 à 10 notes, qui ne sont pas nécessairement prononcées à un rythme constant. Habituellement, la hauteur des notes augmente ou diminue graduellement, sonnant respectivement comme "tittrrreeet" ou "tseetitititit".

Habitat

Le Gobemouche sombre est une espèce forestière. Sans vivre totalement à l'intérieur des forêts fermées.

Il sera présent dans les clairières et à la lisière des forêts sempervirentes, à l'intérieur des ravins boisés, dans les fourrés, dans les parcs et jardins bien boisés, dans les vergers et les plantations humaines. Il établit son territoire souvent près de l'eau courante. En Zambie et au Malawi il fréquente les peuplements de Brachystegia surtout lorsque les essences comme les Uapaca sont abondantes. En Afrique du Sud il se rencontre dans les plantations d'Eucalyptus ainsi que dans les maquis de Fynbos récemment brûlés. Il est réputé pour nidifier dans les pinèdes. En dehors de la saison de reproduction, il se déplace dans les forêts fermées, jardins et plantations.
Son habitat se situe entre 900 et 3 400 m dans le nord de son aire de répartition et descend jusqu'au niveau de la mer dans le sud.

Comportement traits de caractère

Le Gobemouche sombre est une espèce résidente dans la majeure partie de son aire de répartition avec quelques populations partiellement migratrices. Il se rend, lors de la saison sèche dans le sud de la République Démocratique du Congo ainsi que dans la vallée de Luangwa en Zambie depuis les plateaux environnants de juillet à décembre. Il existe ensuite des migrations altitudinales : au Malawi il descend sous les 100 mètres d'avril à août, au Zimbabwe, où on le trouve jusqu'à 400 mètres sur le mois de juillet, en Afrique du Sud et en dehors de la saison de reproduction, il descend des forêts montagneuses vers les escarpements et les forêts côtières, jardins compris.

Le Gobemouche sombre vit seul ou en couple, il se joint parfois à des rondes et apprécie surtout les endroits ombragés. Il se perche généralement sur des branches basses et saillantes entre 1 et 3 m au-dessus du sol, avec un espace aérien dégagé en-dessous et autour de lui. Il se nourrit dans la canopée ainsi que dans la strate inférieure, le long des petits cours d'eau et au sol.
Le Gobemouche sombre est un oiseau très discret cependant le contact auditif peut être établi assez rapidement pour peu que l'on connaisse son chant. En effet notre petit oiseau chante très tôt à l'aube, c'est souvent le premier oiseau à chanter et il poursuit ses vocalisations sur de longues périodes jusqu'au milieu de la matinée. Il devient ensuite à peine audible dans la journée, même lorsque des intrus pénètrent son territoire. Lors de l'observation d'un couple nicheur poursuivant un Gonolek boubou, aucun cri d'alerte n'a été entendu, même lors de plusieurs vols en plongée vers l'intrus. Il chante généralement depuis un perchoir situé sous la canopée entre 3 et 8 mètres du sol.
Les périodes de chant seraient différentes en fonction de l'aire de répartition ; en Afrique du Sud les chants s'effectuent de septembre à mars, en Tanzanie de novembre à décembre, au Kenya de novembre à janvier, en Éthiopie de décembre à février, au Cameroun de novembre à avril et en décembre en Zambie. Ceci correspond assez bien aux périodes de nidifications locales.

Vol

N'étant pas une espèce migratrice, la morphologie du Gobemouche sombre ne permet pas d'effectuer des vols de longues distances. Il vole peu et sur de courtes distances.

Alimentationmode et régime

Le Gobemouche sombre possède un régime insectivore et frugivore. La plupart de ses proies sont très petites.

Il se nourrit de petits insectes ailés, comprenant des coléoptères, des diptères, des moucherons et des lépidoptères, surtout des noctuelles et leurs chenilles qu'il capture en voletant brièvement pour les attraper sur les troncs ou au milieu du feuillage. Il chasse depuis des branches basses et très souvent à l'ombre du feuillage, depuis un rocher dans le lit d'un cours d'eau et au sol pour y attraper les petites proies. Il se nourrit également de petits fruits, particulièrement des fruits des Vepris lanceoltata et de mûres.

Reproduction nidification

À part en Afrique de l'Est où la reproduction a lieu toute l'année, le Gobemouche sombre se reproduit du mois de juillet au mois de janvier dans le reste de son aire de répartition. L'espèce est monogame sans territoire réellement défini durant cette période. On estime tout de même que le territoire du Gobemouche sombre s'étend sur 1 à 2 hectares.
Le nid est construit par les deux sexes. Il s'agit d'une coupe robuste aux parois épaisses faite de mousse verte, de lichen, de radicelles, d'aiguilles de pin, de graines de clématite, d'herbes sèches, de toiles d'araignée et de fibres d'écorce.

L'intérieur est doublé d'une couche épaisse de plumes et de fines fibres débordant à l'extérieur du nid. Il est placé à distance comprise entre 1 et 15 mètres du sol, généralement bien caché dans une fente d'un tronc d'arbre, derrière l'écorce d'un arbre se détachant du tronc (observation faite à Karura Forest au Kenya), au milieu de lianes pendantes formant une boule de débris de feuilles mortes ou de lichen, dans une fourche d'une branche épaisse mais aussi dans une corniche rocheuse, dans une cavité de mur ou sous un avant-toit. Le site de nidification est souvent lié à la présence d'un cours d'eau.
Par deux fois l'espèce a été observée utilisant un ancien nid de Tisserin baglafecht.
La femelle pond entre 2 et 4 œufs, un par jour, qu'elle incube seule pendant que le mâle chante pendant 11 ou 12 jours au Kenya et plutôt 14 à 15 jours en Afrique du Sud. Concernant l'éclosion il s'agit d'une éclosion synchrone, les oisillons sont nourris par les deux parents. L'envol se situe autour du quinzième jour après l'éclosion, il peut aller jusqu'à 22 jours. Les nids sont parasités par le Coucou de Klaas, le Coucou solitaire, le Coucou jacobin ainsi que l'Indicateur gris.
Lors d'une observation en Afrique du Sud sur 7 nids, 4 nids ont produit un total de huit oisillons quand 2 ont été abandonnés et 1 victime de prédation.

Distribution

Le Gobemouche sombre est une espèce strictement africaine. Elle vit et se reproduit sur toute la partie est de l'Afrique. Sa distribution forme une ligne depuis le nord de l'Éthiopie jusqu'à l'ouest de l'Afrique du Sud en suivant tous les pays côtiers. Elle est également présente en Ouganda et au Rwanda, ainsi qu'au Malawi, en Zambie, en Angola et au Cameroun.

Menaces - protection

Statut de conservation IUCN

Eteint

Menacé

Préoccupation
mineure

Éteint
à l'état sauvage

Quasi
menacé

Non
évalué

EX EW CR EN VU NT LC NE

Le Gobemouche sombre est fréquent à commun dans la majeure partie de son aire de répartition. Aucune donnée ne permet aujourd'hui de parler de déclin significatif des populations. Malgré tout on sait que le défrichement des forêts de Miombo au Zimbabwe révèle une réduction des effectifs, ce qui pourrait expliquer son absence sur une grande partie de la Zambie. Globalement, le Gobemouche sombre n'est pas menacé à l'échelle mondiale.