Hypolaïs ictérine
Hippolais icterina - Icterine Warbler
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Acrocephalidés
-
Genre:
Hippolais
-
Espèce:
icterina
Descripteur
Biométrie
- Taille: 14 cm
- Envergure: 22 cm.
- Poids: 10 à 15 g
Longévité
6 ans
Distribution
Description de la famille
La famille des Acrocéphalidés est forte de 7 genres et 61 espèces de l'Ancien Monde, dont plusieurs éteintes. Les oiseaux ont un aspect de "fauvette" avec un profil fuyant et un long bec fin et droit d'insectivore. Un trait sombre barre souvent l'oeil. Leur plumage est discret, dans les bruns ou... lire la suite
Identification
L'identification à vue de l'Hypolaïs ictérine est compliquée par l'existence d'un quasi-sosie, l'Hypolaïs polyglotte. Heureusement, leurs aires de nidification ne se chevauchent que marginalement, spécialement en France dans le quart nord-est. L'ictérine est une septentrionale alors que la polyglotte est une méridionale. Heureusement encore, leurs chants diffèrent, ce qui facilite l'identification.
Systématiquement, les hypolaïs sont des acrocéphalidés. Elles sont donc plus proches des rousserolles que des fauvettes. Et du fait de la couleur jaune du plumage, il faut aussi penser aux pouillots.
L'Hypolaïs ictérine a environ la taille d'une fauvette, la "tête noire" par exemple. Les parties supérieures sont d'un brun moyen nuancé de vert. La calotte, qui peut se hérisser un peu chez le mâle chanteur, est un peu plus brune. L'œil sombre, à iris brun-rouge foncé, est cerclé de pâle. Les lores, les sourcils, les joues et la gorge sont d'un jaune prononcé. Le bec, long et assez large, est bicolore, brun dessus et jaune dessous. Les ailes et la queue sont d'un brun moyen, les plumes liserées de beige nuancé de vert. Ces liserés sont particulièrement prononcés au niveau des rémiges secondaires, ce qui est à l'origine d'une plage plus pâle sur l'aile fermée que montre moins la polyglotte. D'autre part, caractère important et probablement le meilleur, la projection des primaires est importante et se projette plus loin sur la queue. On distingue 7 pointes de primaires en arrière des secondaires. Cette projection primaire équivaut à peu près à la longueur visible des tertiaires.
Toutes les parties inférieures sont jaunes, d'un jaune plus ou moins prononcé suivant les individus. Les pattes sont d'un gris un peu bleuté.
Le juvénile est en moyenne moins fin et plus jaune que l'adulte avec les pattes moins sombres.
En observant une Hypolaïs, ictérine ou polyglotte, on peut avoir l'impression de voir un grand Pouillot fitis.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Icterine Warbler,
- Zarcero icterino,
- felosa-icterina,
- Gelbspötter,
- kerti geze,
- Spotvogel,
- Canapino maggiore,
- härmsångare,
- Gulsanger,
- sedmohlások obyčajný,
- sedmihlásek hajní,
- Gulbug,
- kultarinta,
- Spotvoël (Spotsanger),
- busqueta icterina,
- Spésöngvari,
- zaganiacz (zwyczajny),
- iedzeltenais ķauķis,
- rumeni vrtnik,
- Зелёная пересмешка,
- キイロウタムシクイ,
- 绿篱莺,
- 綠籬鶯,
Voix chant et cris
Autant à vue on peut avoir des difficultés à distinguer ictérine et polyglotte, autant à la voix, il n'y a pas de problème.
Le chant de l'ictérine est plus puissant, donc plus sonore, plus lent et plus calme que celui de sa cousine, avec des syllabes plus détachées, souvent répétées. Il inclut des imitations d'autres passereaux locaux comme l'Hirondelle rustique qui revient souvent, la Grive musicienne et bien d'autres.
Les cris aussi sont typiques comme le "qein qein qein" qui rappelle un peu le cri de l'écorcheur, et surtout le "tevoui" "tetevoui" sonore et précipité qui n'a pas son équivalent parmi nos passereaux.
Habitat
L'ictérine est un oiseau des forêts de feuillus ouvertes avec strate buissonnante, leurs lisières et clairières, le bocage quand il est bien constitué, les parcs et jardins suffisamment arborés, l'aulnaie-frênaie, les peupleraies et autres plantations de feuillus.
Son arrivée tardive en mai tient autant à l'éloignement de ses quartiers d'hiver qu'à la nécessité d'avoir à l'arrivée un territoire bien feuillé pour la nidification.
En migration et dans les quartiers d'hiver, les ligneux jouent également un grand rôle.
Comportement traits de caractère
Ce qui est étonnant avec cette espèce, ce sont les capacités de déplacement qui dépassent l'entendement.
Un passereau d'à peine plus de 10 g qui se permet chaque année 2 trajets migratoires Europe<->Afrique pouvant totaliser jusqu'à 20 000 km, auxquels il faut ajouter les déplacements locaux sur le territoire de nidification et dans la zone d'hivernage. C'est absolument phénoménal. Cela suppose une physiologie particulière dont le résultat est un taux de survie important et indispensable, quand on pense qu'une femelle n'élève en moyenne que 4 jeunes par an.
Vol
L'Hypolaïs ictérine, avec ses longues ailes et sa puissance musculaire, a un vol aisé et direct. Elle est bien équipée pour ses longs trajets migratoires. En effet, un aller-retour entre territoire de nidification et zone d'hivernage est en moyenne de l'ordre de 18 000 km !!!
Vol aisé aussi entre les arbustes de son habitat.
Alimentationmode et régime
L'ictérine est essentiellement insectivore. En période de reproduction, les insectes sont quasi exclusifs dans le régime, particulièrement celui des jeunes. Une fois ces derniers volants, le régime s'ouvre à d'autres taxons comme les petits mollusques, les arachnides, les vers de terre et aux petits fruits quand ils sont à maturité.
Reproduction nidification
L'Hypolaïs ictérine est très territoriale. Elle ne fait qu'une nichée par saison, faute de temps pour une seconde.
Le nid est typique, petit et à bords relevés, bien construit et comme tissé. Il est fixé par des liens végétaux à la fourche d'un arbuste, en position supérieure ou en-dessous, à 1-4 m du sol, dans une partie bien feuillée pour le camouflage. Il est fait d'herbes, de tigelles, de brindilles, de mousse, et couvert extérieurement de morceaux d'écorces, de lichens, de feuilles. Intérieurement, la coupe est tapissée de crin végétal et animal et de plumes, le tout très douillet.
La ponte est de 4 ou 5 œufs couvés 12 à 14 jours par la femelle surtout. Les jeunes sont volants à 13-15 jours et s'émancipent à un mois environ.
Distribution
L'Hypolaïs ictérine est européenne pour la reproduction et africaine pour l'hivernage.
Elle niche aux latitudes moyennes, du Pas de Calais à l'Oural en poussant une pointe jusqu'au nord du Kazakhstan. Elle monte jusqu'à mi-hauteur en Scandinavie. Elle est absente des Îles britanniques et des pays méditerranéens.
En France, on la trouve nicheuse rare dans le nord et le nord-est, dans un bandeau territorial longeant les frontières, du Pas de Calais à la Suisse, bandeau en continuité avec l'aire européenne.
Elle va passer l'hiver en Afrique sub-saharienne, de l'Ouganda à l'Afrique du Sud sans atteindre Le Cap.
Très grands trajets migratoires donc.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
L'espèce n'est pas globalement menacée et reste commune dans l'est de l'Europe. En revanche à l'ouest, elle ne se porte pas bien. Elle a subi un fort déclin en France et en Suisse par exemple, déclin qui se poursuit, ainsi qu'en Belgique et aux Pays-Bas.
Ce déclin est dû surtout à la conjonction de deux phénomènes, d'une part le réchauffement climatique qui la repousse, elle, espèce du nord, et la compétition avec sa cousine la polyglotte, espèce du sud qui profite de ce climat plus chaud.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.1), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes