Pie-grièche grise
Lanius excubitor - Great Grey Shrike
Systématique
-
Ordre:
Passériformes
-
Famille:
Laniidés
-
Genre:
Lanius
-
Espèce:
excubitor
Descripteur
Biométrie
- Taille: 25 cm
- Envergure: 30 à 34 cm.
- Poids: 54 à 55 g
Distribution
Description de la famille
Les Laniidés sont des passereaux de taille petite à moyenne, au corps allongé, à ailes arrondies et à queue longue. Le plumage est dans des tons discrets de brun, gris ou noir, mais inclut toujours du blanc. Le bec est fort et crochu à son extrémité. Il possède deux dents subterminales à s... lire la suite
Identification
La taxon "Pie-grièche grise" est un taxon assez complexe qui a été sujet à révision récemment. Actuellement 12 sous-espèces, assez différentes entre elles, sont reconnues dans son aire qui est vaste. On peut se faire une idée en parcourant la galerie de l'espèce. J'insisterai ici sur le taxon nominal "excubitor" qui occupe l'Europe.
La Pie-grièche grise est une grande pie-grièche, approximativement de la taille du Merle noir. Il n'y a pour ainsi dire pas de dimorphisme sexuel. La femelle se distingue parfois du mâle aux légères vermiculations du plumage de la poitrine, semblables à celle d'un "1ère année", mais le bec est bien noir.
Les parties supérieures, du bec à la queue sont d'un gris-cendre clair, parfois avec une tonalité bleutée peut-être due au ciel. Croupion et sus-caudales sont un peu plus pâles. Les scapulaires forment une bande pâle entre le manteau gris et l'aile noire. Un net bandeau noir part du bec et inclut l'œil sombre. Entre ce masque et la calotte, un léger sourcil blanc est perceptible qui rejoint un bandeau frontal blanc. Le bec, peu épais, est noir et crochu à l'extrémité.
Les parties inférieures sont blanches du bec à la queue. Les ailes et la queue sont noires. Les premières montrent une tache blanche à la base des primaires et du blanc à l'extrémité des primaires internes. La queue a ses rectrices externes blanches et du blanc encore sur les deux paires voisines qui va en se réduisant. Cela se voit bien sur l'oiseau en vol. Les pattes, courtes et griffues, sont noires.
Dans le sud-est de la France où elle s'aventure peu, il faut éviter de la confondre avec le taxon local, la Pie-grièche méridionale qui elle a les parties inférieures d'un gris clair un peu vineux. Confusion possible aussi avec une jeune Pie-grièche à poitrine rose qui n'a pas le front noir de l'adulte. Il faut regarder le bec. Celui de la "poitrine rose" est plus court, plus épais et moins crochu.
Indications subspécifiques 12 sous-espèces
- Lanius excubitor excubitor (n, c and e Europe, nw Siberia)
- Lanius excubitor homeyeri (se Europe and sw Siberia)
- Lanius excubitor koenigi ()
- Lanius excubitor algeriensis ()
- Lanius excubitor elegans ()
- Lanius excubitor leucopygos ()
- Lanius excubitor aucheri ()
- Lanius excubitor theresae ()
- Lanius excubitor buryi ()
- Lanius excubitor uncinatus ()
- Lanius excubitor lahtora ()
- Lanius excubitor pallidirostris ()
Noms étrangers
- Great Grey Shrike,
- Alcaudón norteño,
- picanço-real-nortenho,
- Raubwürger,
- nagy őrgébics,
- Klapekster,
- Averla maggiore,
- varfågel,
- Varsler,
- strakoš veľký,
- ťuhýk šedý,
- Stor Tornskade,
- isolepinkäinen,
- botxí septentrional,
- Grásvarri,
- srokosz (europejski),
- lielā čakste,
- veliki srakoper,
- Серый сорокопут,
- ヨーロッパオオモズ,
- 西方灰伯劳,
- varfågel,
- 北方灰伯勞,
Voix chant et cris
Le chant consiste en la répétition de strophes simples telles que "pli pli pli..." "plu i plu i plu i..." "psisisisi psisisisi psisisisi" "plilili plilili plilili" qui portent loin, avec de nombreuses variations individuelles. Elle est capable aussi d'imitations. Le cri d'alarme est un "kouehhhh" dont la sonorité rappelle un cri de geai.
Habitat
En période de nidification cette pie-grièche recherche les espaces ouverts muni de quelques arbres et buissons et à couverture herbacée modérée.
Comportement traits de caractère
En général, on découvre l'espèce perchée bien en vue au sommet d'un arbuste ou d'un buisson. Elle est alors en chasse et attentive à son environnement.
La Pie-grièche grise utilise des techniques de chasse différentes suivant les proies disponibles. La plupart du temps, elle se perche sur un ligneux, surveillant les environs, toujours à l'affût pour surprendre ses proies. Plus rarement, elle pratique le vol stationnaire pour mieux repérer les petites proies ou les proies sortant d'un terrier. Une fois la prédation effectuée, les victimes surnuméraires non consommées sont empalées dans des arbustes épineux pour les jours de disette. Ainsi font toutes les pie-grièches.
Vol
La Pie-grièche grise a un vol direct, onduleux, avec des séquences de battements énergiques de ses ailes plutôt courtes. Morphologiquement, elle n'est pas prévue pour de grands déplacements migratoires. Ses migrations sont "rampantes" comme on dit.
Elle vole souvent sur place à quelques mètres du sol pour un dernier repérage d'une proie détectée depuis un perchoir d'affût. Ce vol, corps vertical, exhibant bien le blanc des ailes et de la queue, est typique.
Alimentationmode et régime
Son régime est nettement carnivore. Pour le ssp nominale, la proie idéale est le petit mammifère de type campagnol, souvent nombreux voire pullulant, et facile à capturer avec les pattes et à tuer avec le bec.
Reproduction nidification
La Pie-grièche grise est monogame et très territoriale en période de reproduction. La saison de reproduction commence tôt dans le sud de l'aire, dès mars et jusqu'à fin mai au nord.
Le nid, construit par le couple, est placé haut dans un arbre, tout au moins pour la ssp nominale, forcément plus bas pour les ssp tropicales. Quand il n'y a pas d'autre possibilité, il peut être construit dans un arbuste dense. Il est fait de matériaux composites tels que des herbes, des tiges, des brindilles et des racines, et la coupe est garnie de plumes. En avril en plaine française, la femelle y dépose 6 à 7 œufs (3-9) beige clair bleuté, densément mais légèrement tachés de gris-brun, dont la couvaison dure 14 à 18 jours. L'envol des jeunes intervient dans un délai de 19 à 20 jours après l'éclosion, soit à l'âge de 6 semaines environ et quittent le territoire une semaine plus tard. Il n'y a pas de seconde ponte chez cette espèce mais simplement une ponte de remplacement en cas de perte de la première.
Distribution
La Pie-grièche grise a une vaste répartition dans l'ouest du domaine paléarctique aux latitudes tempérées et boréales, de la façade atlantique au centre de la Russie et à la Mongolie jusqu'à l'Inde au sud. Elle est aussi dans la moitié nord de l'Afrique (Maghreb et régions sahariennes) et dans la péninsule arabique.
Elle est à la fois migratrice partielle et résidente suivant les 12 sous-espèces. Les oiseaux nicheurs de Scandinavie opèrent un mouvement de repli en direction du sud-ouest vers l'Europe de l'Ouest et ceux de Sibérie et de Mongolie vers le sud du continent, l'Asie mineure, le pourtour des Mers Noire et Caspienne et les steppes d'Asie, de l'Ukraine au Kazakhstan.
Les oiseaux des latitudes tropicales sont largement résidents ainsi que ceux du Maghreb.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Espèce globalement non menacée du fait de l'aire de distribution très grande et des critères utilisés pour l'élaboration de la liste rouge. Néanmoins, la sous-espèce nominale a décliné de façon nette depuis quelques décennies dans le sud de son aire. Pour prendre un exemple que je connais bien, elle s'est beaucoup raréfiée sur les plateaux du Jura sans raison apparente.
Pour le dire simplement, la Pie-grièche grise est l'une des nombreuses victimes de l'intensification des pratiques agricoles. En effet, en Europe tempérée, elle est liée à un paysage agricole extensif dominé par l'élevage et celui-ci a beaucoup changé.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 2, P. Géroudet, M. Cuisin
- SHRIKES A Guide to the Shrikes of the World, Lefranc Norbert, Worfolk Tim
- Shrikes bush-shrikes, Tony Harris
- Avibase, Lepage Denis
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes