Pie bavarde
Pica pica - Eurasian Magpie
Systématique
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Ordre:
Passériformes
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Famille:
Corvidés
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Genre:
Pica
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Espèce:
pica
Descripteur
Biométrie
- Taille: 50 cm
- Envergure: 56 à 61 cm.
- Poids: 145 à 240 g
Longévité
15 ans
Distribution
Description de la famille
Les Corvidés sont des passereaux de taille moyenne à grande. C'est dans cette famille que se trouvent les plus grandes espèces (L max. 69 cm). Le bec est fort et les pattes robustes.
Une majorité d'entre eux ont un plumage sobre, noir, gris ou blanc et noir, souvent avec des reflets. Mais des ... lire la suite
Identification
Il n'est nul besoin de décrire la Pie bavarde qui se reconnaît au premier coup d'œil à sa silhouette et à son plumage. Il suffit de regarder les photos ci-contre. Tout le monde peut mettre un nom immédiatement sur cet oiseau à longue queue caractéristique. D'ailleurs son nom fait référence quand on parle d'un animal noir et blanc, par exemple un cheval pie.
Inutile donc de partir dans une longue description. Les images suffisent. Notons simplement les caractéristiques "corvidé" à savoir la grande taille, le bec et les pattes robustes.
Les sexes sont semblables. À bonne lumière, le noir du plumage adulte présente des reflets bleus, indigo, violets, vert-bronze du plus bel effet.
Le juvénile a une queue plus courte, le noir du plumage couleur suie avec des reflets atténués, le blanc très légèrement teinté de roussâtre et le tour de l'œil clair faisant ressortir ce dernier.
Actuellement, 6 sous-espèces sont reconnues. Elles diffèrent légèrement par la taille et les proportions respectives du blanc et du noir dans le plumage, essentiellement au niveau des primaires et du croupion. Auparavant, elles étaient plus nombreuses, mais 4 taxons ont été élevés au rang d'espèce.
Indications subspécifiques 6 sous-espèces
- Pica pica pica (British Isles and s Scandinavia to e Europe and Asia Minor)
- Pica pica fennorum (n Scandinavia and nw Russia)
- Pica pica melanotos (Iberian Pen.)
- Pica pica bactriana (c Russia to Iran, n India and Mongolia and w, s Siberia)
- Pica pica leucoptera (se Russia and ne China)
- Pica pica camtschatica (Kamchatka Pen.. ne Siberia.)
Noms étrangers
- Eurasian Magpie,
- Urraca común,
- pega-rabilonga,
- Elster,
- szarka,
- Ekster,
- Gazza,
- skata,
- Skjære,
- straka obyčajná,
- straka obecná,
- Husskade,
- harakka,
- garsa,
- Skjór,
- sroka (zwyczajna),
- žagata,
- sraka,
- Сорока,
- ユーラシアカササギ,
- 欧亚喜鹊,
- นกสาลิกาปากดำ,
- 喜鵲,
Voix chant et cris
On dit que la pie jacasse et, avec ce que ce mot évoque dans notre esprit, c'est justifié. La Pie bavarde est en effet très bavarde.
Le cri le plus courant est un "kiah" rêche isolé ou encore un "kiak" souvent dédoublé en "ka yak" ou "tcha iak". Mais le cri qu'on a l'habitude d'entendre et de remarquer car c'est le plus sonore est une succession rapide de 4 à 8 notes sèches "tcha cha cha cha cha chak". Elle le pousse à toutes occasions et plus souvent qu'à notre goût. C'est probablement ce cri qui lui a valu son surnom d'agasse ou de jacasse. Lorsqu'elle est inquiète, elle pousse ce même cri mais la phrase s'allonge et le ton durcit.
Autrement, on note des cris de proximité et de contact que des oiseaux s'échangent, par exemple dans l'intimité du couple, cris brefs, souvent rudes et grinçants, par exemple "reeeh" ou "krah".
Habitat
La Pie bavarde occupe tous les habitats terrestres ouverts et semi-ouverts. La condition de sa présence est qu'il y ait au moins quelques ligneux pour la nidification.
Elle apprécie particulièrement la campagne agricole à l'ancienne, où alternent prairies et cultures avec leur cloisonnement de haies arborées, fermes, villages et hameaux avec leur environnement de jardins et vergers, bosquets, arbres le long des voies... C'est dans ce type d'habitat qu'elle est à son optimum écologique. Elle peut y atteindre une densité de 10 voire 15 couples au km2. Elle est adaptable et c'est ainsi qu'on peut la trouver jusqu'au cœur des villes à la faveur des parcs, espaces verts et jardins. Dans les villes très vertes, elle peut atteindre aussi une densité élevée.
Comportement traits de caractère
La Pie bavarde est d'observation facile, par exemple quand elle arpente à pas chaloupés une pelouse ou un carré de jardin. Les balancements de son corps sont assez comiques. Quand elle veut aller plus vite, elle saute sur ses deux pattes à la fois.
On la voit fouiller du bec le sol pour dénicher ses proies car la pie est essentiellement un prédateur. Les plantations du potager ne risquent pas grand chose de sa part. Au contraire, elle contribue à éliminer des ravageurs potentiels. En revanche, on peut craindre pour les couvées ou les nichées des petits passereaux dont on aime être entouré car elle sait très bien repérer leurs nids. C'est probablement la raison pour laquelle elle est classée nuisible en France et peut à ce titre être tirée comme un gibier. Pourtant, la Pie bavarde ne fait que jouer le rôle que la nature lui a attribué. Elle a des ennemis naturels pour limiter sa population, les Accipiter par exemple, épervier et autour. En région méditerranéenne, ses nichées peuvent être parasitées par un coucou, le Coucou geai.
On a vu plus haut que la Pie bavarde se plaisait en ville. Plus généralement, elle vit fréquemment au contact de l'Homme et de ses activités.
La Pie bavarde est accusée d'être voleuse, de dérober des objets voyants puis de les cacher. Pour moi, il s'agit probablement d'une légende, venant d'une mauvaise interprètation d'observations. La pie en effet, comme tous les corvidés, cache la nourriture en surplus pour les jours de disette. Il suffit qu'un jour un quidam ait vu une pie cachant quelque-chose alors qu'il venait de perdre un objet pour se persuader que c'est son objet qu'elle cachait. Ainsi naissent les légendes. De son côté, Géroudet pense que la pie pourrait être attirée par un objet insolite dans son environnement, se l'approprier puis le cacher comme son instinct de prédateur lui commande de le faire avec une proie, voire l'apporter au nid comme le suggère une BD de mon enfance. C'est possible. Les corvidés apprivoisés montrent en tout cas un intérêt certain pour les yeux de leur "maître", la seule partie brillante du corps, et cherchent à les atteindre du bec quand ils sont sur l'épaule. Il faut s'en méfier, ou plutôt il fallait, car la détention de ces oiseaux est interdite par la loi en France.
La pie est sédentaire dans toute son aire de répartition. Les déplacements les plus importants, de 20 à 30 km tout au plus, sont le fait des jeunes oiseaux cherchant un territoire vacant.
Comme souvent chez les corvidés, les couples sont pérennes. Mâle et femelle sont ensemble à longueur d'année et vaquent ensemble à leurs occupations. Ils sont territoriaux à la saison de reproduction et se partagent l'espace entre eux. Mais en dehors de cette période, l'espèce devient un peu grégaire. Les groupes familiaux perdurent un certain temps. Ils peuvent se regrouper entre eux, agréger des immatures ou des inemployés, formant de petites troupes lâches qui vagabondent, les individus gardant un contact visuel tout en cherchant leur nourriture. Ils se rassemblent pour la toilette et pour se reposer et passent la nuit ensemble en dortoirs, le tout par souci de protection contre les prédateurs. Dans ces groupes, on arrive à repérer les couples à leur comportement.
En fin d'hiver, l'agitation gagne les individus qui manifestent une certaine nervosité. Cela donne lieu à des conciliabules, des acrobaties dans les arbres et des poursuites ponctuées de cris. Tout cela prélude à l'appariement des jeunes de l'année précédente qui ne tarderont pas à quitter le groupe pour se chercher un nouveau territoire. Les couples déjà constitués quant à eux regagneront leur territoire.
Vol
Avec ses ailes courtes et arrondies, la Pie bavarde n'est pas faite pour les records de vitesse. Elle a un vol direct mais assez lent.
Alimentationmode et régime
La Pie bavarde se nourrit presqu'exvclusivement au sol. Elle peut être qualifiée d'omnivore, mais elle est avant tout un prédateur.
Elle suit les travaux des champs et des jardins susceptibles de tuer des animaux ou de faire sortir des proies du sol.
Comme la Corneille noire, elle est volontiers nécrophage. Elle peut profiter des animaux tués sur la route, y compris les insectes. Elle fréquente aussi régulièrement, avec d'autres corvidés, les décharges et autres centres d'enfouissement qui recueillent des denrées comestibles, les aires de pique-nique, les parcs publics, les zones touristiques, tous endroits où elle peut récupérer des restes de repas. Elle cache régulièrement les surplus d'aliments pour les jours de pénurie.
Reproduction nidification
La saison de reproduction commence tôt du fait de la sédentarité de l'espèce et de l'appariement permanent des partenaires. Quelques parades en fin d'hiver suffisent à consolider du couple et la nidification peut commencer. La construction du nid est une œuvre de longue haleine qui demande au couple de longues semaines de travail, jusqu'à 5 à 6. Et ce nid monumental, malgré sa pérennité relative, ne sera utilisé qu'une seule fois pour la reproduction. Généralement en effet, le couple construit un nouveau nid chaque année.
Le nid est le plus souvent construit dans la partie supérieure d'un arbre plutôt jeune, au niveau de la fourche terminale du tronc pour un feuillu, au niveau d'un des derniers verticilles pour un conifère, en moyenne à une 10e de mètres de hauteur.
L'assise du nid est typiquement "corvidé". C'est une structure de brindilles et de branchettes ligneuses sèches, ramassées au sol et tenues par de la boue. La coupe, profonde, est soigneusement tapissée de radicelles. Enfin, un dôme protecteur, fait de branchettes volontiers épineuses et serrées, coiffe le tout. Les oiseaux accèdent au nid par un orifice latéral ménagé dans le dôme. L'aspect du nid de pie est vraiment typique et ne peut être confondu avec aucun autre nid. Celui de l'Écureuil roux peut lui ressembler de loin car en boule lui aussi. Mais il est fait de branchettes feuillées vivantes qui lui confèrent de près un aspect très différent. Ainsi placé en haut d'un arbre, le nid est en butte au vent. Les coups de vent le font osciller de façon importante, mais la souplesse du tronc à ce niveau lui permet de tenir.
La femelle y dépose 4 à 9 œufs gris-vert tachetés de brun. L'incubation, assurée par la femelle, dure 16 à 21 jours. Le mâle la nourrit pendant cette période et après l'éclosion, les deux adultes assureront l'alimentation des jeunes. Le mâle veille en plus à la protection de la nichée, n'hésitant pas à poursuivre au vol tout prédateur trop curieux. Les jeunes quittent le nid à l'âge de 25 à 29 jours. Les groupes familiaux resteront unis pendant l'été. À l'automne, ils rejoignent les groupes de non-nicheurs.
Distribution
L'aire de répartition de la Pie bavarde s'étend sur toute l'Eurasie, des Îles Britanniques et de l'Espagne à la région d'Anadyr dans l'extrême est de la Russie. Toute l'Europe est occupée, de la Méditerranée au nord de la Scandinavie. En Méditerranée, la pie est présente en Sicile, mais ni en Corse ni en Sardaigne, et à Chypre, mais pas en Crète. Plus à l'est, l'aire suit la Sibérie, mais avec une interruption au nord de la Mer d'Okhotsk. Au sud, elle passe par l'Asie mineure (Turquie), le nord du Moyen-Orient, l'Asie centrale, le Pakistan, et effleure l'extrême nord de l'Inde. 6 sous-espèces se partagent ce vaste domaine.
4 espèces cousines, autrefois rattachées à Pica pica, occupent les zones périphériques : P. mauritanica en Afrique du Nord, P. asirensis dans la Péninsule arabique, P. bottanensis au Bhoutan et dans l'ouest de la Chine, P. serica enfin dans l'Ussuriland russe, les deux Corées, une grande partie orientale de la Chine, Taïwan inclus, et enfin dans le nord du Myanmar et de l'Indochine.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
La Pie bavarde est une espèce commune à très commune dans la majeure partie de son aire. Elle n'est pas menacée. Elle est même localement en expansion. Elle est classée "Least concern" par les instances internationales.
Son problème est qu'elle a mauvaise réputation en France, sans raison scientifiquement prouvée, et à ce titre classée "nuisible" et pouvant donc être tirée sans restriction. Malgré cela, ses populations se portent bien car elle est futée, donc pas facile à tirer. Il est possible également que les mentalités évoluent, même dans le monde de la chasse, que la notion de nuisible évolue dans les esprits et que les comportements changent dans le bon sens.
Sa proximité avec l'Homme l'a bien favorisée. En milieu urbain, elle est mieux protégée des prédateurs. À la campagne, les espaces cultivés lui procurent des opportunités en terme d'alimentation.
Références utilisées
- Les passereaux d'Europe, tome 1, P. Géroudet, M. Cuisin
- Avibase, Lepage Denis
- HBW Alive,
- xeno-canto, Sharing bird sounds from around the world,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Birdlife
- Avibase
- IUCN Red List Pie bavarde du site Pouyo et les oiseaux
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes