Vautour de Rüppell
Gyps rueppelli - Rüppell's Vulture
Description de la famille
Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande.
Ils ont en commun :
- un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle,
- une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite
Identification
Le Vautour de Rüppell fait partie des grands vautours du continent africain, pour comparaison il est plus grand que notre Vautour fauve. Mâle et femelle sont identiques. La femelle est simplement un peu plus grande que le mâle.
Hormis la tête et le cou, recouverts d'un léger duvet blanc-brunâtre, le corps de ce vautour apparaît entièrement sombre avec des taches crèmes correspondant aux bordures des plumes du corps et des couvertures alaires, tandis que les rémiges et les rectrices sont uniformes.
Le bec puissant, de couleur corne est surmonté d'une cire grise. Notez les narines en fente qui lui apportent protection et lui permettent de voler à de hautes altitudes. Les yeux, petits par rapport à la taille de la tête, sont jaune-doré à brun clair. Une écharpe blanche entoure la base du cou et porte sur le devant deux zones de peau nues arrondies changeant de couleur en fonction de l'excitation de l'individu.
Alors que l'extérieur des jambes est concolore avec le reste du corps, l'intérieur est recouvert du même plumage blanc que la base du cou. Les longs doigts sont munis de griffes courtes et arrondies à leur extrémité.
Le plumage du juvénile est beaucoup plus uniforme d'aspect. L'écharpe est brun sombre comme le corps et les liserés des couvertures alaires sont caramel. Le bec est noir. La tête et le cou sont rosâtres au duvet brun.
Le plumage du Vautour du Rüppell évolue progressivement jusqu'à sa sixième année lorsqu'il atteint sa maturité sexuelle.
Indications subspécifiques 2 sous-espèces
- Gyps rueppelli rueppelli (sw Mauritania to e Sudan and south to Tanzania)
- Gyps rueppelli erlangeri (Ethiopia, Somalia)
Noms étrangers
- Rüppell's Vulture,
- Buitre moteado,
- grifo-pedrês,
- Sperbergeier,
- karvalykeselyű,
- Rüppells Gier,
- Grifone di Rüppell,
- rüppellgam,
- Skjellgribb,
- sup jarabý,
- sup krahujový,
- Rüppells Grib,
- suomukorppikotka,
- Rüppellaasvoël,
- voltor de Rüppell,
- Tógammur,
- sęp plamisty,
- raibais grifs,
- grahasti plcšec,
- Сип Рюппеля,
- マダラハゲワシ,
- 黑白兀鹫,
- rüppellgam,
- 黑白兀鷲,
Voix chant et cris
Habitat
Le Vautour de Rüppell occupe les habitats ouverts et arides comprenant ou non de petites zones humides. La topographie de son biotope est constitué de steppes et de prairies lorsqu'il fréquente les savanes, de falaises et de gorges dans les zones montagneuses où il se perche en dortoir et se reproduit. Il peut évoluer jusqu'à 4500 mètres en Éthiopie.
Comportement traits de caractère
Le Vautour de Rüppell est une espèce grégaire. Il passera ainsi toute sa vie au sein de grands groupes pouvant rassembler parfois jusqu'à 1000 individus.
Quelques heures après le lever du soleil, il s'élance avec ses congénères depuis les falaises, dans les ascendances thermiques pour rechercher sa nourriture. Ainsi, il peut planer de longues heures, s'éloignant jusqu'à 150 à 200 km de son point d'attache. C'est en suivant d'autres vautours et en survolant de grands troupeaux de mammifères qu'il a le plus de chance de trouver sa nourriture.
Les carcasses attirent également d'autres espèces de vautours vivant dans les mêmes aires de répartition. Ainsi, le Vautour de Rüppell est souvent dominé par le Vautour oricou, plus imposant. Mais c'est surtout en compagnie des Vautours africains et de quelques rares Vautours charognards que l'on peut l'observer dans une curée.
Après le grand nettoyage, le groupe, repu, digère calmement et au soleil sans s'éloigner des carcasses.
Les cadavres d'animaux domestiques autour des villages attirent tout autant le Vautour de Rüppell. Cette présence n'est surtout pas à négliger, elle représente en effet une barrière sanitaire pour les populations humaines. Malheureusement cela a aussi ses conséquences négatives sur l'espèce (voir la partie menace et protection).
Vol
Les larges ailes du Vautour de Rüppell sont adaptées au vol plané pour parcourir de longues distances tout en profitant des ascendances thermiques.
Alimentationmode et régime
Le Vautour de Rüppell est strictement nécrophage. C'est depuis les airs qu'il recherche sa nourriture en observant le bal des charognards.
Sur les carcasses il prélève les tissus mous, comme les muscles qu'il déchire grâce à son bec puissant et crochu. Peu ragoutante pour un observateur humain, cette méthode d'alimentation, possible grâce à la morphologie de l'oiseau, consiste à insérer sa petite tête et son long cou sous la peau et les cavités internes de la carcasse.
Les charognes sont bien souvent celles de grands mammifères. Les petites charognes sont rarement consommées.
Reproduction nidification
Chez le Vautour de Rüppell nous sommes sur une reproduction coloniale. Le couple est monogame mais uniquement sur la saison de reproduction. Les effectifs de la colonie varient de 10 à 1000 couples.
La saison de reproduction survient le plus souvent après une longue saison des pluies mais à l'inverse l'accouplement peut être déclenché pendant les précipitations afin de faire coïncider les naissances avec la fin de la saison sèche, période où les carcasses sont plus nombreuses.
Le Vautour de Rüppell se reproduit toute l'année sur l'ensemble de son aire de répartition.
Le nid, en forme de plateforme assez grande (60 cm de diamètre et 20 cm de profondeur) est placé sur une corniche au bord d'une falaise. Il est construit par les deux sexes et est constitué de branchages que le couple vole parfois aux voisins. L'intérieur est tapissé d'herbes et de végétaux. Continuellement entretenu, le nid peut servir sur plusieurs années.
La femelle pond un seul œuf, de couleur blanc-verdâtre, parfois tacheté de brun. L'incubation est assurée par les deux sexes sur une durée moyenne de 55 jours. Le poussin, au duvet gris, est nourrit par les deux parents. De la naissance à l'envol, le poussin devra multiplier son poids de naissance de presque 40 fois, passant ainsi de 180 g à 7kg. L'envol se produit à l'âge de 5 mois, il reste ensuite dépendant des adultes pendant encore une bonne année.
Le succès de ponte est de 88% pour 85 nids suivis et le succès d'éclosion est de 82 % pour le même nombre de nid.
Distribution
Le Vautour de Rüppell est présent en Afrique de l'Est, du Sénégal jusqu'au Nord du Nigéria, ainsi que sur la péninsule Ibérique où il est aujourd'hui visiteur régulier mais reproducteur rare. Dans le passé des populations ont vagabondé jusqu'en Égypte, en Israël, dans le Sud du Sahara occidental, en Zambie, au Zimbabwe et dans le Nord de l'Afrique du Sud.
Il existe deux sous-espèces qui se partagent l'Afrique de l'Est.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le Vautour de Rüppell est depuis peu en danger critique d'extinction. La chute de ses effectifs a été fulgurante et continue entre 2007, période où l'espèce était jusque-là considérée comme une espèce au statut préoccupant et 2015, année où elle a connu son déclassement vers le statut " en danger critique d'extinction ".
Durant les dix dernières années, très peu, voire aucune estimation fiable des effectifs n'a été faite. L'espèce est aujourd'hui confinée sur les grandes zones protégées, réserves et parcs nationaux et les effectifs continuent de décliner à vitesse fulgurante en dehors de ces zones. Ceci est tout naturellement du au vaste territoire survolé par le Vautour de Rüppell. Les populations éthiopiennes et kényanes semblaient être stables entre les années 2000 et 2010.
Comme ses cousins africains, le Vautour de Rüppell est très impacté par la conversion des terres sur lesquelles il évolue, en terres agro-pastorales. La multiplication du bétail a fortement fait diminuer le nombre d'ongulés sauvages. Le Vautour de Rüppell est également victime de la chasse illégale pour le commerce sur le continent africain mais aussi pour le commerce international. Il est le vautour le plus utilisé et vendu sur les marchés pour les cérémonies traditionnelles, ses œufs et poussins n'échappent pas à ce commerce illégal. La persécution et les accidents dus aux collisions avec les nouveaux réseaux électriques sans cesse en expansion, sont autant de menaces. Enfin, l'empoisonnement est peut-être la plus grande menace. En Afrique de l'Est, l'espèce est victime de l'utilisation d'un pesticide hautement toxique. Ajouté à cela, l'utilisation d'un anti-inflammatoire puissant sur le bétail, a eu pour conséquence directe la mort de nombreux vautours suite à l'ingestion des carcasses d'animaux domestiques.
Plus récemment, le dérangement par des grimpeurs pendant la saison de reproduction, même sans connaitre les réelles répercutions, est de plus en plus constaté.
Afin de lutter contre ce déclin drastique de population, des campagnes de sensibilisation sur le danger d'utiliser les anti-inflammatoires et les produits toxiques pour lutter contre les parasites se sont multipliées envers les gouvernements et les éleveurs.
D'autres solutions de conservations sont proposées, comme la protection légale de l'espèce, la protection des zones de reproduction, le maintien des ongulés dans les zones protégées et bien sûr la protection totale des populations restantes.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- Birds of East Africa: Kenya, Tanzania, Uganda, Rwanda, Burundi, Terry Stevenson, John Fanshawe
- Birds of the Horn of Africa, Nigel Redman
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes