Chez la plupart des espèces d'oiseaux, ce sont tantôt les couleurs, tantôt les chants qui sont privilégiés pour se distinguer. Les oiseaux aux couleurs vives et/ou riches comme le Martin pêcheur d'Europe, le Rollier d'Europe, le Bouvreuil pivoine, le Bruant jaune, les roitelets etc. ont des chants soit monotones, faibles ou rares. Au contraire, parmi les chanteurs les plus mélodieux ou les plus sonores figurent des oiseaux dont le plumage est relativement terne : la Grive musicienne et la Grive draine, le Troglodyte mignon, le Rossignol philomèle. Il y a bien sûr des exceptions : le Chardonneret élégant est un très bon chanteur. A l'inverse, le Moineau domestique à l'aspect toujours terreux ne sait que piailler.
Les couleurs soutenues rendant plus visible, sont un facteur de vulnérabilité aux prédateurs. C'est ainsi qu'au cours de l'évolution, les espèces ont adopté diverses solutions pour minimiser ce handicap.
Les mâles des chevaliers, bécasseaux et canards utilisent la mue post-nuptiale, destinée à renouveler les plumes usées, pour abandonner plus ou moins leurs couleurs de parade et pour ressembler davantage aux femelles, dont le plumage reste toujours opportunément discret au profit du camouflage.
D'autres espèces au vêtement bigarré ou vif ne se passent guère d'un couvert végétal dont les ombres et reflets atténuent leurs couleurs et dont les écrans que forment les troncs et branches les dissimulent : le Loriot est très difficile à apercevoir dans le houppier des arbres, en dépit de sa livrée d'un jaune éclatant. Il en va de même, en forêt, du Bouvreuil pivoine, du Roitelet à triple-bandeau et du Gros-bec. Au surplus, seul l'Epervier parmi les rapaces arrive à se faufiler rapidement dans un enchevêtrement végétal.
Beaucoup d'espèces inféodées à des espaces dénudés : landes, chaumes, prairies, cultures, voire steppes et toundras, ont des livrées mimétiques. Leurs couleurs variées et réparties en de multiples tâches et hachures imitent celles de leur environnement dans lequel, immobiles, ces oiseaux se fondent. Les roux, bruns, fauves, vert jaunâtre, ponctuée de brun-noir, de gris cendré et argenté, dominent. C'est le cas des pipits, des alouettes, des perdrix, des cailles et des limicoles.
Comment se produisent les couleurs des oiseaux ? Elles sont d'origine pigmentaire et /ou structurale (par effet d'optique). Les principales sortes de pigments en cause sont, d'une part les caroténoïdes fournie par l'alimentation et responsables des jaunes, oranges et rouges (La couleur dominante des flamants roses leur est attribuable) et d'autre part les mélanines que l'oiseau produit par synthèse et qui donnent les couleurs allant des beiges aux brunes et des grises aux noires.
Il n'existe pas de pigments bleus chez les oiseaux et pourtant quelques espèces, mais en nombre réduit, sont pourvues de bleus francs, voire de teintes aux reflets bleutés : Martins pêcheurs, Mésange bleues, Canards colverts, Geais des chênes, Pinsons des arbres, Pies bavardes. La couleur bleue est exclusivement due à un phénomène de diffraction de la lumière par la structure géométrique particulière des cellules dans les barbes de certaines plumes. Les verts, quant à eux, proviennent de la combinaison d'un bleu structural et d'un jaune d'origine pigmentaire.
Dans la nature rien n'est uniforme, linéaire et systématique, sauf la finalité des êtres vivante, en l'occurrence des oiseaux, qui consiste à se reproduire pour perpétuer l'espèce. Mais c'est justement la diversité qui rend l'observation de la Nature si fascinante et inépuisable.