Jabiru d'Afrique
Ephippiorhynchus senegalensis - Saddle-billed Stork
Systématique
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Ordre:
Ciconiiformes
-
Famille:
Ciconiidés
-
Genre:
Ephippiorhynchus
-
Espèce:
senegalensis
Descripteur
Biométrie
- Taille: 150 cm
- Envergure: 240 à 270 cm.
- Poids: 5000 à 7500 g
Longévité
36 ans
Distribution
Description de la famille
Les Ciconiidés sont de grands oiseaux à long cou, long bec fort à très fort et longues pattes, que l'on peut qualifier d'échassiers. Ils volent cou tendu. Le taxon compte 6 genres et 20 espèces.
On les trouve sur tous les continents excepté l'Antarctique, dans les biomes continentaux chauds.... lire la suite
Identification
Le nom vernaculaire est ambigu ; en effet, le terme "jabiru" s'applique en français à trois espèces d'oiseaux de la famille des ciconiidés : le Jabiru d'Afrique (Ephippiorhynchus senegalensis), le Jabiru d'Asie (Ephippiorhynchus asiaticus) et le Jabiru d'Amérique (Jabiru mycteria). Mais seul le Jabiru d'Amérique appartient au genre Jabiru.
Oiseau de grande taille, le Jabiru est, avec le Marabout d'Afrique, la plus grande espèce de cigogne.
Sa taille est en effet de 1,45 m à 1,50 m pour une envergure de 2,40 m à 2,70 â¯m. Le mâle est plus grand et plus lourd que la femelle.
C'est un échassier élégant au plumage bicolore identique pour les deux sexes.
La tête, le cou, les ailes (en dehors des rémiges) et la queue sont noir irisé. Le reste du corps est blanc.
Les tibias et les tarses sont noirs. L'articulation ainsi que les doigts sont rouge orangé.
Le poitrail présente une petite zone de peau rouge dénuée de plumes. Sa couleur s'intensifie durant la période de reproduction.
Le bec, long et de grande taille, est légèrement recourbé vers le haut. De couleur rouge vif, il présente une plaque jaune en forme de selle à sa base supérieure. C'est de cette particularité que lui vient son nom anglais de Saddle-billed Stork (littéralement cigogne à bec de selle). Au second quart de sa longueur, le bec est rayé d'une large bande noire.
Le dimorphisme sexuel se caractérise uniquement par des yeux jaune doré pour la femelle, brun foncé chez le mâle ainsi que par deux petites caroncules à la base de la mandibule inférieure pour ce dernier.
Le juvénile est globalement plutôt gris. Son plumage est bicolore mais beaucoup moins contrasté que celui des adultes. Leur bec est entièrement gris-brun.
Indications subspécifiques espèce monotypique
Noms étrangers
- Saddle-billed Stork,
- Jabirú africano,
- jabiru-africano,
- Sattelstorch,
- nyerges gólya,
- Zadelbekooievaar,
- Cicogna sellata,
- sadelnäbbsstork,
- Sadelnebbstork,
- bocianovec sedlatý,
- čáp sedlatý,
- Saddelnæb,
- afrikansatulahaikara,
- Saalbekooievaar,
- jabirú africà,
- żabiru afrykański,
- Седлоклювый ябиру,
- クラハシコウ,
- 鞍嘴鹳,
- sadelnäbbsstork,
- 凹嘴鸛,
Voix chant et cris
Le Jabiru d'Afrique est un oiseau silencieux. Cependant, à l'instar des autres cigognes, il émet des craquètements (claquements rapides du bec) souvent dans ou à proximité des nids.
Habitat
Le Jabiru d'Afrique fréquente différents types de zones aquatiques aux ressources halieutiques importantes. On peut l'observer sur les marais, les lacs d'eau douce, alcaline ou saumâtre, les étangs, les rives des fleuves, les rivières à faible débit ainsi que les savanes humides ou inondées. Évitant les zones de forêts, l'espèce peut être rencontrée dans les zones ouvertes ou semi-arides.
Comportement traits de caractère
Le Jabiru d'Afrique est un échassier sédentaire au domaine vital étendu. Il se déplace localement pour satisfaire ses besoins alimentaires durant les périodes de sécheresse ou de crue des rivières.
Occasionnellement, il arrive que des petits groupes de 10 à 12 individus se forment.
Le Jabiru d'Afrique chasse à l'affût ou en se déplaçant lentement dans les eaux peu profondes, à la manière des hérons. Il fouille aussi les eaux boueuses et la végétation avec son bec, comme les tantales (Mycteria sp.), ou fait remonter ses proies en remuant l'eau avec ses longues pattes. Voir une vidéo ici et là.
Le bec long et puissant se referme alors sur les proies contactées à une vitesse fulgurante. Une fois attrapés, les poissons sont ingérés la tête la première, suivis d'une gorgée d'eau.
Vol
La silhouette du Jabiru d'Afrique en vol ressemble à celle de la cigogne. Le battement des ailes est assez lent et puissant. L'espèce plane bien et peut atteindre des altitudes élevées grâce aux ascendants thermiques.
Alimentationmode et régime
Le régime alimentaire est constitué, de manière prédominante, de poissons (de 15 à 30 cm de long, pouvant atteindre jusqu'à 500 g), de crustacés et de grenouilles. Un apport non négligeable est constitué de reptiles, de petits mammifères, de jeunes oiseaux, de mollusques et d'insectes (par exemple les grands coléoptères aquatiques).
Reproduction nidification
Le Jabiru est un oiseau monogame, les deux partenaires sont souvent observés ensembles.
Le couple, nicheur solitaire, construit son nid à la cime d'un arbre isolé (souvent d'une hauteur de 20 ou 30 mètres) à proximité de l'eau et à l'écart des perturbations. Occasionnellement, il est placé sur une falaise. Parfois, un nid abandonné par une autre espèce (Aigle ravisseur, Aigle de Wahlberg ou Messager sagittaire) est réutilisé.
Large (environ 2 mètres) et relativement plat (50 cm de profondeur), il est constitué de branchages et de roseaux.
Le même nid, avec un apport de matériaux nouveaux, est souvent réutilisé pour plusieurs nidifications.
Le début de la période de reproduction se situe généralement en fin de saison des pluies ou durant la saison sèche.
La femelle pond normalement de 2 à 3 œufs qui sont couvés pendant une durée de 30 à 35 jours.
Alternativement, les deux membres du couple se partagent l'incubation.
Les poussins sont nourris par les deux parents qui régurgitent la nourriture ainsi que de l'eau afin qu'ils ne souffrent pas de la chaleur et de déshydratation. Recouverts de duvet blanc, ils pèsent environ 90 grammes à la naissance. Ils quittent le nid à un âge qui varie de 70 à 100 jours. Malgré les soins des parents, il n'y a fréquemment qu'un seul poussin qui survit.
La reproduction n'a pas forcément lieu tous les ans. Les adultes tolèrent la présence des juvéniles jusqu'à l'âge d'un ou deux ans sur leur territoire. La maturité sexuelle se situe souvent après la troisième année.
Distribution
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Les populations de Jabiru d'Afrique, bien que relativement stables, subissent tout de même un déclin du fait des menaces et des changements qui pèsent sur les zones humides (assèchement en vue d'agriculture, contaminations dues à l'usage intensif de pesticides et pollutions diverses des cours d'eau). Ce déclin ne semble pas être suffisamment rapide pour considérer l'espèce comme vulnérable. Elle est donc classée en tant qu'espèce à "préoccupation mineure" (Least Concern 2010). En Afrique du Sud ainsi qu'au Swaziland elle peut être considérée comme en voie de disparition et globalement menacée au Mozambique.
Références utilisées
- Vol. 1 - Handbook of the Birds of the World, Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal
- Wikipédia, Wikipedia, The Free Encyclopedia
- BirdLife International, BirdLife International
- Avibase, Lepage Denis
- IUCN Red List of Threatened species,
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes